April 26, 2024
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À Washington D.C : Un début de mission sur des chapeaux de roue pour le PM

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth a entamé depuis lundi 12 décembre sa mission officielle aux États-Unis dans le cadre du Sommet des dirigeants États-Unis – Afrique. Un sommet de la plus haute importance qui se tiendra dans la capitale américaine, Washington D.C à l’heure où le continent africain se retrouve face à deux grandes influences et courant politique importantes, à savoir la Russie et la Chine.

C’est dans ce climat que le Chef du gouvernement s’est rendu à la Maison Blanche pour une réunion de travail avec Jon Finer, conseiller adjoint à la sécurité nationale des États-Unis. La partie mauricienne et américaine ont passé en revue les relations existantes entre les deux pays et les discussions ont aussi porté sur d’autres avenues d’éventuelle coopération.

Un premier dîner offert par l’Atlantic Council

Lundi dernier Pravind Jugnauth a aussi participé à un diner offert par l’Atlantic Council, un groupe de réflexion qui regroupe plusieurs personnalités et professionnels du monde des affaires et de la politique. Cet événement a permis aux chefs d’État et de gouvernement africain de dialoguer et de se familiariser avec les membres du congrès américain, les haut-cadres des départements d’État de même qu’avec des pontes de l’industrie et du secteur privé, l’idée étant d’engendrer davantage de coopération entre l’Afrique et les États-Unis sur plusieurs sujets d’enjeux mondiaux.

Les invités ont ainsi eu l’occasion d’échanger sur des valeurs mutuelles telles que la démocratie, le respect des droits humains, la paix et la sécurité. Il a aussi été question de la santé mondiale et des enjeux liés au changement climatique. Lors de cet événement, le Premier ministre a rencontré plusieurs personnalités dont, Frederick Kempe, le Président de l’Atlantic Council, Rama Yade, directrice de la branche Africaine de l’Atlantic Council ou encore Dilawar Syed, représentant spécial au Bureau Économique et des Affaires Commerciales des États-Unis.

Biden veut peser autant que la Russie et la Chine en Afrique

Le président américain Joe Biden voit dans l’organisation de ce sommet une occasion de revitaliser les relations américaines avec le continent africain. Mais c’est un secret de polichinelle que les États-Unis font face à la concurrence de la Chine et de la Russie. Le sommet de trois jours à Washington sera l’occasion d’annoncer de nouveaux investissements entre les États-Unis et les pays africains. Les parties prenantes doivent notamment parler de sécurité alimentaire – aggravée par la guerre en Ukraine -, du changement climatique mais aussi de démocratie et gouvernance. Mais ce sommet est peut-être, mais surtout le moment de démontrer que les États-Unis s’intéressent encore à l’Afrique. Cette année, sous l’ère Biden, il se tient huit ans après le premier du genre. Il avait eu lieu en 2014 sous la présidence de Barack Obama.

L’ancien président Donald Trump ne faisait lui pas mystère de son désintérêt pour le continent africain. Tandis que Joe Biden, chantre du multilatéralisme, entend replacer l’Afrique au cœur de la diplomatie mondiale. L’actuel dirigeant américain soutient notamment l’idée d’un siège pour l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU, a indiqué un conseiller présidentiel. Lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, Joe Biden avait par ailleurs soutenu la revendication de sièges permanents au Conseil de sécurité pour l’Afrique et l’Amérique Latine.

Joe Biden va aussi défendre, lors de ce sommet, l’idée d’une intégration de l’Union africaine au G20. À ce jour, le groupe rassemble 19 des économies les plus avancées au monde ainsi que l’Union européenne. Le dirigeant américain veut ainsi renforcer le rôle joué par le continent, a indiqué la Maison Blanche.

« Il est plus que temps que l’Afrique ait des sièges permanents à la table des organisations et les prises d’initiatives internationales », a affirmé Judd Devermont sur le site d’information TV 5 Monde. Selon lui, « nous avons besoin davantage de voix africaines dans les conversations internationales à propos de l’économie mondiale, la démocratie et la gouvernance, le changement climatique, la santé et la sécurité ».

Il a indiqué que les États-Unis évoqueraient le rôle de l’Union africaine avec l’Inde, qui présidera le G20 en 2023. L’Afrique du Sud est actuellement le seul pays africain à figurer au G20, né dans sa forme actuelle lors de la crise financière de 2008.

La « stratégie Afrique » de Biden face à la Russie et la Chine

Le sommet intervient dans le sillage d’une nouvelle stratégie Afrique dévoilée l’été dernier. Cette méthode portée par Joe Biden prévoit notamment une refonte de la politique des États-Unis en Afrique subsaharienne, pour y contrer la présence chinoise et russe. Lors d’une tournée en Afrique cet été, le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait appelé à créer un « véritable partenariat » avec l’Afrique.

Ces déclarations viennent en réponse aux investissements chinois et russes sur le continent africain ces dernières années. La Chine est le premier créancier mondial des pays pauvres et en développement et investit massivement sur le continent africain, riche en ressources naturelles. De même, la Russie y a fortement augmenté sa présence, y compris en envoyant des mercenaires, et cultive des liens étroits avec certaines capitales, notamment celles qui avaient décidé début mars de ne pas apporter leurs voix à une résolution des Nations unies condamnant l’invasion de l’Ukraine, gros point de tension avec les États-Unis.

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