October 16, 2024
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« AVEC UN RETOUR DE NAVIN RAMGOOLAM, LE PAYS RECULERA »

Zouberr Joomaye, l’ancien député de la circonscription nº 13 Rivière-des-Anguilles-Souillac

« Je n’ai jamais été en faveur de cette alliance suicidaire entre le PTr et le MMM. »

Serait-ce les houles du sud, les syndromes d’une deuxième investiture dans la même circonscription, l’envie de changer d’air, faire de la place à un autre ami provenant de son nouveau parti, le chiffre 13 ou une autre raison quelconque qui a motivé Zouberr Joomaye à quitter le fond sud du pays ? En tout cas, le sympathique ancien compagnon d’arme du MMM s’est livré à Mazavaroo pour partager avec nos lecteurs, l’actuel Zouberr Joomaye, l’ancien et le futur. Dans l’entretien qui suit, on retiendra que le gentil toubib sait comment panser une plaie avec tact et démocratie. Candidat à succès politique lors de son passage au no. 13, qu’en sera-t-il cette fois pour le nouveau conquérant de la circonscription Port-Louis Sud/Port-Louis Central ?

Comment expliquez-vous ce « move » de la région du fond sud rural à une région urbaine ?
Pour moi, c’est un retour aux sources de mon enfance. Je suis originaire de Port-Louis. J’ai fait carrière à Port-Louis. Ce « move » m’a permis de retrouver mes amis d’enfance et des gens que je connais depuis longtemps. Donc, je ne suis nullement dépaysé.

Était-ce difficile de quitter le 13 pour atterrir au no. 2 ?
Je fais de la politique active depuis 10 ans déjà. Je suis le député sortant de la 13. J’ai passé beaucoup de temps là-bas. Je suis très reconnaissant du soutien populaire que j’ai eu, de la relation privilégiée que j’ai pu jouir avec la population de cette partie de l’île. Le sud restera à tout jamais dans mon cœur.

Et votre atterrissage à Port-Louis ?
J’ai eu un accueil favorable. Mon message de continuité et de maintenir Pravind Jugnauth comme Premier ministre a été accepté comme une lettre à la poste.

Sur quoi vous êtes-vous basé pour avancer que Pravind Jugnauth mérite un deuxième mandat comme PM ?
Je me suis basé sur le travail accompli par le PM, sa rigueur, sa vision d’une île Maurice pour tous les Mauriciens et le progrès amené en tant que dirigeant du MSM. J’avai mis de l’emphase sur les projets d’infrastructure ayant transformé le pays en un grand chantier, la meilleure qualité de vie qu’a connue les Mauriciens avec les mesures sociales et en prime, la pension de vieillesse qui passe à Rs 9,000 dans quelques semaines et Rs 13,500 dans quelques mois. La satisfaction était de mise et le message a été très bien reçu par les habitants du no. 2. Ils ont reconnu le sérieux de notre Premier ministre.

Mais, quand même, tout n’est pas rose ? D’où, l’envie d’une tranche de la population de revoir Navin Ramgoolam à la tête du pays ?
La population dans sa majorité écrasante n’est pas dupe. Avec un retour de Navin Ramgoolam, le pays reculera de plusieurs années en arrière. Les hics de son Prime ministership ne manquent pas. Il suffit de citer CT Power, Betamax, la braderie des terres de l’état, Sungkur, Woochit, Soornack, le coffre-fort de Navin Ramgoolam qui font tiquer. Sans oublier la vieille bande du dirigeant du PTr avec Arvind Boolell, Anil Bachoo, Patrick Assirvaden, Yatin Varma, Shakeel Mohamed, Lormus Bundhoo, Dhiraj Kamajeet et Suren Dayal pour ne citer qu’eux.

Le MSM n’est pas exempté de tout reproche non plus. Prenons le cas de l’épouse du ministre Sawminaden ?
Écoutez, l’épouse du ministre est une notaire respectée, très professionnelle. Les procédures ont été respectées à la lettre et son étude avait été sollicitée en toute transparence. Pas d’anguille sous roche. L’opposition fait fausse route comme d’habitude sur le cas de Wendy Sawminaden.

Qu’en-est-il de la distribution des investitures ? Et un mot sur les frustrés et les déçus ?
C’est au Premier ministre, qui est le dirigeant incontesté du MSM et de l’Alliance Mauricien qui a toutes les cartes. Donc, ce serait inapproprié de ma part de commenter ses prérogatives. Quant à ceux que vous appelez les déçus et les frustrés, je tiens à vous dire qu’ils sont tous sur le terrain à une ou deux rares exceptions près.

Bashir Jahangeer et Seesungkur alors pour ne citer qu’eux ?
Le Premier ministre a eu des entretiens personnels avec tous ceux qui ont été des « sitting members ». Pour ce qui est du cas de mon ami Bashir, nous avons toujours été côte à côte au no. 13, ensemble avec Manish. C’est dommage qu’il ait choisi de quitter la politique.

Qu’en-est-il du retour de certains dont Abdullah Hossen, après son tour du monde de la politique locale, du MMM au PTr et maintenant au MSM ?
Abdullah Hossen a un bilan en tant qu’un ancien PPS. Idem pour Roubina, qui a été d’une aide précieuse aux habitants du no. 2.

En passant, le « transfugisme » est légion à Maurice. Votre opinion ?
La mobilité, ça existe. Chez les politiciens comme chez les journalistes. Mais il faut savoir s’exprimer et se faire accepter. Chacun est libre de son opinion.

Allons faire une petite incursion dans le passé. Parlons de cette alliance donnée imbattable mais qui avait coulé plus vite que le Titanic, l’alliance PTr/MMM.Et sur la déclaration de votre ancien dirigeant qui rejette cette débâcle de 2014 sur Navin Ramgoolam ?
La vraie raison de la défaite de 2014 repose sur les épaules des deux dirigeants. Ils étaient trop confiants d’une victoire certaine. Ils étaient très loin des aspirations et des attentes de l’électorat. Les activistes des deux côtés n’étaient pas prêts à accepter cette alliance rouge/mauve. Les deux dirigeants étaient trop préoccupés par leur ego et leur sort personnel. En ce qui me concerne, j’étais pour le remake avec le MSM. J’entretenais de très bonnes relations avec beaucoup au sein de ce parti. Je n’ai jamais été en faveur de cette alliance suicidaire entre le PTr et le MMM.

Un mot sur ces deux dirigeants, Paul Bérenger du MMM et Navin Ramgoolam, celui de l’alliance de 2014 ?
Paul Bérenger ne vit pas avec son temps. Depuis belle lurette, ses décisions ne sont plus appropriées avec le temps que nous vivons. Il est dépassé dans cette ère orientée vers le progrès, le sérieux et le travail. Je n’ai pas de temps à perdre avec Paul Bérenger. « Tous lé temps, mo fine results oriented. Mo fine toujours débarasse moi de bann non-productifs. » Quant à Navin Ramgoolam, son bilan personnel est catastrophique. Et c’est avec raison que le peuple avait décidé de le rejetter en 2014.

Après 43 ans, les Mauriciens sont appelés à élire leurs représentants dans un three-cornered fight …
Je ne vois pas de three-cornered fight. La course est entre le MSM et le PTr. Le MMM fait de la figuration. La partielle de la circonscription no. 18 nous donne une image de ce qu’est devenu le MMM de Paul Bérenger. Son parti ne représentait que 14% des intentions de vote. Ce serait idiot de dire que le MMM a fait un pas de géant à la Armstrong pour arriver à la hauteur de 24%.

Et si les urnes livrent leur verdict avec un partage des sièges, appelant à une alliance pour former le gouvernement ?
Nous n’en sommes pas encore là. Ce n’est pas le temps des spéculations. Plus important encore, la deuxième et la troisième place n’ont jamais été et ne seront jamais des places de convoitises. Seule la première place nous intéresse.

Le mot de la fin sur les projets que vous avez en tête ….
Nous avons toute une liste de projets pour relooker la circonscription. Parmi, l’amélioration au niveau des infrastructures, construction des drains, le réseau routier, des lieux de loisirs pour tous les âges, un terrain de football synthétique à Vallée Pitot et la construction d’un centre polyvalent au Ward IV.

Il est dépassé dans cette ère orientée vers le progrès, le sérieux et le travail. Je n’ai pas de temps à perdre avec Paul Bérenger. « Tous lé temps, mo fine results oriented.