April 25, 2024
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Yashmeeta Jugoo-Rughoobur : « Kobita Jugnauth est ma source d’inspiration ! »

Elle est travailleuse sociale, journaliste et conseillère du village d’Ecroignard. En 2020, Yashmeeta JugooRughoobur a remporté le prix de ‘Woman of the Year’ comme l’une des jeunes les plus influentes de Maurice, décerné par l’agence Train to Gain. Nous l’avons rencontrée pour vous.

Comment êtes-vous arrivée en politique ?

Après mes études en BA Journalism and Communication à l’Université de Technologie de Maurice, j’ai débuté ma carrière de journaliste dans un quotidien avant de devenir l’attaché de presse de Jean-Michel Lee Shim. Comme dans plusieurs carrières, le journalisme est une sphère où la politique est omniprésente.

On associe trop souvent les activités sociales à la politique mais je fais du social depuis toute petite. Ce n’est qu’en 2019 que je me suis lancée dans l’arène politique. J’ai commencé à faire de la politique active en prenant la parole lors des congrès du MSM dans la circonscription no. 10 (Montagne-Blanche/ Grande-Rivière-Sud-Est). C’est à ce moment-là que je me suis découvert une grande passion pour la politique en plus des œuvres sociales.

Le social a donc toujours été présent dans votre vie ?

Évidemment ! Je vis dans un village où nous nous entraidons tous. J’ai grandi à New Grove et je me suis mariée à Ecroignard. J’ai toujours été encouragée et motivée pour aider mes concitoyens. Je suis toujours disponible pour les gens qui m’approchent. Puisque j’ai une Maîtrise en éducation, je suis heureuse d’offrir des cours gratuits aux jeunes élèves de ma circonscription. Ma motivation, c’est la bénédiction de leurs parents. Je suis reconnaissante de pouvoir contribuer à améliorer la vie des gens autour de moi. Sans oublier les contributions et les soutiens de Jean Michel Lee Shim, le fondateur de Solidarite Marye Pike (SMP), pour qui j’ai beaucoup de respect.

En novembre 2020, vous vous êtes fait élire conseillère de village d’Ecroignard. Votre ressenti ?

Le conseil du village d’Ecroignard est un ‘teamwork’. Mon élection me donne l’opportunité de travailler pour les mandants et les aider à développer le village. Les habitants d’Ecroignard sont bienveillants et solidaires envers le conseil du village. Cela nous encourage à contribuer davantage à leur bien-être. D›une certaine manière, le conseil du village d’Ecroignard poursuit les mêmes objectifs et les mêmes promesses que nous avons faites lors des campagnes électorales du village.

Quelles qualités avait vous apportées ?

De la motivation, de l’encouragement et je crois plus en l’humanité et l’empathie.

Qu’avez-vous découvert pendant vos premières années en politique ?

Je veux tout d’abord souligner quelques points principaux. Étant une jeune femme en politique, ce n’est pas si facile car il y a deux types de personnes dans la société. Certains aident les femmes à gravir les échelons politiques. Par contre, il y a toujours un petit groupe qui les calomnie. Nul n’est parfait mais on n’a rien sans travail.

Ce que j’ai plus apprécié, c’est de pouvoir entrer en contact avec les gens et de les aider dans leur lutte pour surmonter leurs problèmes. Leur amour et leur respect pour moi m’encouragent beaucoup à continuer mes bonnes œuvres. Je fais de mon mieux pour eux. Je l’ai toujours fait pour aider ceux dans le besoin.

Qui est votre inspiration ?

Madame Kobita Jugnauth car elle représente la ‘Womens’ Power’ en politique. Vous savez, derrière chaque grand homme, il y a une femme. C’est une expression commune mais ô combien juste ! Être Premier ministre n’est pas chose facile. En être l’épouse, encore moins. Mais elle arrive quand même à honorer les femmes qui sont engagées dans le social, à promouvoir l’importance de la femme dans notre société, à s’occuper de sa famille, de sa maison… Et de sa cuisine ! (Rires) Croyez-moi, je suis mariée et mère et ce n’est pas de tout repos !

Donc juste pour vous dire que Madame Kobita Jugnauth est sans conteste ma source d’inspiration. Il y a aussi Lady Sarojni, épouse modèle, qui a été d’un soutien indéfectible et inébranlable pendant plusieurs décennies pour Sir Anerood Jugnauth. Je l’ai rencontrée dans plusieurs activités, toujours souriante et élégante. Lady Sarojini et Madame Kobita Jugnauth, pour moi, sont des exemples à suivre.

Vous avez évoqué l’importance de la femme dans notre société. Quelle est sa place dans notre univers politique ?

Je pense que davantage de femmes font fi des rôles traditionnels que leur impose la société pour s’engager de plus en plus dans la politique. J’ai entendu dire que le manque de femmes en politique reposerait sur la volonté des leaders. Cependant, il y a actuellement 14 femmes qui siègent à l’Assemblée Nationale, dont 10 se sont fait élire sous la bannière de l’Alliance Morisien. Elles sont Leela Devi Dookun-Luchoomun, Fazila Jeewa-Daureeawoo, Tania Diolle, Subhasnee Luchmun Roy, Dorine Chukowry, Joanne Tour, Kalpana Devi Koonjoo-Shah, Teenah Jutton, Naveena Ramyead et Sandra Mayotte. Elles sont PPS ou ministre. Donc, il y a des femmes en politique. Je suis sûre que pour les prochaines élections de 2024, elles auront un rôle plus important au sein du gouvernement et dans la vie politique. J’encourage les femmes à faire de la politique. Pour cela, elles doivent surtout avoir de la compétence, de l’honnêteté et un bon sens civique.

Le mot de la fin ?

En tant que néophyte en politique, et en tant que femme, je souhaite être la porte-parole des femmes de ma circonscription et ailleurs, des gens qui, de par leurs vulnérabilités, sont traités injustement et des personnes qui ont besoin d’une oreille attentive à leurs souffrances. Je ferai tout ce qui est en ma capacité pour les aider. Je n’oublie pas que bon nombre de familles ont été touchées par le Covid-19 et qu’aujourd’hui, il est d’autant plus important de s’entraider et d’apporter notre soutien à celles qui ont perdu un voire plusieurs de leur proches.

Zuhayr DHUNNY