April 27, 2024
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Opinion Politique

Xavier-Luc Duval : l’art de la contradiction

Successeur de son père, feu Sir Gaëtan Duval à la tête du PMSD, Xavier-Luc Duval se retrouve rattrapé par son passé dans l’affaire Betamax, qui fait l’objet d’une commission d’enquête, réclamée par la population pour connaitre les circonstances dans lesquelles un contrat bétonné avait été accordé à la société Bhunjun. La population reste sidérée par le paquet d’argent impliqué dans cette affaire, considérant sans doute que pareil décaissement en cette période Covid-19, avec ses variantes, ne peut que se répercuter sur notre situation économique.

“Mo finn sipliye zot», a déclaré Xavier-Luc Duval (XLD). C’était l’époque où il faisait partie de l’Alliance Pep, dirigée par le regretté Sir Anerood Jugnauth. Pourquoi a-t-il demandé au gouvernement de faire quelque chose ? Et pourquoi, étant donné les enjeux, n’a-t-il pas démissionné pour rendre publiques les raisons de sa démission ? C’est la commission d’enquête qui décidera. Mais déjà, nous pouvons essayer de situer l’empressement de XLD à s’éclaircir dans ce dossier qui risque de mettre en évidence les véritables responsabilités. Comme nous l’avons écrit ici même, Roshi Bhadain a déjà expliqué qu’il n’y avait aucun désir de vengeance du gouvernement d’alors lorsqu’il avait décidé de mettre fin au contrat de Betamax, puisque l’alliance le pep dont il faisait partie, en avait fait un de ces thèmes de campagne en 2024.

Démagogies

Le leader de l’opposition s’est lancé dans une véritable campagne empreinte de démagogies avec pour seul but d’émerger comme un partenaire de taille dans une éventuelle plateforme de l’opposition durant les prochaines élections législatives. Car le défi est de savoir lequel des deux partis urbains, le MMM et le PMSD, pourra économiser quelques sièges dans les circonscriptions urbaines mauriciennes. Alors que le gouvernement de Pravind Jugnauth poursuit lentement, mais surement sur la voie du redressement économique, les partis de l’opposition semblent tous pétrifiés, incapables qu’ils sont de se mettre d’accord sur une riposte adéquate à la politique du gouvernement en matière économique et sanitaire. Certains, parmi eux, admettent même qu’il est difficile de faire « mieux « que le gouvernement.

C’est dans un tel désordre, sans oublier la guerre fratricide interne entre les travaillistes, que XLD recherche minutieusement son chemin. En sachant pertinemment que chaque recul de sa part au Parlement profitera au MMM, avec un Paul Bérenger qui sait qu’il lui faudra un partenaire aux prochaines législatives et qu’il ne saurait être question d’une alliance avec un Ptr dirigé par Navin Ramgoolam. Cette perspective ruine tous les calculs de l’opposition, profondément démotivée à l’idée de ne pas trouver de cohérence alors que nous nous rapprochons de 2024. Il lui sera encore plus difficile de se donner un programme de gouvernement alternatif, car les opinions divergent entre le MMM, le PMSD et le Ptr, sans oublier les Bodha et Bhadain, qui rêvent d’un grand destin national. Que faire de cette opposition de patchwork sans crédibilité, mais qui veut diriger l’ile Maurice ?

Entourloupette

Dès lors, il est facile de comprendre pourquoi XLD lutte avec l’excitation d’exister comme un homme politique. Il ne peut même pas compter sur un investissement à Belle-Rose/ Quatre Bornes, où il est député, s’il continue de faire partie de l’opposition. Les esprits les plus mesquins n’hésitent pas à parler d’une astuce de la MMM, une astuce que seul Paul Bérenger possède le secret. Laminé depuis les récentes démissions, le PMSD en est réduit à une peau de chagrin, un éventuel partenaire dont même le PTr ne voudra pas. Mais, rien n’indique que les bleus eux-mêmes souhaiteraient une alliance avec un PTr sans véritable direction. On sait que XLD est profondément opposé à toute alliance avec un PTr qui serait dirigé par Navin Ramgoolam, estimant que ce dernier a perdu toute crédibilité après avoir été l’architecte des deux derniers échecs historiques de l’alliance dont la tête de liste était le PTr.

Le camp du gouvernement

Dans un tel contexte, dans quelle mesure peut-on faire confiance à une telle opposition ? On peut même légitimement se demander si certains seraient tentés de se joindre au camp gouvernemental, sachant que les espoirs de réélection sont très minces. Car, enfin, les Mauriciennes et Mauriciens jugeront Pravind Jugnauth à l’aune de son bilan, conscients que c’est le seul résultat qui vaille d’être tenu en ligne de compte. Certes, la reprise sera lente et sera tributaire du contexte économique international, mais petit à petit, le gouvernement se donne un ensemble de moyens des plus variés afin d’harmoniser ses décisions avec celles prises à l’étranger dans les pays qui sont nos partenaires commerciaux.

Depuis l’apparition de la Covid-19 à Maurice en mars 2020, suivi du premier confinement, le gouvernement de Pravind Jugnauth a su initier les mesures appropriées pour répondre à une situation inédite. Ailleurs, des chefs d’État comme Donald Trump ou Jair Bolsonaro ont fait preuve de légèreté face à la Covid-19, si bien que le premier l’a payé lors des élections présidentielles, alors que le Brésil a enregistré, mercredi 23 juin, un nouveau record d’infections à la Covid-19, avec 115,228 nouveaux cas recensés en 24 heures. Dans une situation marquée par l’incertitude, le Premier ministre a réussi à favoriser des mesures qui tiennent compte des urgences sanitaires et économiques. Ce sens de direction et de prudence, la population sait les reconnaitre, car les femmes et hommes de ce pays ont hâte prendre la route du travail et de la reconstruction nationale.