L’action gouvernementale, il faut le concéder, ne laisse aucun argument à l’opposition empêtrée qu’elle est dans ses contradictions. C’est vrai que la pandémie de Covid-19 ne rend pas facile la mise en œuvre de l’ensemble des projets dans le programme gouvernemental de Pravind Jugnauth. Mais on aurait pu attendre de l’opposition la formulation d’une critique cohérente et crédible afin de mériter la confiance placée en elle par une partie de la population. Rien n’y fait. La pandémie a placé la priorité économique, sociale et écologique au premier rang de l’action gouvernementale.
On se souvient des multiples tentatives de l’opposition d’être sous les feux des projecteurs à coups d’expulsion du Parlement. À ce jour, cette stratégie s’est révélée inefficace et surtout ridicule. Depuis, elle doit se fier à une certaine presse pour être soutenue, et comme c’est souvent le cas dans un tel cas de figure, elle se laisse embarquer dans une véritable campagne antipatriotique. Dispersée et en mal d’idées, l’opposition est contrainte au rang de spectateurs tant le gouvernement à véritablement saisi la mesure des défis qui s’imposent depuis l’apparition de la pandémie en mars dernier. Une première valse de critiques à l’encontre de la MIC s’est révélée désastreuse, l’opposition réussissant le tour de force de se mettre à dos à la fois les salariés et le patronat. Jamais on n’aura vu l’image d’une opposition si pitoyable. Divisée quant au choix des partis qu’elle souhaite réunir pour affronter le gouvernement, elle perd complètement le sens des priorités qui doivent être économiques en cette période pandémique.
La classe des salariés
En échouant à séduire la classe des salariés, qui reconnaissent que la MIC a sauvé le pays d’un désastre économique et social, l’opposition perd une bonne carte d’ici la prochaine échéance des législatives générales. Elle ne peut même pas s’attaquer au gouvernement sur la question vaccinale, le corps médical reconnaissant lui-même que la population porte en grande partie la responsabilité de la résurgence de la Covid-19 en défiant les gestes barrières. Le focus du gouvernement sur le double enjeu sanitaire et économique indique que rien n’était laissé dans le placard. Au niveau local, toutes les énergies sont mobilisées afin de relancer de l’économie et de maintenir les emplois. Cette démarche passe par la relance de la machine de production, après une année 2020 qui a plutôt été bien gérée. Il faut absolument que l’ensemble des secteurs d’activité reprennent afin d’être en phase avec la relance au niveau mondial.
Capacite et volonté
Ici même, à maintes reprises, nous avons fait valoir l’urgence qu’il y a à se tenir prêt à tous les niveaux, avec un état d’esprit résolument positif. Les Mauriciens ont déjà montré leur capacité et volonté à relever des défis. Déjà, avant et au-lendemain de l’Indépendance, l’économiste et prix Nobel James Edward Meade et l’écrivain indien V.S. Naipaul prédisaient des jours sombres pour Maurice, soutenant que l’absence de richesses naturelles et l’explosion démographique feraient obstacle à toute velléité de progrès dans l’ile. Ennemis jurés avant l’Indépendance, les dirigeants du PTR et du PMSD, soutenus par les pays, mais ainsi que le secteur privé, avaient été bien avisés de se réconcilier au nom du développement. On connaît la suite de l’aventure, tellement elle a fait l’objet de livres, de conférences et d’articles de presse. Au contraire de certains pays voisins qui, au sortir de leur indépendance après des luttes de libération nationale, avaient choisi la voie d’un socialisme dogmatique, les dirigeants de l’ile Maurice post-indépendante avaient choisi de mettre au point des stratégies de développement, en investissant dans la formation des ressources humaines.
Terribles cyclones
Il ne faut pas aussi perdre de vue les ravages économiques et écologiques causés par les terribles cyclones des années 70-80-90. Et c’est durant ces périodes que les Mauriciens ont su faire preuve de solidarité et d’empathie. C’est vrai que cette génération-là sera la même qui relèvera un deuxième défi qui mènera au décollage économique dans les années 80. La réponse à la pandémie de Covid-19 tient à la capacité de la population mauricienne de faire preuve de la même volonté que celle de la génération des années 80. Avec cette différence près que depuis 2020 une terrible maladie s’est transformée en pandémie et a mis l’économie mondiale à genoux.
Est-ce que l’ile Maurice est-elle mieux armée qu’au début des années 80 afin de faire face à un tel défi ? Sans doute, car les Mauriciens sont mieux éduqués et notre système de santé est plus robuste, mais tout développement a aussi ses ratées. La reprise devra donc prendre à son compte les couches les plus affectées par la pandémie. C’est en cela qu’il faut saluer la décision du gouvernement de soutenir un secteur comme la pêche, qui vit aussi du tourisme, mais qui ne permet toujours pas aux pêcheurs de s’élever économiquement.