Sondage DCDM
D’après un sondage effectué par la firme DCDM Research étalant entre décembre 2014 et septembre 2019 sur un échantillon de 30,000 mauriciens résidant à Maurice, les chiffres démontrent clairement que même si on combine le score du MMM et du Ptr en termes de sentiment d’appartenance et de proximité, ils n’arrivent pas à battre le score réussi par le MSM. Au 18 septembre 2019, au terme du dernier exercice auprès de la population, l’Alliance Maurisien arrive à la barre de 27% des opinions exprimées sur le thème de proximité alors que le MMM s’arrête à la barre de 5% et l’Alliance Nationale à 13%. Cependant, les sans-opinions tiennent toujours la dragée haute avec un score de 53%. À en bien voir, les 27% est un score flatteur pour un gouvernement sortant alors qu’il subissait des attaques depuis le début de 2019, année considérée comme celle du retour aux urnes.
Autre fait majeur de cette étude demeure le pourcentage (53%) de ceux qui ne montrent aucune proximité avec un parti ou une alliance. Cet état des choses a toujours et ce depuis des lustres, été interprété comme étant le champ de bataille électorale. Mais, rien ne dit et laisse présager que ce pourcentage a une tendance à accorder son soutien à l’opposition. On a pu constater sur le terrain que les mesures annoncées pour une île Maurice plus équitable en terme du partage de la richesse nationale sans être électoralistes à outrance aurait fait verser un important pourcentage de cette même masse silencieuse et indécise.
Pravind Jugnauth toujours aux commandes du baromètre du Prime ministership
L’autre aspect d’une importance capitale de ce sondage se réside dans l’opinion de préférence au poste du Premier ministre. Il nous revient qu’à septembre 2019, Pravind Jugnauth commandait encore 72% des expressions des opinions. Derrière le PM sortant, se positionnait Xavier-Luc Duval avec 63%, puis viennent dans l’ordre, les frères ennemis de l’ancienne famille des militants à savoir Paul Bérenger et Ivan Collendavelloo avec 46% et Navin Ramgoolam ferme ce cortège des Premier minstrables se pointant à seulement 38% des opinions exprimées. Il faut ajouter que ces chiffres ont été établis avant la conclusion des accords et avant le net regain de forme de l’Alliance Morisien avec les raisons que l’on connait. Ce qui nous fait génialement croire que les chiffres ne reflètent en rien la réalité sur le terrain. Sauf dans le cas de Pravind Jugnauth, qui serait très proche de la vérité car son pourcentage va de pair avec ce qu’il a accompli sur le terrain en tant que Premier ministre. Il faut noter que le vrai recul de septembre à ce jour est mettre à l’actif de Xavier-Luc Duval. Force est de constater que le leader des bleus, après son pacte avec N. Ramgoolam est susceptible de chuter davantage. Outre le fait que les mauriciens ne tolèrent plus ce jeu de yoyo opposition-pouvoir-opposition, le mécontentement suscité par la mise sur la touche de candidats potentiels, tels que Dan Baboo et Malini Seewocksingh est de nature à avoir des effets nuisibles sur l’image du PMSD. Il s’avère que les gens qui élisent les représentants d’un parti pour prendre le pouvoir ne transigent pas sur le renoncement à ce pouvoir. Ils s’attendent effectivement à ce parti-là aille jusqu’au bout de son mandat au sein d’un gouvernement. Ces personnes-là avaient de grosses espérances par rapport à ce que leur parti (ici le PMSD) pouvait contribuer, avec les leviers du pouvoir, dans leur bien-être et l’amélioration de leurs conditions de vie. À ce jeu-là, les bleus vont beaucoup perdre au change.
Enfin, pour ce qui est de l’opinion sur l’action du gouvernement dans son ensemble, l’équipe de Pravind Jugnauth a fait mieux que Navin Ramgoolam à quelques semaines des consultations populaires. Le gouvernement sortant a certes connu des moments d’anxiété. C’est tout à fait normal dans une démocratie, car c’est difficile même pour le meilleur des gouvernants à maintenir le tempo cinq ans durant comme c’est le cas du mandat de l’exécutif à Maurice. C’était en quelque sorte une opportunité au gouvernement de pouvoir jauger ses priorités et de les adapter à la réalité. Et c’est en toute logique que le gouvernement sortant s’est refait une santé. C’est ce qu’on rappelle reculer pour mieux sauter.
Pour conclure, tout sondage a certes ses vérités mais il cache aussi certains points que l’on mérite de s’y attarder. Mais toujours est-il que l’issu des urnes reste suprême car c’est l’électorat dans sa grande majorité qui exprime son droit pour élire ses futurs membres de l’exécutif.
OPINION
Pravind, la moralité et Navin, les scandales à la pelle
À quelques jours des élections générales de 2019, il est bon de rappeler tout ce qui sépare le MSM du PTr. Il n’est pas seulement question de personnalités, mais de projet de société et de rapport avec le pouvoir. Depuis, la passation de pouvoir de Sir Anerood Jugnauth à Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre, le gouvernement a acquis une sérénité sans conteste, ce qui a permis de conduire à bon port les grands projets d’envergure. De la sordide affaire Macarena à celle des coffres forts, c’est l’image même du Parti Travailliste, qui s’en est retrouvée ternie. C’est à leur dirigeant que partisans travaillistes doivent s’en prendre. En face, Pravind Jugnauth offre une véritable image de Premier ministre sérieux et rigoureux. Voyons de plus pourquoi le leader du MSM a, petit à petit, imposé cette image reconnue par la population.
Il n’y pas de malchance en politique, juste l’adoption d’une règlemorale et une vision claire, cohérente et déterminée en termes de choix. La faillite personnelle de Navin Ramgoolam tient à sa personnalité, à l’excès de certitudes qu’il avait de pouvoir incarner à lui-seul, sans son parti, le destin d’un pays. Lorsqu’éclate l’affaire Macarena, il fallait tout de suite se rendre compte qu’on avait affaire à un individu qui avait décidé de placer sa conduite personnelle au-dessus des intérêts supérieurs de la nation. Mais comme il est le fils d’un ex-Premier ministre et bénéficie de la complaisance de ses ministres et partisans, on finira par passer l’éponge sur cet incident de mœurs très révélateur de la personnalité Navin Ramgoolam.
À cette affaire, viendront s’ajouter ses grands ratés économiques, qui illustrent cette fois-ci sa lenteur à prendre des décisions, tellement dispersé, confus et affabulateur qu’il est. Navin Ramgoolam, on le sait, aime prendre l’avion, tantôt, il va rencontrer l’ex-Président Chirac, de manière très bizarre, juste une lubie destinée à étoffer sa personnalité, car on sait que l’ex-Président français était à la retraite depuis longtemps. Puis, il part à Singapour pour monter personnellement à bord du Métro Léger qu’il souhaite construire à Maurice. Le projet, estimé à quelque Rs 32 milliards, dormira longtemps dans ses tiroirs avant que le MSM décide d’en faire une priorité à moins de Rs 20 milliards. Aujourd’hui, le Metro Express est une réalité et Maurice est le seul pays dans l’océan Indien à posséder un moyen de transport public aussi rapide que moderne.
L’affaire Soornack et celle des coffres forts dépassent tout ce qu’on peut imaginer en termes d’excès qu’un Premier ministre est en mesure commettre en pensant qu’il peut jouir d’immunité, car en 2014, lorsque le PTr s’allie avec le MMM, Navin Ramgoolam est intimement convaincu qu’il reviendra au pouvoir et que son trésor de guerre sera bien planqué.
Lorsque les caméras de la MBC montreront les images du coffre ainsi que les millions de dollars encore sous plastique, la population retient son souffle. Même les partisans et sympathisants rouges n’en croient pas leurs yeux : comment leur bienheureux leader, celui-là même qui affectionne les grands discours sur Dieu et la moralité en politique en est arrivé à leur cacher un tel magot. L’argent, de même que sa provenance, n’ont jamais été portés à leur connaissance.
Qu’est-ce que Navin Ramgoolam comptait faire avec autant de millions alors que son parti n’est même pas capable de se donner un quartier-général digne de l’histoire du parti ? C’est ainsi qu’il a berné ses propres partisans, ceux qui avaient cru voir en lui un grand leader, capable de placer l’île Maurice sur l’échiquier international et capable de relever les défis économiques de notre pays. Finalement, il échouera à Sir Anerood Jugnauth de placer Maurice sur la carte mondiale, à la faveur du dossier Chagos, qu’il a pris à bras-le-corps, avec sa détermination légendaire.
Si Pravind Jugnauth n’est pas homme des discours et, des grandes envolées verbales, c’est parce qu’il est convaincu que les actions servent mieux à démontrer ses engagements. Et ils sont nombreux, car il est à l’écoute de la population, sachant que l’économie ne peut pas progresser si le social ne suit pas, si le peuple n’est pas content et s’il a faim. En promulguant la Negative Income Tax, en introduisant le salaire minimum, il traduit dans les faits les attentes des couches les plus vulnérables de la population.
Toujours au chapitre économique, la croissance reste constante à 3,8 %, en dépit de la situation économique mondiale qui n’est pas favorable. Mais ce gouvernement a su maîtriser les dépenses publiques, tout en respectant ses promesses et sans jamais mettre en danger la paix sociale. Pas une seule grève n’est venue bouleverser l’économie de Maurice, même si des fermetures d’usine se sont produites en raison des facteurs externes.
En proposant de réajuster la pension universelle à Rs 9 000, le gouvernement MSM-ML reste fidèle à ses engagements en faveur des seniors, car cette augmentation, comme le reconnaissent ces derniers, retourne à la consommation ou vient en appoint à la famille. C’est grâce à une économie saine et son bilan favorable qu’une telle augmentation sera rendue possible. Par ailleurs, l’alliance MSM-ML remplit ses engagements en proposant une liste de candidats ou la confiance pour l’avenir du pays et des habitants, est placée entre les mains des jeunes professionnels certes, mais aussi entre celles et ceux qui connaissent les réalités socioéconomiques du pays, les attentes des couches les plus vulnérables.
La vision de Pravind Jugnauth, qui s’incarne dans ces choix forts, reflète la diversité de Maurice ; afin que le développement futur et les gros chantiers économiques, soient des entreprises inclusives, ne laissant personne en bordure de route.