April 26, 2024
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International

Violences contre les femmes : manifestations dans le monde, Paris annonce un plan

Manifestation à la mémoire des victimes de féminicides à Panama, le 25 novembre 2019

Lundi était la 4e journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, une cause qui a jeté dans la rue des dizaines de milliers de manifestants depuis samedi, notamment en France, en Italie, en Belgique, en Espagne, en Russie, en Amérique latine et en Turquie.

Soudanaises manifestent contre les violences faites aux femmes, à Khartoum le 25 novembre 2019

Appelant à un “électrochoc” pour “briser la chaîne du silence”, le Premier ministre français Edouard Philippe a annoncé des initiatives pour mettre fin à des “dysfonctionnements dont nous n’avons pas jusqu’à aujourd’hui voulu prendre conscience”.

Manifestation contre les violences envers les femmes à Asuncion, au Paraguay, le 25 novembre 2019

La colère est montée d’un cran ces dernières semaines dans de nombreux pays face aux féminicides – 87.000 femmes tuées dans le monde en 2017, dont la moitié par des proches, selon l’ONU -, un phénomène longtemps ignoré ou minoré. Et les appels au changement se multiplient.

Echauffourées entre manifestantes et policiers à Mexico lors d’une marche contre les violences faites aux femmes, le 25 novembre 2019

Lundi, la mission des Nations unies en Afghanistan a demandé un effort au gouvernement de Kaboul contre les violences faites aux femmes, massives dans le pays et en hausse, selon un récent rapport de la Commission afghane des droits de l’Homme.

“Les femmes et filles afghanes continuent de subir des violations étendues de leurs droits humains et une violence persistante”, a regretté Aleta Miller, représentante d’ONU-Femmes pour l’Afghanistan.

  • La fin du “crime passionnel” –
    En France, où ce type de meurtre a longtemps été qualifié de “crime passionnel”, au moins 117 femmes ont été tuées en 2019 par leur conjoint ou ex-conjoint, selon un décompte de l’AFP.

    Pour y parer, le gouvernement a prévu plusieurs mesures juridiques: création d’une “nouvelle circonstance aggravante pour les auteurs de violences dans le cas de harcèlement ayant conduit au suicide”, inscription dans la loi de la notion d'”emprise” psychologique, qui “prépare souvent la violence physique”, secret médical réaménagé pour les situations “où il existe un risque sérieux de renouvellement de violence”, ligne d’écoute pour les victimes de violences conjugales fonctionnant 24 heures sur 24. Il a promis 360 millions d’euros dédiés l’an prochain à la lutte contre les violences faites aux femmes.

    Très attendues, ces mesures ont souvent été jugées insuffisantes par les militantes féministes, qui ont mobilisé des dizaines de milliers de manifestants dans toute la France samedi. A minuit, la tour Eiffel s’est éteinte en hommage aux victimes de féminicides.

    “Le gouvernement rate le coche”, a réagi Caroline De Haas, du collectif #NousToutes, ajoutant que “la déception est à la hauteur de l’immense mouvement”.

    Saluant “des avancées très concrètes”, la présidente de la Fondation des femmes Anne-Cécile Mailfert a néanmoins regretté que “le gouvernement ne prenne pas conscience que ces campagnes de sensibilisation aux violences conduisent de nombreuses femmes à solliciter les associations, et qu’elles n’ont pas plus de moyens pour les aider”.

    “Pourquoi l’Espagne réussit contre les violences conjugales ? Ce pays ne se contente pas d’opérations de communication”, a tweeté le député Les Républicains (droite) Aurélien Pradié, demandant plus de moyens au gouvernement.
  • L’Espagne, pays pionnier –
    Plusieurs autres pays ont saisi l’occasion de cette journée internationale pour afficher ou renouveler leur détermination à lutter contre les violences faites aux Femmes.

    En Afrique du sud, où une femme est assassinée toutes les trois heures, le président Cyril Ramaphosa a exhorté les hommes à renoncer aux “attitudes sexistes et patriarcales”, en lançant un plan d’urgence doté de plus d’un milliard et demi de rands (100 millions d’euros).

Source : AFP