December 6, 2024
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Trèfles : Des nouilles aux asticots

Patrick Anthoo

« Pas Moutouk sa, Sosis sa », c’est la phrase qui revient sur les réseaux sociaux depuis le lundi 17 février. Une vidéo montrant un plat de nouilles, accompagné de viande et de saucisses, qui étaient infesté de « moutouk ». Le client a eu la désagréable surprise de voir des asticots sur ses nouilles, alors qu’il avait déjà avalé cinq bouchées. Il a pris la peine de filmer sa mésaventure et de la poster sur le web, afin que les internautes puissent être aussi témoins de la scène. Afin d’en avoir le cœur net sur toute cette affaire, l’équipe de Mazavaroo est allée à la rencontre de Patrick Anthoo, l’auteur de la vidéo qui circule sur la toile et qui est déjà tournée en dérision par les internautes. Il nous explique comment s’était déroulée la journée du samedi 15 février dernier.

Comme à son habitude, à l’heure du déjeuner, Patrick Anthoo est sorti pour aller manger. Ce jour-là, il avait envie de commander un plat de nouilles avec de la viande et des saucisses, un plat tout à fait normal et appétissant. Le plat arrive tout chaud et Patrick Anthoo commence à déguster son met. Bizarrement, il explique qu’après le cinquième coup de fourchette, il a détecté un petit goût ignoble dans sa bouche. Voulant comprendre d’où venait ce « petit goût », il se rend compte que ses nouilles “bougeaient” comme si elles étaient vivantes. Regardant de plus près, il remarque des petites bêtes gesticulant sur sa nourriture. Patrick Anthoo comprit immédiatement qu’il fallait informer le personnel, mais croyant qu’il sera à blâmer, il s’empresse de filmer la scène.

Le serveur tente de lui proposer un autre plat, mais le mal est déjà fait. La gérante arrive dans la salle à manger pour comprendre tout ce brouhaha, et Patrick Anthoo en profite pour lui montrer l’assiette de nouilles remplie d’asticots : « madam get sa enn kou, moutouk dan mo minn », à son grand étonnement, la gérante fait mine de ne rien voir et dit que “pas moutouk sa, sosis sa”. M. Patrick Anthoo nous explique que le serveur a, quant à lui, rien démenti et lui a même proposé un autre plat, mais interlocuteur n’a pas voulu tenter cette expérience à nouveau. Il nous raconte que dans la nuit du samedi 15 février, il a dû être transporté d’urgence à l’hôpital de Candos par le SAMU. Il ne se sentait pas bien, il a commencé par avoir de la fièvre et des boutons lui sortaient sur tout le corps. Après avoir vomi à plusieurs reprises, il était complètement affaibli.

Il est admis à l’hôpital pendant deux jours. Diagnostique: il a été victime d’intoxication alimentaire. À sa sortie, il décide de porter plainte au poste de police de Stanley et au ministère de la Santé. Déclaration du ministre KAILESH JAGATPAL: « Mon ministère a bien reçu la plainte de M. Patrick Anthoo, et des inspecteurs se sont rendus au restaurant en question dans la matinée du mardi 18 février. Malheureusement, ils ont constaté que le restaurant était fermé. Ils s’y sont rendus le lendemain, soit le mercredi 19 février, mais le restaurant était toujours fermé. Les inspecteurs ont décidé de frapper à la porte du garage, juste à côté du restaurant, et l’épouse du gérant a ouvert.

Les inspecteurs ont voulu examiner les lieux à tout prix. Ils ont constaté que la cuisine n’était pas opérationnelle. L’épouse du restaurateur a expliqué aux inspecteurs que le restaurant allait bientôt fermé car son mari et elle devenaient vieux. Le ministre de la santé, Kailesh Jagatpal, nous explique que ce sont les informations qu’il a en sa possession et qu’il y aura un suivi sur cette affaire. Il nous demande de ne pas hésiter à le recontacter pour qu’il nous délivrer la suite des investigations qui sera fait par son ministère. La facilité avec laquelle les personnes du secteur alimentaire récupèrent le fameux food handlers certificate, nous laisse perplexe. La question se pose “Est-ce que leur priorité réside dans le fait de vendre et de générer des profits?” Mais où est la priorité de vendre un produit sain pour une bonne santé? Est-ce que les règles d’hygiène sont respectées par les détenteurs de ce certificat? Sont-ils au courant des températures de cuisson à respecter et des méthodes de conservation requis pour éviter d’empoisonner les clients? A savoir qu’une intoxication alimentaire peut entrainer la mort si elle n’est pas traitée à temps.

Winsley Boule