La plage de Blue-Bay est de nouveau accessible au public depuis le week-end. Le Conseil des ministres a avalisé la levée des restrictions imposées en raison de la marée noire provoquée par le naufrage du MV Wakashio. Mazavaroo était sur place dimanche.
La réouverture de la plage de Blue-Bay n’a pas attiré la foule dominicale habituelle, dimanche 6 décembre. Il en a été de même à Rivière-des-Créoles, Mahébourg ou encore Pointe-d’Esny. Une amélioration est toutefois attendue dès ce dimanche 13 décembre, avec la compétition de régates. Jadis, celle-ci faisait vibrer non seulement toute cette partie de l’île mais le pays en entier avec la participation des hommes de la mer venant des autres régions côtières de Maurice.
Timide, oui, elle l’a été, cette reprise. Nous avons fait un constat de visu, dimanche. À Blue-Bay, en temps normal, tôt le matin l’aire de stationnement aurait déjà atteint son maximum. Mais pas ce jour-là. Au dire d’un employé de l’un des opérateurs du transport en commun entre Mahébourg et Blue-Bay, la plage n’était remplie qu’à 30 % de sa fréquentation habituelle pour une journée dominicale.
Selon notre interlocuteur, cela serait dû à une confusion. La majorité des habitués croyaient que la reprise serait pour le 12 décembre, fait-il ressortir. Du reste, devait-il ajouter, «dimounn pena kas e boukou pe prefer garde».
Le son de cloche est plus ou moins le même du côté d’un chauffeur de taxi de la région. Quinquagénaire très populaire, ce père de famille soutient que «li pa parey kouma avan. Mo gagn linpresion ki ankor ena tras delwil dan delo». Il est catégorique, c’est quelque peu prématuré. «Mo vinn naze tou le gramatin e mo kapav dir ou, nou pou bizin atan ankor.» Toujours est-il que c’est au son de la ravanne, autour de laquelle un groupe de jeunes animaient les lieux, que nous avons quitté Blue-Bay
À Pointe-d’Esny, le décor n’a pas changé. Les barils de fioul déversé par le MV Wakashio occupaient une partie de la plage, de l’autre côté de l’hôtel Preskil. Ces barils sont soigneusement gardés par la compagnie Polyeco. Cependant, de l’autre côté de la route, une odeur nauséabonde a attiré notre attention. En voulant en avoir le coeur net, nous sommes tombés devant une scène de désolation. A l’origine de cette odeur : des sacs en plastique remplis de poissons morts. Que s’est-il passé ? Des questions se posent. Le spectre de la présence de fioul dans l’eau refait surface.
A Mahébourg, peu de mouvement. En cette journée dominicale, sans les activités dans la périphérie du marché, cette localité phare du sud offrait un spectacle de désolation. Heureusement, plus loin, à la place des Régates, des boulistes étaient en pleine compétition. Ils sont tous unanimes à reconnaître que la reprise sera une bonne chose malgré son lot d’incertitudes. D’ailleurs, il est fort à parier que la place des régates sera envahie ce dimanche avec la tenue de la compétition de régates, qui demeure un événement unique.
En montant vers l’est, nous avons constaté que le village de Rivière-des-Créoles respire mais pas à plein régime. Idem pour les autres villages côtiers de la côte est-sud-est de Maurice. Les poissons sont toujours rares et ils sont plus d’un à attendre des jours meilleurs.