March 29, 2024
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Opinion

Pravind Jugnauth : la preuve par le courage et l’honnêteté

Nous avons eu raison dans notre dernier éditorial d’insister sur le fait que Pravind Jugnauth ne bradera jamais son honneur, ses principes et ses valeurs et ne risquera pas son poste de PM pour sauver un de ses lieutenants ou membre de son alliance, qui se serait embrouillé dans une situation compro- mettante. Mais, contrairement à l’opposition et aux démagogues, qui suscitent la culpabilité sans autre forme de procès, additionnent sans distinction les allégations, les accusations et les condamnations par le tribunal de l’opinion, promettent qu’ils auraient agi sans le moindre rapport en main ; notre Premier Ministre évite de montrer un empressement trompeur. « He deal with facts and figures ». Le scandale des turbines de St Louis est certes une situation dramatique qui mérite vraiment qu’on s’y attaque, mais de façon dépassionnée et ordonnée. Dans ces conditions, il était ainsi totalement irresponsable de la part de l’opposition d’agir d’une façon bassement opportuniste pour tenter de marquer des points, au lieu de proposer d’être solidaire du PM et de privilégier les intérêts du pays.

Il devient vital de sortir de cette démagogie, de cesser de s’abriter derrière des critiques vides de sens: on connait l’arme démagogique; chaque fois qu’une tragédie ou un cas de corruption survient, qui accuse-t-on à chaque fois? Le PM. Ainsi, ce n’est qu’après avoir été mis en présence du rapport de la BAD, que PJ a mis son adjoint devant ses responsabilités. Avec élégance et doigté, il lui a demandé de rendre son tablier. La résistance d’Ivan Collendavelloo lui a forcé de limoger ce dernier. Qu’est-ce qui a poussé le leader du ML à ne pas céder, cela pourrait être décodé dans le registre de sa hargne et de sa conviction d’homme de loi qui jure par la présomption d’innocence. Il y a aussi cette nature chez IC ce ton sermonneur, cette attitude hautaine ou encore ce sens du déni qui l’empêche de faire primer la vivacité d’esprit et d’action. Quoiqu’il en soit, le PM ne pouvait pas tergiverser. Pour lui la politique se nourrit de certitudes, de clarté. Sans quoi, c’est la confusion qui gagnerait les rangs de la population, avec les conséquences que cela comportent, colère, indignation et panique s’entendent. Comme ce fut le cas dans la dangereuse affaire de Kaya quand Navin Ramgoolam disparut honteusement et lâchement dans la nature. Après tout, alors que d’autres sont amenés à rapidement oublier, Pravind est conscient qu’il est en place par la volonté du peuple, et qu’il doit lui rendre des comptes. Comme nous l’avons déjà dit, il incarne à la fois leader et leadership et un Chef du pays digne de ce nom.

P. Jugnauth a une conscience aïgue de la fragilité du pouvoir, c’’est pourquoi il refuse toujours de brûler les étapes. Son courage et son honnêteté sont aujourd’hui salués par la population. En somme, ce scandale dont nul ne saurait prédire jusqu’où elle empoisonnera l’environnement du pays en général, doit permettre à nos politiques, députés et ministres et fonctionnaires aussi de réfléchir et de changer de comportement. La course effrénée vers l’eldorado (faveurs, rétro-commissions, voyages) en foulant aux pieds toutes les vertus morales et en réduisant l’être humain à son état bestial, où seul compte le profit personnel-ce monde dans lequel nous vivons aujourd’hui- tout cela doit cesser. Qu’ils se mettent bien dans la tête que dans la vie tout finit par être sanctionner. Donc, cette révocation d’Ivan doit être un appel à la retenue et à transparence. Raison de plus pour que chacun joue pleinement son rôle, à la place qui est la sienne, que l’on n’attende pas tout des élus, mais qu’ils assument pleinement leurs responsabilités sous le contrôle vigilant de leurs mandants. Nul doute que, pour ce faire, ils doivent recentrer leurs activités sur leur « cœur de métier » aux différents niveaux qui sont les leurs. et en laissant jouer, sans en abuser, le principe de subsidiarité [l’État de ce qui est subsidiaire, c’est-à-dire de ce qui est secondaire mais qui est important, qui appuie et fortifie un moyen principal].

De Xavier Duval à Arvin Boolell, en passant par Bérenger et Navin Ramgoolam, tous se sont empressés de discréditer Pravind Jugnauth. La critique morose et destructive entretenue et pratiquée allègrement ne fait que polluer l’air du temps et courtise dangereusement l’autodestruction. Et, comble de mauvaise surprise, de coup du sort, en ne se montrant jamais solidaire, digne dans des moments de détresse, le MMM est pris à son propre piège, avec le nom de son leader mentionné. Que Paul Bérenger soit cloué au pilori ou s’en sorte indemne, il est clair qu’à force de tirer sur tout ce qui bouge [quand il s’agit de ses adversaires], PB se retrouve à se laver les mains dont il a toujours vanté la vertu de la propreté. Dans ce dossier de turbines, ce n’est pas Bérenger lui-même qui fustigea le gouvernement de SAJ pour le soi-disant retard de l’installation des générateurs pour le réseau électrique national ? « Le fait de retarder l’augmentation de la capacité du réseau fait courir au pays le risque de black-out dès la fin de cette année [ndlr : 2015] et la situation deviendrait encore plus volatile en 2016 », avait-il martelé. Son penchant pour l’électricité le fit sortir de ses gonds quand CT POWER de la Malaisie s’apprêta à faire aboutir son projet d’alimentation de courant par le charbon. Tout cela rend perplexe, surtout que l’on sait que quand il s’agit des intérêts des IPP [ Independent Power Producers], certains n’y voit pas d’inconvénient que ces derniers aient recours au charbon polluant pour produire de l’électricité et la fournir au CEB. Voilà où mène la démagogie et la mauvaise habitude à jeter l’anathème sans relâche sur le gouvernement. Évidemment, il serait illusoire d’attendre un débat d’idées sans aucune démagogie de la part de l’opposition ou à ce que certains retiennent la leçon.

On peut cependant souhaiter qu’à l’avenir, on mise plus sur l’intelligence des citoyens que sur des leviers émotifs ou démagogiques. À travers ce scandale, la société semble faire du surplace. Pire: certaines administrations apparaissent désorganisées, voire corrompues, incapables de répondre aux vrais besoins. Pas étonnant que bien des gens gardent leur distance à l’endroit de la politique et des partis politiques. De nombreuses études en Europe ont d’ailleurs démontré que plus une société était scolarisée et informée, plus elle s’affran- chissait du discours partisan