L’univers poétique d’Anoucheka Gangabissoon
Enseignante dans le primaire, Anoucheka Gangabissoon est une figure connue dans le monde littéraire anglophone mauricien. Elle est figurée parmi les lauréats d’un concours international de poésie basé en Italie, appelé les Gli Amici di Guido Gozzano, pendant trois années consécutives. Rencontre.
« Mirrors of My Heart » a été écrit dans les années 2014 et 2015. Certains des poèmes ont été écrits pour des concours internationaux. « Les autres ne sont que les pas que mon cœur a dansés alors que la vie me jouait des airs. J’ai écrit de manière compulsive, même obsessionnelle. J’ai écrit tous les jours et cela m’a aidée à trouver une existence que je considère comme nulle, » nous révèle Anoucheka Gangabissoon.
L’écriture a été toujours mystique pour elle. Beaucoup de ses poèmes ont pour thème l’homme perdu qui aspire à Dieu, son Sauveur. La jeune poétesse a eu une adolescence difficile, et elle ressent le besoin de s’exprimer par la forme écrite. En ce qui concerne la poésie, elle lui est arrivée par accident. « J’ai toujours l’habitude de dire, je veux écrire, oui. Mais j’écrirai des histoires et des romans. La poésie est quelque chose que je ne peux pas faire. C’est mystique, magique même avec ses doubles sens et rimes,» nous confie-t-elle. Mais quand les cyclones de la vie l’ont détruite et déracinée, c’est dans la poésie qu’Anoucheka a trouvé le réconfort qui a déversé une sorte de sens mystique dans sa vie. Pour elle, la poésie est un cadeau de Dieu, dans laquelle elle a plongé et elle apprend encore à s’améliorer.
Ses poèmes nous font découvrir son âme
C’est à travers la poésie qu’Anoucheka Gangabissoon désire laisser son empreinte dans ce monde. Pendant ses études au collège Dr Maurice Curé, elle aimait tout le temps étudier la littérature anglaise et de vivre exactement comme les poètes et les auteurs sans le sou. « Incompris alors qu›ils ne vivaient que pour devenir célèbres au moment de leur disparition. Je voulais être comme eux et parfois vous devez faire attention à ce que vous souhaitez parce que les cieux vous entendent et vous donnent exactement cela, » nous révèle-t-elle.
« Ma poésie donnerait aux gens une chance de se faire une place dans mon âme et peut-être que cela les inciterait à avoir une nouvelle perspective de la vie avec une sorte de titre divin ajouté, » dit-elle. Les poèmes, selon elle, en vérité ne servent pas à ouvrir l’esprit des lecteurs, car la poésie, est simplement destinée à émouvoir les lecteurs. « Parfois, les gens se sentent mal et en lisant mes poèmes, ils se rendront peut-être compte que tout le monde traverse des hauts et des bas et apprendront ainsi à prendre les choses facilement, » pense-t-elle.
La culture de lecture à Maurice
Anoucheka Gangabissoon se dit attristée par la façon dont les Mauriciens accueillent la culture de la lecture dans l’île. « C’est comme si la lecture appartenait à la génération la plus âgée, tandis que la jeune génération réprimandait simplement cette activité. La lecture est devenue quelque chose que les gens ne font que pour obtenir des informations et non pour le plaisir, comme c’est limité aux nouvelles, aux mises à jour de Facebook, aux messages et aux examens, » estime-t-elle. Lorsqu’elle s’adresse aux gens lors de ses séances de dédicace, très peu d’entre eux répondent positivement. Les gens achètent pour elles-mêmes, d’autres pour offrir le livre en cadeau.
En tant qu’auteure et enseignante, cela lui fait beaucoup de peine. Elle souhaite que les gens abandonnent les tablettes et les Smartphones et reviennent vers les livres traditionnels et se laissent étonné de ce qui a été écrit.
Les livres, les histoires, les messages qu’ils véhiculent sont toujours là. Ce n’est que le moyen par lequel les gens lisent qui a changé. À Maurice, les livres électroniques ont encore beaucoup de chemin à parcourir simplement parce que le système d’achat de ce type de support doit encore être amélioré. À l’étranger, par contre, de nombreux auteurs vendent leurs livres via ‘Kindle’ et d’autres versions électroniques. « Je suis moi-même favorable à la mise en place d’un système de livres électroniques à Maurice, car je pense que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour sauver les arbres et protéger l’environnement. Peut-être alors, la culture de la lecture rencontrerait de la positivité, » dit-elle.
Un extrait du livre
The Love Games
In the field of love, games are played hard
When one does meet defeat, pain becomes the reigning word
But if one is victorious, laughter resounds always
So much that for joy, the lover or the beloved never prays
Should you miss such a game Pray, never will you be the same
Without the games of love, dull and boring is my stature
Indeed, without them, I feel I miss an exciting adventure
Yes, once I did watch those games
Once I even played in one of them
I did end up lost Burdensome was the ending cost
Yes, such it was, so much that now I do miss those games
But the rays of mysticism did shower on me, the Lord’s names
Now, even if I do miss the love games, I care not for them
Yes, unreal they are, as is this world’s every problem
Unreal, yes, for everything that does be, does meet with its end
The games even shall come to such a stand
So why fret… With blood, let not our eyes get wet
Yes, should you want to follow me Come, I am sure, on my journey, you will be good company
Indeed, I shall take you with me Hoping you shall have the resistance to stay till the end!
I care to see only eternal games
Such as the ones that will not even die out in flames
Meanwhile, I shall play my part in this world
As long as my obligatory duties are involved!
Mieux Connaître la poétesse
Anoucheka a plus de 400 poèmes publiés sur son blog: -anoucheka.blogspot.com et sur poetrysoup.com. Sur Poetrysoup, elle a participé à de nombreux concours de poésie et elle a souvent figuré parmi les gagnants. A noter que les participants viennent du monde entier, de même que les juges du concours. « Je suis apparue dans divers magazines littéraires et anthologies en ligne et imprimés dispersés dans le monde entier. J’ai été publié au Canada, en Afrique, en Irlande, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Italie et en Inde, » raconte la jeune enseignante.
- Awakened Fancies –
publié en 2014 par Osman Publishing. - Scattered Dandelions – Publié en 2017 par le President’s Fund for Creative Writing
- A Poet’s secrets – Un recueil de poèmes, imprimé sur Amazon et d’autres vendeurs comme Barnes and Nobles. L’éditeur est basé au Canada et s’appelle Scarlet Leaf Publishing House.
- Un recueil de contes fantastiques- Tales from this World and The Other Ones – Publié en mai 2018 par EOI
- Mirrors of my Heart- Recueil de poèmes publiés cette année en juillet par EOI et parrainés par National Arts Fund.
À propos de Mirrors of my heart
L’écriture est quelque chose qu’Anoucheka a toujours voulu faire depuis qu’elle est enfant. Elle a grandi avec des contes de fées dans la tête mais elle ne savait pas encore que l’écriture de livres était le travail qu’elle voulait faire. À 17 ans, elle écoutait la fameuse Madonna chanter American Pie et une partie de ses paroles était: «Je savais que si je pouvais avoir ma chance, je ferais danser ces gens et qu’ils seraient peut-être heureux pendant un moment. » Elle s’est demandé si elle pouvait avoir sa propre chance et elle a eu la réponse qu’elle devrait faire lire aux gens. « L’écriture a commencé à 27 ans. Tout le reste s’écroulait et le ciel m’a simplement poussée sur mon destin en me faisant traverser des typhons et nager à travers des tsunamis, » relate-t-elle. L’écriture est ainsi devenue une forme de guérison pour elle.
L’auteure sera personnellement au Bagatelle Mall les 1er et 2 novembre de 11h à 16h participant à une vente de livres organisée par Edition Ocean Indien (EOI). Le recueil de poèmes « Mirrors of my heart » sera en ventes, au prix de Rs 225 pendant ces deux jours.