April 20, 2024
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Opinion

L’hypocrisie du mauvais payeur et la sourde oreille du receleur

L’arène politique locale est un cirque. Comme le prouvent certains dans l’opposition qui donnent des spectacles quand ils ne savent plus sur quel pied danser. Ces jours-ci, leurs contradictions sont telles qu’ils s’emmêlent les pinceaux et apportent de l’eau au moulin de la majorité gouvernementale. Parmi eux, deux avocats des Avengers qui se servent toujours de l’affaire Kistnen pour politicailler alors qu’on les croyait capables d’unir leurs forces et leurs efforts pour aider la police à trouver les vrais coupables de ce crime atroce. Avoir des idées embrouillées est un signe d’instabilité, de manque de confiance et de perte de crédibilité. Quand Rama Valayden parle, que ce soit à la presse ou directement aux internautes via Facebook Live, il est confus s’il ne saute pas du coq à l’âne. Si Xavier est le coq, nous n’avons pas dit que Roshi est un âne bâté…

Dans l’entretien qu’il a accordé à l’express-dimanche, Valayden démontre qu’il peut dire tout et son contraire. Selon lui, «Si Pravind Jugnauth est réélu, ce sera la faute à Bérenger et Ramgoolam». Parce que ces deux leaders ont rouvert le dialogue, l’ancien ministre de la Justice s’est lancé dans un exercice de suppositions. Comme il n’a pas assisté à cette rencontre, il insinue que « leur seul sujet de conversation c’est : qui sera Premier ministre, pendant combien de temps, le partage des pouvoirs, etc… Je ne suis pas d’accord. Car «qui sera PM» ne peut pas être le thème central. C’est pour cela que je dis à mon ami Roshi qu’il n’a pas sa place là-bas. ‘Li bizin kit zot o pli vit’. »

Annonçant qu’il lancera son front politique dans les prochaines semaines, Valayden pense que « Bérenger et Ramgoolam doivent partir pour permettre au pays de s’oxygéner. L’oxymètre politique demande que ces deux-là s’écartent. Je leur demande, sans haine et sans colère, de se retirer, quitte à être le mentor de leur parti. Ils n’ont pas à se soucier des leaders qui vont suivre. Ce nouvel écosystème, pour reprendre votre propos, permettra un grand rassemblement de l’opposition autour de grandes idées, des engagements et des réformes concrets. Cela nous permettra d’en finir avec le règne des Jugnauth. Sans Ramgoolam, sans Bérenger, sans Jugnauth, le pays sera libre de prendre une autre voie. »

Le vœu de Rama Valayden est donc clair. Il souhaite que les leaders du PTr et du MMM, les deux principaux partis de l’opposition, se retirent pour lui laisser la voie libre. Quel L ’arène politique locale est un cirque. Comme le prouvent certains dans l’opposition qui donnent des spectacles quand ils ne savent plus sur quel pied danser. Ces jours-ci, leurs contradictions sont telles qu’ils s’emmêlent les pinceaux et apportent de l’eau au moulin de la majorité gouvernementale. Parmi eux, deux avocats des Avengers qui se servent toujours de l’affaire Kistnen pour politicailler alors qu’on les croyait capables d’unir leurs forces et leurs efforts pour aider la police à trouver les vrais coupables de ce crime atroce. Avoir des idées embrouillées est un signe d’instabilité, de manque de confiance et de perte de crédibilité. Quand Rama Valayden parle, que ce soit à la presse ou directement aux internautes via Facebook Live, il est confus s’il ne saute pas du coq à l’âne. Si Xavier est le coq, nous n’avons pas dit que Roshi est un âne bâté… culot ! Ces deux-là ont un électorat. Ils sont soutenus par des milliers de travaillistes et des militants à travers le pays. Certes Navin Ramgoolam et Paul Bérenger sont en fin de carrière politique après avoir servi le pays pendant de nombreuses années. Mais c’est inélégant de leur dire de partir parce qu’on veut s’accaparer de leurs partisans pour créer une nouvelle force. Ce n’est pas quelqu’un exempt de tout reproche qui les accuse de faire le jeu de Pravind Jugnauth. C’est quelqu’un qui a lui-même utilisé le véhicule et l’argent de Michel Lee Shim en novembre 2019 pour faire du porte-à-porte en faveur des candidats du MSM, au No.8 tout particulièrement, qui a changé son fusil d’épaule.

De nombreux Mauriciens vous diront préférer l’expérience et la maîtrise des dossiers et des subtilités de la nation arc-en-ciel de ces deux anciens Premiers ministres que la fougue et l’irresponsabilité des Valayden et Bhadain dont le passage au gouvernement, pas dans le même Cabinet il est vrai, a démontré leur faiblesse, leur inaptitude, leur insuffisance, leur maladresse et leur naïveté. Ils ont confondu leur rôle de politicien et celui d’homme d’État. Le premier nommé, comme Attorney General, a dévalué cette fonction et l’institution qu’est le Parquet. Le second a, lui, cru que l’électorat l’avait choisi pour qu’il applique une politique revancharde et dilapide par sa mauvaise gestion du ministère de la Bonne gouvernance les fonds et les investissements d’entrepreneurs privés sans en devoir à rendre compte. Et il ose venir parler de karma.

Rama Valayden est également d’avis que « Bérenger ne doit pas avoir un regard de chef de tribu. C’est au tribun que je m’adresse. Quel sera son testament politique ? Quel sera celui de Ramgoolam? Ne vont-ils rien faire pour nous sortir de ce système qui est déjà noyauté ? ». Et le voilà qui pousse les gens à demander si la dépénalisation du cannabis et de la sodomie sera son testament politique après avoir longtemps mené campagne en ce sens pour ensuite faire l’impasse sur ces deux brûlants sujets. Blâmant Ramgoolam et Bérenger de faire le jeu de Jugnauth-fils, il soutient que « c’est pour cela que je leur demande de se sacrifier. Aussi longtemps qu’ils seront là, les potentiels leaders du MMM et du PTr ne vont pas émerger. Il y a beaucoup de personnes au sein de ces deux partis qui peuvent aspirer au leadership. Pourquoi cela ne se fait pas maintenant ? Pourquoi après ? Pourquoi Ramgoolam va-t-il partir dans trois ans ? Pourquoi pas maintenant ? Quelle est la différence ? Je le dis respectueusement. Si vous faites une analyse scientifique du PTr, vous trouverez qu’une de ses seules faiblesses, c’est Navin Ramgoolam. Ceux qui adulent Ramgoolam et qui croient faire le jeu de Ramgoolam au sein du PTr sont en train de faire le jeu de Jugnauth. »

Tout compte fait, Valayden veut que les deux figures de proue de l’opposition annonce leur retraite. Son ami Bhadain, pour sa part, s’agrippe fermement à la plateforme de l’Espoir. Il a même demandé à Shakeel Mohamed d’aller convaincre Navin qu’il a changé, preuve qu’il chérit à tout prix sa place au sein de cette entente, laquelle est un gage d’espoir pour qu’il retrouve un jour un nouveau siège à l’Assemblée nationale. Sans le MMM et le PTr, Roshi Bhadain ne sera jamais réélu. Avec le front politique de Valayden, Bhadain doit être vraiment con pour croire qu’il va se faire élire avec le chef des Avengers loin d’être ce garant de sa nouvelle élection. C’est pourquoi nous affirmons que l’hypocrisie du mauvais payeur ne fera pas le receleur quitter l’Entente de l’opposition car sans le soutien du PTr et du MMM, se faire élire sera une montagne à grimper en temps de caniicule.