November 15, 2024
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MARCHÉ DE L’EMPLOI : Les détenteurs de la SC, victimes du chômage

Les titulaires du certificat de la School Certificate sont les plus touchés par le chômage. Selon les intervenants, les raisons derrière ce phénomène sont diverses.

Alors que le taux de chômage en 2020 gravite autour de 9.2 % en – soit une hausse de 2.5 % comparé au 6.7 % de 2019 – , le récent rapport de ‘Labour Force, Employment and Unemployment’ de la Statistics Mauritius, met en lumière un autre fait important du marché du travail à Maurice. En effet, le rapport indique que la moitié de ces personnes chômeuses, sont celles détentrices uniquement de la School Certificate, soit des ‘SC Holder’. Selon Vimi Appadoo, Managing Director de Dale Carnegie Master Trainer, Tedx Speaker et Executive Coach, il existe diverses raisons derrière ce constat.

Elle penche pour les raisons suivantes, soit que Maurice est une économie à fort potentiel ou que cela pourrait démontrer que nous avons une population non éduquée, et ce qui expliquerait donc le taux de chômage élevé. « Je préférerais voir le verre à moitié plein avec beaucoup d’opportunités tout en veillant à ce que l’éducation donnée à la population employable corresponde aux besoins de l’économie. » Elle souligne également que des magies ont été accomplies par des gens qui ne détiennent pas de diplôme universitaire.

Pour d’autres, depuis des années, nous offrons le même type d’apprentissage à nos enfants. En d’autres mots, ils sont obligés de passer par des mois d’apprentissage afin de les transformer en un produit d’examen. « Lorsqu’un élève quitte l’école avec un SC, il n’est pas préparé au monde du travail, il est souvent livré à lui-même et il n’y a pas d’autre « vrai » parcours qui lui est proposé », souligne Georgina Ragaven, fondatrice de Star Connexions et We Empower. Anuradha Nunkoo, directrice d’AhbaForte Consultancy and Training, avance que la pauvreté demeure toujours un problème à Maurice, avec des élèves ne pouvant poursuivre leurs études après la SC. Georgina Ragaven est sur la même longueur d’onde et explique que les établissements de formation ne sont pour la plupart pas gratuits et parfois coûteux et souvent ces enfants ne veulent pas réintégrer le monde des études. Anuradha Nunkoo cite d’autres raisons, dont les problèmes financiers au sein des familles mauriciennes, le manque d’intérêt de la part de l’élève pour poursuivre ses études, ou encore, trop d’enfants dans une famille, avec des parents ne pouvant pas subvenir à leurs besoins.

La question de l’employabilité

L’autre question qui se pose : est-ce que les critères du détenteur de la School Certificate ne conviennent plus aux demandes du marché de l’emploi ? Le certificat de la SC ne donnerait plus la chance à l’employé à un emploi décent comme c’était le cas auparavant. C’est ce qu’affirme Anuradha Nunkoo. « C’est très basique. Les emplois d’apprentissage manuel peuvent être adaptés avec des études et une formation supplémentaire. » Pour Georgina Ragaven, il y a un certain nombre de questions qui demeurent en suspens. Comme : Nos élèves quittent-ils l’école avec un certificat SC ou quittent-ils l’école avec suffisamment de connaissances ou de compétences pouvant être mises en pratique ? Elle avance que le certificat de la School Certificate n’est probablement plus suffisant pour les recruteurs. Vimi Appadoo avance un autre point, celui de l’entrepreneuriat. « Depuis de nombreuses années, l’entrepreneuriat est promu et encouragé. Si un détenteur de la SC souhaite s’aventurer dans cette voie, où est l’obstacle ? » Cependant, elle explique que c’est certainement un obstacle si cette personne recherche un emploi qui nécessite des compétences techniques spécifiques qui ne peuvent être acquises que par un diplôme.

Alors comment rendre ces détenteurs de la SC employable ? Toutes avancent que la formation demeure la solution. Il est nécessaire de les coacher, les encadrer et les guider vers une carrière. Georgina Ragaven martèle que les titulaires de la SC peuvent entrer dans n’importe quel secteur tant qu’ils ont avec eux le panier de capacités qui convient à tout recruteur. « Il faut arrêter de classer les personnes en fonction de leurs diplômes, mais reconnaître leurs niveaux de compétences et d’aptitudes qui s’adaptent au marché du travail. Il faut arrêter de catégoriser les personnes avec ou sans certificat. » L’autre problème qui se dresse, selon Georgina Ragaven, les jeunes sont en manque de modèles dont ils peuvent s’inspirer, ce qui les laissent souvent perdus et confus.