April 29, 2024
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Opinion

Un Budget pour impulser la relance

Il est de bon ton en ce moment d’évoquer les ratés du Budget 2022-2023, comme si le verre ne serait qu’éternellement à moitié rempli. Rien de tout cela ne résiste à l’examen rationnel du contenu de ce Budget, venu confirmer les contenus des deux précédents exercices de 2020 et 2021 et qui ont réussi à éviter une fracture économique et sociale à Maurice. Malgré les conséquences économiques de la Covid-19 depuis 2020 et de la guerre en Ukraine, cette année, le gouvernement de Pravind Jugnauth a pu prendre des mesures adéquates pour les atténuer. Que l’opposition et avec elle quelques individus dits citoyens soient montés sur leurs grands chevaux pour porter des critiques foncièrement injustifiées contre les fonds de la Mauritius Investment Corporation (MIC), cela se comprend, mais les Mauriciens dans leur grande majorité savent eux que les fonds publics ont permis de sauver des entreprises et leurs salariés, des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et l’économie informelle. Il n’y a pas plus important que de maintenir l’économie à flots afin que les entreprises puissent se relancer au même que celle de l’économie nationale.

Régression

On se souviendra encore longtemps des pires critiques et des appels à démission à l’encontre du ministre de la Santé durant les deux dernières années. Or, selon les derniers chiffres du comité Covid-19, le nombre de personnes touchées par la pandémie est en nette régression. Et celle-ci ne peut qu’apporter à la fois un sentiment de bien-être national indispensable à la population dans tous les milieux actifs de l’ile Maurice, de l’école aux postes de travail, en passant par la situation des retraités dans leurs domiciles respectifs et renvoyer au monde l’image d’un pays qui réussit petit à petit de se reconstruire. C’est à cette aune qu’il est nécessaire de juger l’action gouvernementale. Bien entendu, le PM, Pravind Jugnauth reconnait lui-même que la situation économique actuelle ne permet pas au gouvernement de faire mieux, dont la majoration de la pension de retraite à plus de Rs1 000 comme le souhaitent certains seniors. Mais, en comparaison avec des pays en développement, ceux d’Europe de l’est, d’Amérique du Sud et d’Asie, l’ile Maurice consolide davantage son Welfare State.

‘Mieux être’

C’est ce sentiment de ‘mieux-être’ qui permet à l’ile Maurice de maintenir la reprise de l’ensemble de ses secteurs d’activité. La mauvaise foi des détracteurs du gouvernement saute aux yeux du fait qu’un krach économique et social a pu être évité et, mieux, la résilience depuis 2020 a permis à l’économie d’être au rendez-vous de la reprise. Les opérateurs économiques de Maurice sont les premiers à admettre que le gouvernement ne s’épargne aucun effort – surtout en termes de moyens financiers -, pour maintenir à la fois cette résilience et la reprise.

Ces deux priorités reposent sur une bonne gestion de la pandémie depuis 2020, date à laquelle le pays avait déjà montré sa volonté de ne pas céder au catastrophisme. Au même moment, les Mauriciens se rendaient compte de la situation à l’étranger et dans des pays industrialisés comme la France, les États-Unis où l’Italie, où les gouvernements respectifs avaient perdu le contrôle de la pandémie en raison d’un nombre accru de personnes contaminées. Les Mauriciens étaient aussi témoins de comportement de déni dans ces pays, notamment en France.

Compatriotes

Il faut ici rendre justice à nos compatriotes qui ont été exemplaires dans leur comportement durant les deux premières années de la Covid-19, sauf le cas où le Premier ministre était lui-même venu à la télé pour montrer les images choquantes de personnes faisant la fête sans masque ni distanciation sur une plage de l’est de Maurice. Mais passé cette parenthèse, les Mauriciens ont vite renouvelé avec les bonnes attitudes de 2020, qui avaient permis à Maurice d’entrée classé pays ‘Covidsafe’. C’est ce facteur qui a créé les conditions de la reprise alors qu’au même moment, le gouvernement décaissait des milliards de roupies pour soutenir les salaires. Il faut aussi faire ressortir que de nombreuses entreprises avaient elles aussi pris les devants en introduisant le travail à domicile afin de maintenir leurs activités.

Depuis, nous sommes à un tournant à tous les niveaux de la vie, professionnelle, sociale et culturelle, car la pandémie est en train de redéfinir nos rapports avec les entreprises, la famille, la vie sociale et culturelle et les loisirs. C’est une nouvelle économie, souvent dictée par les nouvelles technologies et le réseautage, qui tente de s’imposer.

Matière à réflexion

Au-delà des effets immédiats de la pandémie de Covd-19 et de la guerre en Ukraine, il est clair que ces deux évènements, l’un arrivant après l’autre, donneront matière à réflexion aux dirigeants de ce monde dans un proche avenir. C’est la première fois que le monde entier est victime d’un double drame, la pandémie ayant fait plus de 6 millions de décès à ce jour. Par ailleurs, la guerre en Ukraine est venue, elle, révéler, le niveau de dépendance des pays dans le monde, avec la globalisation de l’économie. À Maurice, même, le gouvernement se voit contraint d’acheter deux bateaux pour se ravitailler en Inde et en Afrique du Sud. Deux dépenses supplémentaires qui, en temps normal, auraient servi dans d’autres domaines. C’est en tenant compte de cette réalité inédite que le gouvernement s’emploie à consolider une économie qui a tenu face aux effets de ce double choc. Il n’y a pas de recette miracle pour y arriver, ceux qui affirment du contraire jettent de la poudre aux yeux.

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