Le virus à l’origine de l’épidémie de pneumonie qui sévit en Asie fait partie d’une classe d’agents pathogènes capables de muter rapidement.
“Le virus impliqué dans la mystérieuse épidémie de pneumonie du centre de la Chine appartient à une classe d’agents pathogènes qui jouent un rôle de plus en plus important dans les épidémies mondiales de maladies infectieuses”, constate le Wall Street Journal. Appelée coronavirus (ou CoV, “virus à couronne” en latin), cette famille de virus est ainsi nommée d’après l’espèce de “couronne d’épines” qui se trouve à leur surface.
En règle générale, ces virus touchent essentiellement les animaux mais certains peuvent franchir la barrière des espèces et être transmis à l’homme ; la contamination peut aussi se faire directement entre humains. Le quotidien américain précise :
Sept souches sont connues pour contaminer les humains, parmi lesquelles le virus de Wuhan [la ville chinoise d’où est partie la récente épidémie], qui provoque des affections des voies respiratoires.”
Quatre souches n’engendrent que de simples rhumes, mais deux autres sont à l’origine de maladies particulièrement mortelles : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui avait fait des centaines de morts rien qu’en Chine en 2003, et le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), qui avait notamment sévi en Arabie Saoudite en 2014.
De nouveaux coronavirus émergent à un rythme accéléré
Les coronavirus ont la capacité de muter rapidement et ils peuvent se combiner entre eux de manière extrêmement efficace. Ainsi, depuis 2002 et l’apparition du SRAS, le premier coronavirus mortel chez l’humain, “de nouveaux coronavirus transmissibles à l’humain apparaissent à un rythme accéléré”, note le Wall Street Journal. Il y en aurait un nouveau tous les dix ans, selon Timoty Sheahan, chercheur en épidémiologie à la Gillings School of Global Public Health de l’Université de Caroline du Nord.
D’après Ralph Baric, un autre chercheur de cette institution spécialisé dans ce type d’agents pathogènes, les coronavirus “sont particulièrement susceptibles de proliférer dans un monde à la densité de population élevée, avec des méthodes de production agricole intégrées incluant d’immenses troupeaux d’animaux pour nourrir les populations”.
Les scientifiques qui ont analysé le génome du virus de Wuhan indiquent qu’il est similaire aux coronavirus de chauve-souris qui avaient conduit au SRAS. “Reste à savoir si cette souche déclinera comme celle du SRAS ou si elle continuera à provoquer de temps à autre de nouveaux épisodes comme le MERS”, se demande Michael Osterholm, directeur du Centre de recherche et de politique sur les maladies infectieuses à l’Université du Minnesota.
Source : courrierinternational.com