Le l’Agro-industrie et de la sécurité alimentaire, Maneesh Gobin, a répondu à la question parlementaire de la députée mauve Joanna Bérenger sur l’utilisation des pesticides après les récentes statistiques publiées par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Ce rapport met en exergue l’utilisation alarmante de ces produits.
Le ministre a indiqué que les nuisibles constituent une contrainte majeure pour la production agricole et à ce titre, l’utilisation de pesticides est une pratique courante dans le monde entier. Un pesticide est composé d’un ingrédient actif et d’autres matériaux de remplissage, ce qui constitue un ingrédient actif responsable de la réduction et de l’élimination des parasites. Maneesh Gobin a également expliqué que cet ingrédient actif est normalement présent en petite quantité dans la composition d’un pesticide.
En ce qui concerne les statistiques publiées par l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le ministre Gobin a fait ressortir que ce rapport portent sur le volume total de pesticides importés et ne sont pas basées sur la quantité d’ingrédients actifs présents dans le pesticide utilisé à des fins agricoles. Bien que l’unité de mesure adoptée par la FAO soit basée sur le volume de l’ingrédient actif, une déclaration erronée a été faite pour Maurice depuis 2015. D’ailleurs, l’attention de Statistics Mauritius a été attirée sur ce point et la FAO a été notifiée en conséquence.
S’adressant à l’Assemblée nationale, le ministre Gobin a rappelé qu’après la publication du rapport de la FAO, il a présidé des réunions avec des agents de son ministère ainsi que de Statistics Mauritius et son attention a donc été attirée sur ce que qu’il avait déclaré précédemment. Sur la base de ce qui lui a été rapporté, il ne considère pas qu’il y ait une utilisation alarmante des pesticides dans le secteur agricole. Le ministre a également précisé que la quantité de pesticides importés à des fins agricoles est manifestement en baisse depuis cinq ans.
Sensibilisation sur l’utilisation des pesticides
Le ministre a répondu à la première question de la députée Joanna Bérenger sur les campagnes de sensibilisation qui sont organisées sur l’utilisation des pesticides en réitérant le rôle du FAREI qui est de sensibiliser les planteurs et les autres utilisateurs de pesticides. Il a affirmé qu’il s’agissait d’une activité continue, avec un total de 123 sessions de formation organisées, ayant enregistré la participation de 2 088 planteurs. Il a, en outre, souligné que la sensibilisation est effectuée lors des visites sur le terrain par les agents du FAREI avec pas moins de 24 000 visites par an. Des dépliants montrant les bonnes pratiques agricoles, y compris l’utilisation contrôlée des pesticides, sont distribués aux agriculteurs et ces bonnes pratiques sont également disponibles pour consultation sur le site web du FAREI.
Encourager l’utilisation des produits biologiques
Répondant à la question de la parlementaire, le ministre Gobin a mis l’accent sur les divers soutiens, facilités et programmes pour la transition vers la production biologique et durable fournis par son ministère, tels que la mise en place d’une zone de production biologique sur 63 arpents à Britannia, un programme de soutien à l’agriculture biologique qui permet aux agriculteurs d’acheter des intrants biologiques à des prix subventionnés, du compost organique gratuit (jusqu’à un maximum de 1 tonne/arpent) est fourni aux petits agriculteurs enregistrés dans le cadre du Compost Subsidy Scheme et finalement, pour encourager l’agriculture biologique, un certificat de développement biologique est délivré.
Règlementation, contrôle et surveillance
En réponse à la dernière question de Joanna Bérenger, le ministre Gobin a fait ressortir que le Bureau de régulation des pesticides (PRO) a été mis en place depuis 2018 afin de réglementer, contrôler et surveiller l’utilisation des pesticides, entre autres. La fréquence des contrôles est hebdomadaire. Le PRO se charge de collecter des échantillons afin de surveiller le niveau de résidus de pesticides dans les produits agricoles locaux et importés. Depuis la promulgation de la loi, 1 811 échantillons ont été prélevés aux portes des exploitations agricoles, sur les marchés, les marchés aux enchères et les supermarchés afin d’analyser les résidus de pesticides. Jusqu’à présent, 96 avis d’amélioration ont été émis aux fournisseurs de fruits et légumes pour non-respect de la loi.
Le ministre Gobin a déclaré que son ministère envisage de renforcer les législations existantes afin d’assurer un système alimentaire durable, fiable et sûr pour la population.