C’était du ressort et du devoir des électeurs de la communauté musulmane de s’interroger, au prime abord, sur la compétence, la crédibilité, l’intégrité et la volonté des candidats de tous bords ; et de sonder leurs promesses d’intention, d’extraire de leur bouche ce dont ils seraient capables de faire pour leur circonscription et le pays en général, pour ensuite trier l’authentique du frelaté, le vrai du faux, avant de porter leur choix. Le contexte de la politique locale nous commande d’approfondir notre réflexion sur les principaux critères que nous sommes appelés à chercher chez un candidat à la députation.
À Maurice, chaque élection s’accompagne invariablement de la mise à jour des différents groupes, sous- groupes, communautés, ethnies, races, castes, clans qui composent la nation mauricienne. Et il aurait suffi de jeter un coup d’œil furtif sur la liste des candidats présentés par les trois principaux blocs pour l’échéance du 7 Novembre 2019, pour se rendre compte de l’importance qu’accordent nos politiques à la réalité ethno-culturelle de chaque circonscription.
Dans cette perspective, les candidats pressentis se perçoivent avant tout comme une courroie de transmission chargée de rallier l’allégeance (en faveur de leur parti respectif) de son affiliation socio-culturelle, de son école de pensée (Sunnat jamaat,Tawheed, Mehmaan, Surtee, Hizbullah,Tabligh-Jamat…et autre nouveau mouvement religieux des salafistes). Surtout en démontrant leur attachement à leur groupe spécifique qui, en retour, se sentira sécurisé, car la présence éventuelle d’un des siens au parlement signifiera que leurs aspirations, attentes, intérêts et revendications seront à tout le moins entendus, mais au prix de l’unité nationale et en exacerbant la règle de “ divide and rule”.
Ainsi donc, pour les état majors politiques comme pour les candidats et les électeurs, les autres critères, à savoir la compétence, l’honnêteté, l’indépendance d’esprit, la rectitude morale sont relégués au second plan. Faut-il s’étonner alors que la classe politique soit, en fin de compte, perpétuellement éclaboussée par toutes sortes de scandales, de fraudes, de corruption et d’abus? Pour nous, si la société s’articule autour de ce genre de pratiques, il y a lieu de nous tourner vers les références islamiques, qui nous interdisent de nous laisser aller à ce genre de gestion, équivalant ou proche de la corruption et du clientélisme. L’avertissement du St Prophète Muhammad (paix soit sur lui) est direct , franc, sans équivoque , « Celui qui confie un poste de responsabilité à quelqu’un qui n’est pas à la hauteur, trahit Dieu , et son prophète (paix soit sur lui) et la communauté ».
De plus en plus, nous comprenons à partir d’une connaissance plus approfondie des sources islamiques que le choix politique doit être fondé sur des principes auxquels s’attachent sa conscience et son intelligence ; et non pas au nom du seul paramètre identitaire. Il ne suffit pas qu’un candidat ait un nom à consonance Mehman ou Surtee, pour que le fait de le choisir soit justifié. La référence musulmane exige de notre conscience, que le véritable critère de l’authentique choix politique soit fondé sur l’honnêteté et la compétence du candidat, qu’il soit musulman ou non. Il s’agit d’éviter absolument les postures fermées, qui considèrent le champ politique comme un espace d’expression des aspirations communautaires. Entre Musulmans, contre les autres. Contre les Hindous, les Chrétiens et tout le reste. Avec pour conséquences, que le vote des citoyens pour désigner ceux qui présideront à la destinée d’une nation en est réduit à être l’indice à travers lequel se mesurent l’influence et le pouvoir relatifs des divers groups et lobbys.
Le passage des élus de la communauté musulmane à l’Assemblée nationale dans le passé aura quand même servi à convaincre ceux qui refusaient de se rendre compte qu’entre un bon musulman et un bon débutant, il y a un énorme gouffre que seule la compétence peut combler. La nécessité de rechercher, en premier, la compétence chez tout postulant à un poste de responsabilité ne souffre d’aucune contestation, si ce dernier n’a pas de démêlées avec la justice. Mais on l’entend déjà cette interrogation, avec tant d’accent sur la compétence, de qui se chargera alors de donner écho aux griefs de l’électorat, en particulier des communautés minoritaires?
En ce qui nous concerne, entre, d’une part, une seule soumission à tous les réflexes communautaires, même les plus archaïques (démontré dans le passé par Pillay et Sunassee lor d’un triste épisode des billets de banque avec les conséquences que l’on sait) et , d’autre part, le “béni oui-oui” de ces musulmans de service, qui ne se contentent de n’être que des pâles figurants d’un jeu de séduction malsain, en se servant du toutes sorte de mensonges, comme c’est le cas pour la fête d’Abraham que les Jugnauth banniraient , ou on va tordre le cou définitivement des marchands ambulants, ces attrape-nigauds et autres avertissement à susciter la peur ont bel et bien été véhiculés pendant la campagne ,dans des circonscriptions spécifiques où les musulmans sont majoritaires .
Nous appelons de tous nos vœux la consécration d’une classe de représentants dont l’honnêteté, la probité et l’indépendance d’esprit demeurent la garantie que les aspirations légitimes de la société civile en générale et de chaque composante ethnique seraient considérées en toute équité. Il va sans dire que nos leaders politiques, un en particulier, ne ratent aucune occasion pour sortir leurs grands discours pour nous endormir, lénifier dans le sens (d’“opiumiser”), par exemple, avec des génuflexions à l’égard de feu Sir Razack Mahomed, dont la majorité de nos jeunes d’aujourd’hui n’ont aucune notion , il est du devoir de chaque Musulman d’interpeller ces leaders : en quoi rebattre les oreilles des jeunes surtout, avec des anecdotes de SARM constituerait une priorité de son gouvernement pour les jeunes, une motivation pour des avancées économiques. Si nous pouvions parier, nous aurions pris ce risque en prévoyant que Navin Ramgoolam (puisque c’est de lui qu’il s’agit) répétera à satiété ses histoires de Sir A. R. Mohamed quand les élections surviendront.
Maintenant, écoutez ce bilan : le nombre de recrutements des musulmans dans la Fonction Publique , les « high profiles Nominations », (Senior chief executives, PS d’institutions gouvernementales), le prix décroissant du billet du hajj, le nombre en hausse des visas et les facilités accordés aux pèlerins, l’exemption de visa pour Dubai, la concrétisation de l’ouverture d’une ambassade en Arabie Saoudite (promis à maintes reprises mais pas tenu par NCR), l’arrivée de Saudia Airlines, tous ces accomplissements et projets ont été rendus possible sous un gouvernement « JUGNAUTH » et Dieu merci, grâce aux initiatives de S. Soodun. Et, c’est le même Soodun qui a convaincu les Saoudiens à consentir des « grants » et des dons pour la construction d’hôpitaux, le financement pour l’administration des mosquées.
Pourtant, l’ingratitude, l’attitude malveillante de faire semblant de ne pas voir, l’irréflexion, l’obstination, les défauts ne manquent pas pour stigmatiser cette partie de cette communauté qui va depuis 2014, à l’encontre du sens de la logique de la majorité, dont le discernement a été salué pour avoir soutenu Pravin Jugnauth. Cette frange de la communauté ne se réveillera pas de sa torpeur aussi facilement. À charge de lui rappeler que quoiqu’elle en pense, il n’y a pas un autre politique à Maurice, du monde contemporain, qui a autant fait pour les musulmans que S. Soodun. L’honnêteté intellectuelle, si elle motive un musulman, conduira celui-ci à reconnaitre cet état de fait.Que répliqueront ces gens-là quand l’avènement d’un pèlerinage pour un Mauricien, sans obligation de VISA sera une réalité? Soodun a pu commettre des erreurs dans le passé, erreurs de jugement et de précipitation.
Mais, le croyant a su sans fausse modestie négocier son absolution avec le Créateur. Il n’y a aucune contestation là-dessus, puisque comment les opportunités réussies (impensables dans la plupart des cas) ont surgi pour lui permettre de faire amende honorable. Surtout dans ce qui touche le plus la sensibilité des musulmans, nommément le pèlerinage.
Nous ne savons pas s’il faut en rire ou en pleurer quand des musulmans se laissent couillonner pendant plus de trois décennies par un Navin Ramgoolam dont la puanteur de ses coups d’encensoir n’a d’égale que sa conscience corrompue. À chaque fois, il leur fait avaler des éloges à l’égard de Sir Abdool Razack Mohamed.
Au fond, il n’a aucune affectivité pour l’ex leader du CAM. Comme SSR, qui a fait des misères à SARM, ne concédant des approbations ( concernant les propositions et les requêtes de SARM) que par nécessité et tactique politiques. En revanche, si Soodun a pu réaliser des haut-faits d’armes, qui ont grandement profité aux musulmans, il n’a pas eu à mettre le couteau sous la gorge. Les Jugnauth ont approuvé, donné leur feu vert sans exiger quoi que ce soit en retour. La différence dans les actes, entre les Ramgoolam, père et fils et SAJ et Pravind ne souffre d’aucune discussion. Point à la ligne !
Chaque élection qui passe depuis 1967 comforte l’assertion que, la plupart des candidats se jette dans l’arène portitique avec des viséees proemiéres de se faire élire et par exlension d’être investis de fonctions ministérielles.
Cet égoîsme et cet instinct de rechercher des intéréts personnels ont fait basculer las musulmans dans un ghetto quasi-permanent.Gouffre dont il est difficile de se sortir, tant ceux qui subissent ce sort, se somplaisent en victimes expiatoires. À quand le réveil? sommes-nous tentés de nous demander.
CASSAM DHUNNY