Nécrologie: Un vibrant hommage à Reza Issack, frère d’armes et homme accompli

C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris ce matin le trépas de Reza Issack, personnalité politique qui brillait en même temps qu’il était efficace, homme de presse comme il y en a peu, journaliste dont la finesse et la pertinence de sa plume émerveillaient autant qu’elles allaient droit au but avec une rare impression. En vrac, un homme accompli. Un frère d’armes pour moi.

Sa disparition est vivement ressentie par tous ceux qui l’ont connu et côtoyé et laisse un grand vide, difficile à combler. De plus, il laisse sa marque et sa personnalité sur la fonction de parlementaire au service de tout un pays. Sa perte a aussi une résonance particulière pour ces mauriciens qui ne l’ont pas connu, mais qui ont été mis au courant de sa capacité de travail au niveau national et séduits par ses écrits, ses envolées oratoires au Parlement et ses passages fulgurantes sur les ondes des radios privées.

Cassam Dhuny et moi avions eu ce privilège de le rencontrer quelques fois ces dernières années, autour d’un repas, pour tenter de réaliser un projet d’intérêt public. C’est ainsi que nous savions que Reza luttait âprement contre les vicissitudes de la santé.

De Reza, nous retiendrons ses manières diplomatiques et son côté pragmatique, qui sont restés des caractéristiques de l’homme au cours de toutes ses années passées dans les salles de classe du collège Bhujoharry, les locaux de Star et le Parlement. Sans oublier sa personnalité avenante, mais surtout son attachement aux manières et principes. Son immense contribution est auréolée par ses deux mandats de député et PPS et démontre le sens de générosité et la vivacité d’esprit qui l’habitaient.

Il faut mettre en évidence l’éducation stricte que Reza Issack a bénéficié et sa conscience professionnelle bien enracinée, lesquelles lui donnaient une apparence retenue en public, tout en conservant un air naturellement digne.

Il avait un esprit vif et incisif. Jeune, au cœur d’une époque de fusées, de puissances atomiques et de satellites, il tenait à l’oeil les innovations et était excessivement bien informé sur une vaste gamme de sujets. Et, lorsqu’il fallait affronter, à un âge avancé, l’ère digitale et les métamorphoses dominées par l’internet, il s’est ajusté à ce monde vivant de grands changements avec une dextérité et une passion remarquables.

Quoiqu’il était dégagé de tout formalisme, se ramenant souvent au niveau des gens difficiles, ce désir de faire connaître le fond de sa pensée et son esprit impromptu l’a amené à exercer ce côté formel de sa personne et à afficher sa maîtrise naturelle.

C’est quelqu’un qui n’acceptait pas facilement les compliments et il avait bel et bien ses propres opinions. À ce titre, il ne cachait pas son impatience quand il fallait faire concrétiser des mesures en faveur de la population et de ses mandants. Ses discours atteignaient autant le coeur que la conscience et c’est ainsi qu’en tant que Lord-Maire et parlementaire, il mit à son actif bon nombre de réalisations, qui marquèrent les esprits.

Au plan personnel, quand il lui fallait surmonter les épreuves médicales, il le fit avec un courage exemplaire et s’arma de sa Foi inébranlable. D’où le fait de ne jamais se départir de son sourire et élégance.

Le deuil est une tristesse difficile à apprivoiser et ma famille et moi tenons à présenter nos condoléances les plus affligées à son épouse Kayroon, sa fille Zibya et son fils Ziyad. Que Le Tout-Puissant lui accorde le salut qu’il mérite tant.

Raschid Meerun