À ce titre, abordons les scandales en politique qui ont toujours fait couler beaucoup d’encre. Infidélité, sexe ou tractations financières douteuses. Des scandales qui ont parfois bousculé la vie d’hommes politiques de premier plan au niveau international. Nous évoquons ce sujet très embarrassant pour cette catégorie de citoyens, en nous référant à ce qui fait autant bouleverser que jeter du discrédit sur la classe politique.
En effet, la France est secouée actuellement par la chute d’un des hommes forts du Président E. Macron, Benjamin Griveaux, qui était la tête de liste du parti au pouvoir pour conquérir la ville de Paris dans un mois. Une vidéo intime voire sexuelle incriminerait le jeune loup de « La République en marche ». Tout d’un coup, la mémoire collective des Français se souvient et s’interroge sur ces pratiques, et les langues se délient sur un sexisme et des aventures sexuelles qui imprègneraient les esprits chez les politiques. Le choc provoqué par l’affaire “DSK” (Dominique Strauss Kahn) avait suscité des débats animés sur les comportements insistants des hommes politiques français à l’égard des femmes mais aussi sur l’indulgence accordée dans ce pays latin à ces attitudes sévèrement réprimées ailleurs. Si aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, la vie privée d’un homme politique relève du domaine public; paradoxalement en France, s’immiscer, dévoiler la vie privée d’un autre (qu’il soit un politique) constitue un délit. À Maurice, qu’en est-il de ces dérapages, extravagances, pulsions démesurées, sinon que pendant deux mandats le chef du pays, à cette époque, a donné le mauvais exemple. Mais, pas en toute impunité, puisque cet impair a coûté le pouvoir à Navin Ramgoolam.
Il y a une certaine tolérance au sein des partis politiques mauriciens et la population regrette leur incapacité à exclure de leurs rangs des responsables coupables d’harcèlement, qui auraient eu des agissements sexistes ou une relation entra-conjugale. Exceptionnellement, le MSM a mis sur la touche JF Chaumière (promis à un ticket électoral, voire un poste ministériel) pour son geste déplacé à l’égard de S. Boygah en plein séance du parlement. Les comportements sexuels indignes de ces représentants du peuple ont toujours éclaboussé notre univers politique et des anecdotes accablantes s’ajoutent à ces dérives. Sans grands échos médiatiques ou effets juridiques. Mais, depuis la remarque salace de NCR en 2010 à l’encontre de Nita Deerpalsing, on voit régner une forme de paternalisme et d’infantilisation des femmes.
Face à ces comportements des politiques, des femmes se taisent, de peur de ne pas être prises au sérieux. Elles se disent: « on ne me croira jamais », d’autant plus quand le politique est quelqu’un qui est dans le pouvoir. Certes, on tente de briser l’omerta, mais rien n’y fait. Il y a aussi des relations qui se développent et sont brandies comme consentantes. Là aussi, on reste sans réaction pour les raisons que tous connaissent. Il n’en demeure pas moins que la méfiance vis-à-vis des hommes politiques (quant aux sollicitations pressantes) est plus répandue aujourd’hui qu’hier ou avant-hier. Voire simplement elle se manifeste plus librement. Quoi qu’il en soit, s’il faut bien admettre que les valeurs fondamentales ne sont plus aujourd’hui, pour la plupart, de même nature qu’au siècle dernier, il est réconfortant de constater qu’à Maurice elles sont imprégnées des croyances religieuses. Dans la foulée, force est de reconnaître qu’aujourd’hui, d’une part, les médias électroniques apportent des informations à tous et partout, et d’autre part, du fait que chaque personne est connectée au travers de son ‘smartphone’ ou ‘I-phone’ aux différents réseaux sociaux, cela favorise l’éclosion d’aspirations longtemps étouffées. Tous se proclament enquêteurs, inquisiteurs, journalistes, photographes et experts en « enregistrement-video ».
Avec ce développement extraordinaire, le personnel politique est de plus en plus exposé et voit sa vie privée étalée sur la toile. Un phénomène qui prend de l’ampleur et cela devient de plus en plus difficile d’échapper à une intrusion, surveillance ou autre forme de « monitoring ». Dans ce charivari de métamorphose technologique, il va sans dire que tout finit par se savoir. C’est ce que le politique doit retenir essentiellement en premier lieu. Ce qui est bien dans toute cette transformation radicale c’est que les politiques savent désormais que rien n’est plus comme avant. Ils ont obligation de résultats, de moyens et de comportement. Autant ils ne peuvent plus être absents physiquement ou intellectuellement de l’Assemblée, ne plus présenter des bilans désastreux, autant ils doivent rendre des comptes sur leur vie extra-conjugale. Car, quoi qu’ils y manigancent, tout acte d’abjection aboutit à la sanction, quand ce n’est pas la réprobation publique.