March 29, 2024
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Politique

Rama Sithanen, visées inexplicables

Il y a de ces politiques qui n’arrivent pas à lever les pieds sur l›accélérateur, quand il s’agit de mettre un terme à leur carrière. Ils ont toujours été nombreux. Il y a comme un électron dans leurs méninges, qui leur fournit cette impulsion à aller au-delà de leurs limites, au prix même d’y laisser leur santé et le peu de réputation qu’il leur reste. L’argent, le pouvoir, les honneurs, l’honneur, les voyages gratuits, l’instinct animal, tous réunis pour faire un cocktail explosif.

Bien souvent, quand on ne sait pas partir à point nommé, on chute de très haut et perd sa dignité et l’aura construite au fil de ses péripéties politiques. Dans la vie, on est très souvent jugé sur la dernière chose qu’on a faite. Ainsi, les gens vous jugent-ils par votre dégringolade, votre état physique et mental. On ne remémore pas les accomplissements réalisés tout au long de sa carrière ; la nature humaine est ainsi faite que l’homme a la mémoire courte et ne retient pas tout. Même s’il veut se remettre en mémoire le passé, il va souvent être influencé par le présent, le visible.

Tout ceci pour vous dire que le retour sur la scène politique de RAMA SITHANEN me surprend autant qu’il m’attriste. Alors qu’est-ce qu’il vient faire dans cette galère, suis-je tenté de me demander. Ailleurs, on a de ces exemple de politiques qui savent quitter à temps l’univers convulsif de la politique, trop soulagés d’être débarrassés des miasmes, de la boue que ce domaine renferme. Libérés aussi et surtout comblés de pouvoir retrouver son ‘family nucleus’, avec le bonheur et l’esprit apaisé que génère cette rupture. Se la couler douce, ces moments de farniente seront savourés même si la plénitude de sa santé n›y est plus. Certes, la perfection n›est pas de ce monde, l›homme est fait pour tendre vers les défections. Il y a quand même, et ce qui est l›essentiel, ce sentiment de bénédiction.

Disons-le sans détour: Sithanen a tout eu ou presque dans sa carrière, politique et professionnel (offshore s’entend). Confortablement assis sur se suffisances, il n’y avait plus rien encore à prouver et à atteindre ; que n’avait pas déjà démontré et franchi. Le portefeuille de ministre des Finances, et sous SAJ et sous Navin Ramgoolam, lui a valu des plébiscites, des « satisfecit ». Plus que de mépris. Retour et visées inexplicables en tout cas.

Sans supputer quoi que ce soit, tout indique que Rama Sithanen ne se contentera pas d’être dans un cabinet de ministres, avec un leader d’un autre parti endossant les Finances, poste hiérarchiquement supérieur que celui qu’il occuperait. Ce qui m’amène à cette interrogation: quelle serait sa visée, lui qui a été complètement oublié par Navin ces 5 dernières années? Sans détour, je dirai même que Rama, avec les années qui se sauvent à une vitesse incroyable, a pris de l’embonpoint. Synonyme d’une vie haletante au cours de laquelle le business confisque tout chez lui.

Et, si finalement cette alliance avec le PMSD (toujours dans le droit fil des relations accommodantes depuis SSR et SGD) ne serait-il pas réduite à un stratagème de NR à mieux acculer son partenaire ? L’empêcher dans un premier temps de se jeter dans les bras du MSM. Ensuite, laisser à ses candidats le soin de crapahuter, avec des manoeuvres à l’ombr au détriment de ceux du PMSD.

XLD ne sent pas venir un tel coup de Jarnac, mais son échec ne s’apparenterait-il pas à une voie libre à RS pour retrouver le poste qu’il a toujours affectionné? Il ne faut pas oublier ce que Navin avait concocté aux dépens du MMM en 2014. J’insisterai encore une fois sur ce plan d’arrangement post-électoral Navin/Paul. À ce jeu, le leader du PTR aurait un obstacle de taille en la personne d’Alan Ganoo. Ecoeuré qu’il est par la lâcheté de NR, qui l’a fait miroiter pendant plus d’une année avant de le lâcher. Selon une source fiable, Ganoo aurait déjà enclenché le mécanisme pour le remake MSM/MMM, plus probablement après les élections.

L’histoire est que, qui croirait prendre serait en train d’être pris (à sa propre sinistre ruse). Ce qui augure une triste fin pour certains. The end of the road! SIC TRANSIT GLORIA MUNDI (ainsi passe la gloire du monde).
Raschid Meerun