April 26, 2024
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Opinion Politique

L’habit de Rama, l’esprit de la mafia

S’habiller d’une chemise blanche ne fait pas de quelqu’un un homme sain et saint dépourvu de sombres desseins. Porter le nom de Rama et s’en vanter ne fait pas de tout homme un être parfait et adoré. Dans l’hindouisme, « Rāma est considéré comme le septième avatar du dieu Vishnou. Il est l’image de l’homme parfait et est adoré au même titre que son compagnon Hanuman, la fidélité incarnée, le dieu-singe qui l’aide dans ses aventures. » De nos jours, la tromperie et l’escroquerie sont monnaie courante. Sur la toile, il est trop facile, l’espace d’un live sur Facebook, de se faire passer pour un exemple d’intégrité et de loyauté alors qu’il ne manque pas de preuves sur le caractère tantôt douteux et prétentieux, tantôt corrompu et vicieux, du personnage.

Le prince Rāma, fils aîné du roi Dasharatha, était la personnification de la perfection. Ici, depuis peu, un certain Rama, personnification de l’obsession et de pratiques mafieuses, veut abuser de la confiance du public et de l’opinion générale pour se présenter comme la femme de César : au-dessus de tout soupçon. Or, vu qu’il est de plus en plus obsédé par JeanMichel Lee Shim, avec de viles allégations et des imputations malveillantes, qu’il commence par nier cette série de vérités s’il veut vraiment qu’on ait foi dans sa présomptueuse mission et ses intentions cachées. Le peut-il tout en jurant sur son honneur et sur la robe qu’il porte ?

Rama Valayden a-t-il eu une carrière exemplaire et exempte de tout reproche comme Attorney-General, conseiller légal du gouvernement quand Navin Ramgoolam était Premier ministre ? Pourquoi le leader du Parti travailliste ne lui a-t-il pas renouvelé sa confiance pour une nouvelle i n v e s t i t u r e , pour d’autres responsabilités quand il a r e c o n q u i s le pouvoir? Pourquoi ces deux dirigeants politiques se regardent-ils en chien de faïence depuis? Déjà quand il était ministre, qui ne se souvient pas de son intervention pour faire capoter une o p é r a t i o n policière sur le parking d’un hypermarché où se déroulait une grosse transaction de drogue ?

Qui est intervenu pour qu’un gros importateur de la capitale ne s’acquitte pas d’une amende de Rs 25 millions pour des pétards non déclarés, privant ainsi les caisses de l’État d’une aussi grosse somme ? En contrepartie de cette ingérence ministérielle, son épouse n’aurait-elle pas obtenu en cadeau au moins cinq chevaux de ce commerçant qui avait fait entrer au pays une importante cargaison de pétards évaluée à plusieurs millions sans payer les frais de douane ? Comment devient-on propriétaire de plusieurs chevaux de courses du jour au lendemain quand on est endetté jusqu’au cou ? Qui, en Afrique du Sud, vend des chevaux à crédit sans aucune forme de garantie ?

Qui paie ses dettes s’enrichit, dit le dicton. Ce Rama qui prétend être le noble Rāma s’appauvrit parce qu’il ne honore pas les siennes. Le nom d’un certain Monsieur R.Daby, par exemple, doit lui rappeler cette ardoise de plusieurs centaines de milliers de roupies et le « Bankruptcy notice issued pusuant to Section 6 of The Insolvency Act 2009 ». Ce papier légal servi par l’avoué N.Ramasawmy au nom du « judgment creditor » à Jaya Rama Valayden après le jugement rendu par la Mediation Division de la Cour suprême (Serial Number 100116- 1/739/07). Il fait mention, entre autres paragraphes, que s’il ne rembourse pas la somme de Rs 650 000, « a Bankruptcy Petition will be presented against you (l’accusé J.R.Valayden) before the Bankruptcy Division of the Supreme Court to have you adjudicated bankrupt. »

Quand il était ministre de la Justice, quels sont les dossiers des trafiquants et des vendeurs de drogue qu’il a traités en faveur de la mafia, en faveur de ces ennemis de la société ? Combien de ces repris de justice ont pu échapper à des condamnations et des peines de prison parce que son intervention lui a valu de l’argent sale ? Qui a manipulé et fait disparaître des preuves dans cette affaire de cambriolage, de séquestration et d’agression chez un gynécologue de renom des basses Plaines-Wilhems ? Ces malfaiteurs opéraient sur des ordres bien précis et il fallait les défendre coûte que coûte même s’ils s’étaient livrés à des actes criminels h a u t e m e n t répréhensibles, allant jusqu’à t r a u m a t i s e r toute une famille ! Un d é f e n s e u r d’assassins, de violeurs, de scélérats, de trafiquants de drogue peut-il avoir à cœur l’intérêt de la population et de la société ?

Aujourd’hui, à l’entendre vociférer sur tous les toits qu’il faut faire partir Pravind Jugnauth, qu’il faut descendre Je a n -M i c h e l Lee Shim par tous les moyens, qu’il vienne dire à la population s’il n’a pas obtenu de ce même homme d’affaires un 4X4 neuf et des centaines de milliers de roupies en 2019 pour faire campagne pour que le leader du MSM revienne au pouvoir. En vérité, certains se demandent encore s’il ne s’est pas servi de ce véhicule et de tout cet argent pour ses besoins personnels au lieu de respecter ses engagements politiques l’espace d’une campagne électorale.

Si nous devions nous étendre en long et en large sur ces relations aux mœurs dissolues connues dans certains cercles, pas nécessairement bien fermés, peut-être qu’une page de tabloïd ne suffirait pas… Sait-il que si Michel Lee Shim agit, selon son bon droit, sur ces SMS indécents et diffamatoires qu’il a reçus de Madame Valayden, il y aura interpellation policière et garde à vue, cette offense étant très grave et passible d’emprisonnement ? Ne dit-on pas que tout vient à qui sait attendre… ?

Les dérives de R. Valayden sont désormais le carburant d’un système médiatique qui lui est totalement perméable : la haine autant que la bêtise, les propos infects autant que le langage appauvri, la vulgarité autant que la violence verbale sont devenus les marchandises cathodiques et numériques de cet homme dépassé et de ce politico-avocat du passé.

Par calcul, cynisme ou mauvaise conscience, la nébuleuse valaydeniste aura grandement contribué à cette banalisation du commerce de certains hommes de loi. Les mots « république », « justice», « probité » ont été vidés de leur sens émancipateur, jusqu’à l’invention du concept d’anarchisme, de voyourisme et de manipulation digne de Rama Valayden. Mais, l’Histoire nous enseigne qu’un tel dépérissement préfigure souvent bien de tristes conclusions.

Rama Valayden est pris de convulsions depuis longtemps, heureusement qu’il y ait un JMLS qui ne restera pas spectateur d’un tel effondrement, d’un tel naufrage moral. C’est bien que le diagnostic de Jean-Michel Lee Shim a permis de les faire découvrir au public. Désormais, les tentatives de Rama de faire relégitimer ses basses besognes s’éteignent inexorablement dans un échec retentissant.