April 17, 2024
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Opinion

Bataille virale par-ci, bataille légale par-là

Nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge, d’où l’extension des restrictions sanitaires jusqu’à fin mars 2022. Moins sont nombreuses les contaminations, plus les autorités pourront assouplir les mesures contraignantes rendues nécessaires pour prévenir les infections virales. Partout dans le monde, la résurgence de la maladie a contraint les gouvernements à conscientiser davantage leur population respective quant à l’obligation de se faire injecter la dose de rappel pour une meilleure protection contre le virus.

Alors que s’approche l’échéance du 15 janvier comme l’avait annoncé le Premier ministre, le 12 novembre 2021, sur les mesures sanitaires vu qu’il y avait une flambée de cas de la Covid-19 et de nombreux morts, le Dr Kailesh Jagutpal a justifié, hier matin, les raisons d’étendre ces restrictions même si l’île Maurice pluriculturelle est entrée dans une phase de jeûnes et de célébrations religieuses. Même pour la fête nationale du 12 mars à l’occasion des 54 ans de notre indépendance, nous aurons à faire contre mauvaise fortune bon cœur et une compréhension digne de la nation arc-en-ciel par respect aux malades et ceux qui n’ont pu résister au virus mortel. Avec le statut de « fully vaccinated » requis pour accéder à des endroits et bureaux spécifiques ou pour prendre part à des examens ou à des entretiens en tous genres, chaque citoyen aura au moins l’assurance qu’il accèdera à un lieu où le risque d’infection a été réduit au minimum. L’injection de rappel pour booster son immunité est donc capitale.

La vaccination, pour la 3e dose surtout, ne se déroule pas au goût de tout le monde. Les conseils ne sont pas suivis scrupuleusement. Les Mauriciens ne sont pas départis de cette mauvaise habitude d’attendre le dernier moment pour se décider. C’est à mesure que s’est approchée la date butoir qu’on s’est souvenu de l’importance de la dose de rappel pour renforcer son système immunitaire. Les fêtes de fin d’année ont été la priorité de nombreux compatriotes et non leur santé, d’où l’affluence subite de ces derniers jours dans tous les hôpitaux et les centres de vaccination. Il faut comprendre que pour les vaccins, le ministère doit procéder selon une planification bien établie en fonction des vaccins disponibles et du programme mis en place pour assurer une efficacité maximale et un service à la satisfaction du public.

Si les consignes sont ignorées, si chacun veut faire comme il le souhaite, ne tenant pas compte que nous sommes encore sous la menace de la pandémie et qu’il ne faut pas faire fi du port du masque et des gestes barrières nonobstant la vaccination, nous compliquerons la tâche du personnel médical et d’autres ‘frontliners’ engagés depuis deux ans bientôt à lutter contre la propagation du coronavirus et à guérir les patients. Comme une population responsable et consciente des dangers de la pandémie et ses mutations, la vigilance et la prudence doivent nous inciter à nous protéger et protéger notre entourage inconditionnellement et quotidiennement. Chacun sait à quel degré il a transgressé les règlements lors des fêtes de fin d’année et une remise en cause s’impose. Car pour gagner la bataille virale, la responsabilité individuelle et collective est un must.

Dans l’affaire des coffresforts de Navin Ramgoolam, S.S la juge Shameem Hamuth-Laulloo a refusé, hier, d’émettre un ordre dit Unexplained Wealth Order (UWO) à la demande de l’Integrity Reporting Services Agency (IRSA). Cette agence voulait que la juge en chambre ordonne à l’ancien Premier ministre d’expliquer la provenance de la somme de Rs 220 millions découverte dans ses coffres à son domicile à River Walk en février 2015. Selon la juge Hamuth-Laulloo, le Dr Ramgoolam n’a jamais refusé de donner des explications sur la source de cet argent, ayant déjà déclaré que, outre ses salaires et per diem, la grosse part provenait de dons faits au Parti travailliste. L’IRSA, dirigée par le Britannique Paul Keyton, pas satisfaite de cette déclaration, a voulu que S.S Shameem Hamuth exige du leader rouge des preuves sur ce pactole constitué de devises étrangères également. La juge a rappelé que l’agence gouvernementale peut saisir la Cour suprême pour un tel ordre et même si elle détient les pouvoirs pour émettre cet UWO, elle ne le fera pas pour la raison susmentionnée.

Navin Ramgoolam réclame, pour sa part, que ses biens lui soient retournés, ayant déjà fourni dans ses déclarations à la police des détails sur le contenu des coffresforts saisis chez lui moins de trois mois après qu’il ait perdu le pouvoir en décembre 2014. En février 2015, après une première perquisition à son bureau à la rue Desforges, Port-Louis, le PM sortant sera conduit, sous forte escorte policière, à sa résidence à River Walk où une perquisition de fond en comble de sa maison permettra la saisie des coffres et valises, lesquelles ouvertes aux Casernes centrales, choqueront plus d’un de par les millions comptabilisés.Ce n’est pas la première bataille légale que remporte l’ex-chef du gouvernement. Depuis qu’il a perdu le pouvoir, il a arpenté plusieurs fois les escaliers de la New Court House et de l’ancienne Cour suprême à la rue Pope Hennessy, notamment dans l’affaire Roches-Noires et le vol dans son campement s’y trouvant. Il avait fait face à un procès pour complot dans lequel étaient également accusés deux anciens hauts gradés de la police.

Le Dr Navin Ramgoolam, 77 ans, a connu des problèmes de santé l’année dernière dont une grave infection à la Covid-19 qui avait nécessité son déplacement en urgence vers la capitale indienne pour son admission à l’AIIMS de New Delhi où il sera traité avec succès. De retour au pays, il observera un long repos politique jusqu’à ce qu’il soit admis, à la veille du Nouvel An, dans une clinique privée locale pour subir une angiographie. Il y a quelques jours, nous devons apprendre de sources proches de son entourage qu’il aurait été hospitalisé pour une infection pulmonaire. Ce qui ne l’a pas empêché de savourer la victoire dans la dernière de ses batailles légales en cours.