Navin Ramgoolam joue à fond son va-tout pour se dépêtrer de l’impasse dans laquelle il s’est embourbé, avec à l’avant-plan sa fuite en avant vers Montagne-Blanche/GRSE (NO.10). Catalogue d’intentions, promesses dans le blanc des yeux, anecdotes émotives et émotionnelles, l’ancien PM à mi-temps, et en affaires courantes se perd à chaque discours en contradictions et et en envolées irrationnelles. Mais, tout est compliqué pour lui, au carré et au cube. Sourcils froncés, l’air dépité, il ne décolère pas. On peut mesurer l’impact qu’une éventuelle défaite de son alliance aura sur les suites de sa carrière.
Il fait face, à la vérité, à l’expérience de l’usure, à l’effet de boomerang et à la clairvoyance populaire. Impossible de sortir de l’enfer dans lequel il a chuté. Il devra comprendre qu’on ne joue pas impunément avec les symboles de gestion. Le peuple en est sorti meurtri sous son règne. Policiers, fonctionnaires de bureau, enseignants, femmes de ménage, sportifs, et nous en passons, la majorité attend d’en finir avec une époque, un leader qui lui a faussé compagnie dans les dures épreuves et qui leur a miroité (et de fausses promesses et des mirages). Loin de nous de noircir à outrance le tableau, il faut admettre que ses jours politiques sont comptés. Mêmes ses ennemis le laissent tomber.
De ses critiques acerbes, il faut en retenir une et la contrer. Il ne cesse de marteler que Pravin Jugnauth est entré par la petite porte pour accéder au poste de PM. Dans une procédure constitutionnelle identique, Boris Johnson a été intronisé et le peuple britannique, dans son élégance coutumière et son acquiescement des lois ‘westminstériennes’, a salué avant tout l’étape civilisée, pacifique de cette passation du pouvoir de PM et en accord avec la Constitution (qui est basée sur la maîtrise de la majorité au Parlement). 160,000 membres du parti Conservateur ont voté pour choisir le successeur de Theresa May. Et, les britanniques se sont pliés, à l’unisson, à l’implémentation d’un acte constitutionnel.
Dans le cas de la réaction de Ramgoolam, nous lui dirons ceci : Vous aviez eu l’occasion en tant que Premier ministre de faire amender la Constitution pour abroger cet article, qui stipule qu’en cas de départ d’un Pm en poste, celui qui détient la majorité lui prenne le relais. Et, vous le saviez fort bien que Pravin Jugnauth, en tant que leader du MSM, postulait légitimement ce poste. Monsieur Navin Ramgoolam, vous n’allez pas faire croire à la population que vous pensiez un instant que PJ était venu en politique pour la galerie et parader comme un objet décoratif. Donc, sur le fond et sur la forme, le chef de file du Ptr s’accommodait de ce dispositif hiérarchique du MSM, pour rester au pouvoir comme en 2010. Un point, c’est tout !
Valeur du jour, l’alliance Ptr-PMSD s’essouffle et certains ‘meetings’ (à Trou d’Eau Douce, Beau-Bassin et Triolet) en sont une indication de la désaffection populaire qui la dessert. Il y a de multiple raisons pour expliquer ce glissement, mais nous en retiendrons quelques-unes. D’abord, l’image effritée du duo NCR-XLD. Outre le fait que Navin n’est que le pâle reflet de ce semblant de leader qu’il incarnait (ce semblant de chef que les gens s’en dissocient massivement), son dauphin aussi passe à la trappe. Les mauriciens en ont assez de cette opportunisme à s’accrocher à toute locomotive pour se propulser dans le domaine du pouvoir. De plus, la population s’indigne quand un parti qu’elle a soutenu pour prendre le pouvoir, quitte un gouvernement en plein exercice de développement et de création d’emplois. Il y a va de leur espoir et de leur sort.
Ainsi, le scénario qui se joue est-il le décalque inverse de celui qui se déroula en 2005 et 2010, avec le PMSD en partenariat avec le Ptr. Ceux qui avaient cautionné cette association prennent leur distance. Oui, la politique c’est l’art du possible, mais seulement quand c’est nécessaire pour ses intérêts. Malheureusement, pour les deux alliés, ils ont mal calculé leur coup cette fois: leurs intérêts étaient ailleurs.
Opinion
Quand le duo NCR-XLD calcule mal son coup
- by La Redaction
- November 2, 2019
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- 5 years ago
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