March 29, 2024
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Opinion Politique

L’opposition : la rhétorique du ridicule

Il est pathétique de voir le leader de l’opposition défendre une position aussi ridicule que la nécessité de garder intacts les fonds souverains à un moment où la population est menacée. Xavier-Luc Duval qui voit les chances de son parti d’arriver au pouvoir s’évaporer en fumée mois après mois, essaie sans succès de défendre l’indéfendable sans pour autant proposer des alternatives. Et un chef de l’opposition qui veut diriger un pays n’est pas crédible s’il n’est pas capable de faire de meilleures propositions que ses adversaires.

Xavier Luc-Duval, qui a fait successivement alliance avec le Parti travailliste puis avec le MSM, connaît bien les contraintes auxquelles fait face le ministre des Finances en pareille période, car il a lui aussi occupé ce portefeuille. L’opposition se trouve dans une position très confortable pour critiquer à tous vents. Mais il y a pire dans le cas de Xavier-Luc Duval, puisqu’il a soutenu consciemment toutes les décisions prises lorsqu’il avait fait partie des gouvernements cités plus haut (ainsi dans l’affaire Betamax, il soutient s’être opposé à la décision du gouvernement mais il ne démissionne pas, alors que personne ne l’y obligeait). Le leader du PMSD s’est toujours senti à l’aise dans tout gouvernement qui lui offre un ministère, le meilleur deal qu’il ait obtenu a été le fait de feu sir Anerood Jugnauth, lui avait déjà fait confiance dans le passé.

Prochaines élections législatives

Pourquoi Xavier-Luc Duval se bat-il comme un beau diable alors quil n’aurait lui-même pu faire mieux que le Grand argentier actuel ? Tout simplement parce qu’il sait qu’il joue sa seule carte maîtresse en prévision des prochaines élections législatives alors qu’il est dans une alliance qui a exclu le PTr. Plus le temps passe, plus il consolide cette alliance, ce qui ne facilite pas la tâche d’une possible alliance avec les rouges. Cependant, ce faisant, il complique également la situation à l’intérieur de la plate-forme de l’opposition, qui aura du mal à accueillir deux partis urbains. En outre, en faisant prévaloir un argument démagogique, il semble également compliquer la position du MMM, qui est plutôt circonspect quand il s’agit de l’appui public au secteur privé. Paul Bérenger est conscient que, en cette période pandémique, ce sont les couches les plus vulnérables qui risquent de souffrir cruellement du clivage économique et social. Et le gouvernement ne fait aucun effort pour diriger la plus grande partie de son aide vers ces familles, qui sont souvent les mêmes victimes de la montée des inégalités.

Vulnérables

Mais, en même temps que les préoccupations concernant les strates les plus vulnérables, le gouvernement se concentre sur les urgences actuelles ; les énergies renouvelables et la mise sur pied d’un secteur biotechnologique et pharmaceutique. Trop souvent remisée, la création d’un secteur des énergies renouvelables s’imposait dans une île arrosée par le soleil toute l’année et dont la facture en produits fossiles importés pesait d’abord lourd dans la balance, puis posait la question de la dépendance sur des énergies polluantes. Le gouvernement répond donc à cette double interrogation avec un projet qui s’inscrit dans le temps, avec le défi d’éliminer l’utilisation du charbon à l’échéance de 2030. Il s’agit maintenant de déterminer les étapes devant mener à cet objectif qui permettrait à l’île Maurice de se présenter comme le premier pays indépendant de la région à devenir une référence écologique.

Capture des eaux pluviales

Toutefois, on peut regretter que le ministre des Finances n’ait pas proposé des mesures aussi simples que des soutiens dans la construction des logements publics et privés afin que l’ensemble du secteur de la construction participe pleinement à la création d’un secteur des énergies vertes. C’est d’une incohérence totale que l’activité de la capture des eaux pluviales, leur stockage ou leur distribution soit exclue de cet ambitieux projet, de même que la réhabilitation des cours d’eau. Un spécialiste de l’environnement aux côtés de Renganaden Padayachy n’a-t-il pas répondu à la nécessité d’un projet intégré d’énergie renouvelable ? Car, à ce jour, des immeubles de toutes tailles – à l’exception sans doute de certains individus éco-conscients où des entreprises du secteur privé historique -, sont encore construits sans aucun souci environnemental, voire parfois en violation des législations. Mais les collectivités locales sont complices de cette action.

Pharmaceutique

Dans le domaine de la pharmaceutique, il existe de réelles perspectives pour une filière rentable et durable, mais sans doute faut-il que ce soit en partenariat avec un groupe fiable. Le ministre des Finances vient d’annoncer que ce partenaire a été trouvé et que des procédures d’enregistrement sont en cours à Maurice. Cela signifie que cette entreprise est sur une bonne piste, c’est-à-dire l’identité de la partie mauricienne. En effet, ils ne sont pas nombreux dans une telle région de l’île Maurice. Mais si le projet réunit toutes les conditions nécessaires, l’île Maurice peut être l’endroit idéal pour favoriser l’éclosion d’une filière des biotechnologies et pharmaceutique, qui viendrait s’ajouter à nos bases économiques existantes, dont certaines montrent des signes de faiblesse. Compte tenu de l’étroitesse du marché domestique, c’est le continent voisin qui se présente comme l’espace approprié pour une distribution massive des produits pharmaceutiques destinés à répondre aux attentes sur place et, en même temps, rentabiliser les investissements.