Que le temps passe vite, se rétrécit. Mazavaroo a un an déjà. Une prouesse, un défi relevé, un itinéraire qui s’inscrit dans la lignée normale dans ce secteur, une simple péripétie à la portée de tout homme de presse ? Désignez-le comme bon vous semble, mais une évidence reviendra toujours à la charge: la parution de ce journal et sa survie, nous le devons uniquement au tempérament de gagneur d’un philanthrope émérite et pour qui viser l’impossible est une condition sine qua non pour l’amélioration du possible : JEAN-MICHEL LEE-SHIM.
Las de voir une section de la presse imposer son diktat et surtout traiter l’information selon son bon vouloir, JMLS avait pris les taureaux par les cornes, lançant son propre titre de presse. S’il y a une nature dans l’aboutissement d’un projet ou d’un investissement qui ne figure point dans le lexique de cet homme, c’est bien l’ÉCHEC. Nous, au sein de la rédaction et ceux de chaque secteur de cette entreprise devons une fière chandelle à JM Lee-Shim pour le fait que Mazavaroo atteigne sa première année d’existence. Un grand Merci à ce Monsieur, qui, nous ne cesserons jamais de le répéter, a toujours des idées en avance sur son temps, son époque. Et, grâce à JMLS et sa confiance en l’équipe rédactionnelle, notre journal compose à un niveau notable, digne de ce nom. Surtout pour un journal naissant dont les épreuves ne manquaient pas, avec les coquilles, les ratages et les autres manquements dus aux exigences numériques et techniques.
Avant d’élaborer sur ce que notre journal aura accompli en douze mois, remettons-nous en mémoire ce que nous avions écrit le 06 septembre 2019, comme attentes, engagements et défis à relever.
« L’histoire d’un journal (papier ou en ligne) est toujours celle d’une aventure. Beaucoup ont la vie courte et ne dépassent pas les premières livraisons ou les premières semaines (quand il est en ligne). C’est pourquoi la trajectoire de MAZAVAROO ne sera pas une simple péripétie.
Aucune profession, encore moins le journalisme ne peut plus ignorer ce qui est contrainte, mais aussi opportunité. Et dans une Île Maurice où la nécessité de se définir comme un journal d’intérêt général, se fait de plus en plus pressant, tenir la route n’est pas une mince affaire. Les contraintes financières seront toujours à l’ordre du jour.
Nous comprenons et admettons qu’il est du défi d’un journal qui vient de paraître, considéré d’emblée comme ‘petit’, de faire ses preuves. Mais, que fait-on de ces titres de presse dont la vente a chuté sensiblement, au point de descendre à 50 % (et même plus) de leur vente d’il y a 20 ans ?
Ayant été partie prenante de l’émergence et du développement de certains journaux, l’auteur de ces lignes estime pouvoir trouver avec MAZAVAROO le juste milieu entre le cloisonnement et l’ouverture.
Certes, MAZAVAROO s’engagera dans une quête renouvelée de dénoncer, mais nous le ferons avec comme première exigence le credo d’informer sans déformer.
MAZAVAROO n’a pas d’autres ressources que de monter au créneau pour affirmer certaines obligations et c’est une façon de faire prendre conscience aux Mauriciens que, face à la corruption gangrénée, l’injustice, l’ostracisme, l’incompréhension et face aux préjugés, il faudra opposer des idées, et s’astreindre à un devoir de clarification.
Dans cette quête, donner la primeur aux tribulations de la population indistinctement restera notre principal objectif. MAZAVAROO aura toujours le mérite de ne jamais abdiquer cette mission. Quelles que soit les contraintes et les pressions, IL ne saurait renier ce rôle.
Sensible au fait que des batailles décisives sont engagées dans le domaine proliférant de la communication, MAZAVAROO devra augmenter sa capacité à créer, à juguler ses manques et à orienter ses recherches, pour mieux assurer ce service qu’il doit à ses lecteurs. Sans nul doute, dans cet univers impitoyable, MAZAVAROO se trouvera dans le besoin urgent de renforcer son assise commerciale et économique, ses perspectives de développement et ses mécanismes.
Cependant, contre vents et marées, une chose est sûre : MAZAVAROO s’érigera en rempart contre le mal-vouloir des pourfendeurs de la cohésion sociale et la confiscation de l’opinion publique par certains et ne déposera jamais la plume. »
À mesurer, avec tout ce recul, la profondeur de tous les engagements, les obligations et la comptabilité que nous nous étions imposés, nous nous rendons compte aujourd’hui à quel point nous étions optimistes et convaincus de l’importance, la portée de notre mission, cela pour avoir la certitude de sortir des sentiers battus.
Au niveau politique, ce discernement qui nous a inspiré pour prendre le parti d’une équipe au détriment d’une autre, nous a permis de viser en plein dans le mille. Sans fausse modestie, le renouvellement de la confiance d’une partie de la population [assez nombreuse pour être déterminante] dans le parti au pouvoir, le PM et son escouade le doit beaucoup à Mazavaroo. Personne n’a jamais réfléchi quel aurait été le sort réservé à la direction et la rédaction [en chef en particulier] du journal, si le pouvoir était tombé entre les mains de l’adversaire.
Une année après, notre capacité d’indignation ne s’est pas éteinte. Tout en accordant notre soutien à un PM qui a eu le mérite de ne jamais douter dans les situations les plus difficiles, nous savons faire la nuance entre l’incompétence, la propension à décevoir, les fautes et les limites individuelles. Au travers de nos pages tels que Carences et négligences, nos textes émaillés de critiques positives directes, agrémentées d’exhortation, consigne, suggestion ou conseil , nos opinions et notre ligne éditoriale, nous nous sommes positionnés dans une posture qui est celle de la carotte et du bâton.
En vrac, voir la bouteille à demi-plein, non pas à moitié vide. Une attitude pour le moins raisonnable, rationnelle et empreinte de justesse qui contribue à élargir le champ des débats, à rectifier le tir ou carrément à prendre des actions percutantes. Notre opinion d’hier qui préconise une opération de remaniement est symptomatique de la ligne de conduite, d’orientation sans cesse renouvelée et qui va dans le vrai sens de cette cohabitation presse-pouvoir, bénéfique et efficace pour le pays et dans l’intérêt des Mauriciens.