April 18, 2024
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Anoucheka Gangabissoon, écrivaine mauricienne : « Mystery in love island nous ouvre au monde de mystères »

La narration d’histoires est une partie intégrante de notre culture. Depuis la nuit des temps, nous entendons des histoires de loups-garous et elles font désormais partie du folklore à Maurice. Rencontre avec l’auteure Anoucheka Gangabissoon qui lance son livre intitulé « Mystery in Love Island », mercredi 14 juillet.

En tant qu’auteure, Anoucheka ne laisse pas mourir son imagination et sa créativité. Elle est toujours en train d’observer les choses ou de laisser libre cours à son imagination pour inventer de nouvelles histoires. « J’aime les éléments surnaturels et je vis dans un monde fantastique qui m’est propre. Les légendes de loups-garous me fascinent depuis que je suis enfant. En tant qu’auteur, je laisse libre cours à mon imagination et j’ai choisi une fille comme protago- niste car je veux que mes lecteurs comprennent que les filles ont aussi des capacités », expliquet-elle.

En tant qu’écrivain, Anoucheka pense que l’écriture la complète et que ses mots guérissent son âme de ses maux. « Il est vrai que cela me rend tout à fait diffé- rente et j’assume complètement cette différence. J’ai besoin de faire entendre ma voix et je suis satisfaite de savoir que je suis lue. Bien sûr, la question d’être libre d’écrire ce que l’on veut, en renonçant aux règles, aux règlements et même aux droits fondamentaux, reste discutable », souligne-t-elle.

L’œuvre

L’histoire se déroule au Village du Miracle, dans le district de Goldos, dans une petite ferme appartenant à « l’oncle Cato », un petit planteur et vendeur de légumes, qui mène une vie sans histoire avec sa femme Cyra et sa fille Vita, jusqu’à ce que les deux cousines de cette dernière, Aphra et Aria, décident de venir passer leurs vacances scolaires avec eux, notamment pour tenir compagnie à Vita et lui remonter le moral alors qu’elle se remet lentement de l’opération d’une tumeur au cerveau.

L’arrivée des filles au Village du Miracle coïncide avec un étrange phénomène qui va terroriser la population, laissant tout le village complètement abasourdi. Pour des raisons inexpliquées, des animaux sont retrouvés morts et des fermes complètement détruites pendant la nuit. Ces événements étaient souvent accompagnés de ce qui ressemblait aux grognements d’une bête sauvage ou au bruit inquiétant d’un être non identifié « errant dans le village », probablement à l’affût de victimes humaines. Un soir, la petite grange de l’oncle Cato a été saccagée et plusieurs animaux de ferme tués ou volés. Aphra, jeune fille déterminée de 14 ans, bravant le danger, décide de monter la garde pour attraper « le voleur » lorsqu’il reviendra à la ferme, mais, à son grand désarroi, c’est un loup-garou qui lui fait face, la menaçant de ses yeux rouges fous, de ses longs crocs brillants, de son corps énorme comme un loup, si grand, si poilu. Elle réussit tout juste à s’en sortir et court se mettre à l’abri, avec le loup-garou sur ses talons.

Nullement découragée par cette rencontre absolument dangereuse et plus que jamais déterminée à percer le mystère du loup-garou et à libérer ainsi le village de l’expérience traumatisante qu’il subit, elle persuade ses deux cousins de la rejoindre dans un plan bien conçu qui lui permettra d’atteindre son objectif. Ensemble, les trois jeunes ont dévoilé l’histoire du loup-garou, enveloppée de mystère, au grand étonnement de leurs parents mais avec la gratitude des habitants du Village du Miracle.

La culture de la lecture à Maurice

Selon Anoucheka Ganganissoon, la culture de la lecture n’est malheureusement pas présente dans toutes les couches de la société mauricienne. Certaines personnes estiment que lutter pour la survie est bien plus important que d’investir du temps dans les histoires et la poésie. « Je pense qu’il est important de nourrir l’alchimiste qui sommeille en nous. Il y a de la magie dans le monde, il y a de l’amour, de la romance, du fantastique, de la science-fiction et même du divin. Nous nourrissons nos corps, nous nous soignons de ce qui nous fait souffrir, mais nous oublions cette partie qui réagit au côté mystique de la vie », expliquet-elle.

La lecture, poursuit-elle, nous aide à faire face à la vie, telle qu’elle est, chargée de ses problèmes, car lorsque nous lisons, nous grandissons en tant qu’individu. Et en tant qu’individu épanoui, nous apprenons à connaître les sentiments, les difficultés et la sensibilité. Nous développons également l’empathie et la compassion et nous nous levons pour affronter le monde avec plus de force, puissance et audace.

La lecture nourrit

En tant qu’auteure, Anoucheka Gangabissoon conseille aux gens d’opter pour les types de livres qui les intéressent. Cela dépend évidemment de l’âge et des affinités. Ensuite, en fonction du temps dont ils disposent, ils doivent définir leur rythme de lecture. De la même manière qu’il est important de consacrer chaque jour un peu de temps aux soins de la peau, il est important à son avis, de nourrir son cerveau tous les jours, ne serait-ce que pendant 15 minutes.

« Lisez simplement et ne perdez pas le fil de cette activité. Pour les plus matures, la lecture peut se faire à voix haute, et ils peuvent même griffonner des notes pour ne pas oublier ce qu’ils ont lu. Certains chercheront des livres de recettes, d’autres des romans d’amour passionnants, d’autres encore des biographies de personnalités éminentes. Votre lecture dépendra évidemment de votre intérêt », conclu-t-elle.

Le livre « Mystery in love island » a été publié par l’Edition Le Printemps (ELP) et sera disponible dans plusieurs librairies à partir de 14 juillet.