Salim Abbas Mamode, député indépendant depuis qu’il a démissionné du PMSD, poursuit son travail de proximité sur le terrain. Tantôt en solo, tantôt aux côtés de ses deux colistiers, Shakeel Mohamed et Eshan Juman, il sillonne sa circonscription, avec une présence remarquée à Camp Yoloff, Roche-Bois, St François, Cité Martial et Plaine-Verte. Cet ex-lord-maire mauve, qui a démarré sa carrière politique comme conseiller municipal du MMM, a fait son entrée à l’Assemblée nationale, pour la première fois, au terme des élections générales de 2014 sous la bannière du parti de Xavier Duval, principal allié du MSM au sein de l’Alliance Lepep. En 2019, il sortira en deuxième position, contrairement à son mandat précédent de député correctif.
Pourquoi a-t-il claqué la porte bleue ? Selon son entourage, les initiatives de l’élu du No.3 ne plaisaient pas à la direction du parti. Salim Abbas Mamode agissait avec promptitude dans l’intérêt de ses mandants. Quand il a fallu dénoncer un gang organisé et un ivrogne qui mettait en péril l’ordre public et l’harmonie de la nation, il avait pris les devants en se rendant à la police sans se soucier de ce que pensera son leader. Chaque fois qu’il fallait intervenir pour résoudre leurs problèmes, il n’hésitait pas à solliciter les autorités compétentes et même des ministres comme Renganaden Padayachy et Joe Lesjongard. Les relations civilisées qu’il entretenait avec des membres de la majorité n’étaient pas vu d’un bon œil par l’état-major du PMSD. Et puis le rapprochement de son parti avec le MMM ne s’inscrivait pas dans sa philosophie et son engagement politique.
Dans sa lettre de démission au leader du PMSD, le 29 avril dernier, Salim Abbas Mamode devait évoquer plusieurs points de désaccord en certaines circonstances. Il expliquera également un manque de considération à son égard non sans souligner la philosophie du parti qui a changé, laquelle ne s’alignait plus avec ses convictions politiques. Il dit regretter que ses opinions et son implication au sein du Parti Mauricien Social-Démocrate (PMSD) ne sont plus considérées et n’ont plus la valeur qu’elles auraient dû avoir.
« J’ai un fort sentiment que mes opinions et mes implications dans le PMSD ne sont pas plus considérées et valorisées comme elles auraient dû l’être. J’ai connu le PMSD comme un parti politique qui a toujours été attentif aux opinions et aux pensées de tous ses membres, mais il est regret- table de voir que ces derniers temps, les décisions sont prises de manière autocratique », soulignera Salim Abbas Mamode dans sa lettre de démission.
Salim Abbas Mamode n’a jamais caché son amitié et sa reconnaissance pour les deux élus travaillistes de Port-Louis Maritime/Port-Louis Est, Shakeel Mohamed et Eshan Juman. Ce trio a travaillé étroitement lors de la dernière campagne électorale et chacun a apporté son pierre à l’édifice pour une victoire de 2-1, Eshan Juman parvenant lui à faire son entrée au Parlement comme Best Loser. Dans les coins et recoins du No.3, ces trois députés font cause commune pour le bien-être des citadins et leur présence dans des fonctions sociales et religieuses est bien appréciée.
Après avoir claqué la porte du MMM et du PMSD, Salim Abbas Mamode se retrouve devant deux possibilités : le Ptr et le MSM. Si troisième il y a, ce sera mettre un terme à sa carrière politique. Mais vu qu’il est partout dans sa circonscription, il est plus que probable qu’il se joigne à l’un ou l’autre parti. Avec des assises à PlaineVerte, Camp Yoloff et Roche-Bois, il pourrait bien être un atout pour le MSM. Déjà qu’il a démontré qu’il jouit de très bonnes relations avec Joe Lesjongard entre autres.