November 9, 2024
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Beau-Champ – Un quartier miné par la drogue

Des fioles de sirop contre la toux, des seringues médicales neuves et usagées… Cela fait des années que ce quartier de l’est est sous la pression des toxicomanes. Des adolescents, des jeunes et des étudiants sont influencés et entraînés dans cet spiral infernal. Des inconnues ou les personnes du village? Personne ne sait d’où viennent ces drogues. Pourquoi cacher ces effroyables fléaux qui détruisent notre société?

Dans ce petit quartier situant dans l’est de l’île, réputé pour être paisible et familial, les habitants sont excédés par les trafics de drogue, l’insécurité, la délinquance, le sentiment de non-droit et d’impunité : la police a beau agir, le problème demeure surtout pour les jeunes du village. Une crèche et une école maternelle sont à voisinage du ‘terrain’ très fréquenté par des drogués. D’après les parents inquiets, ces gens tentent de ‘recruter’ des adolescents vulnérables pour compléter leurs transactions.

Rappelons qu’en 2018, deux hommes d’une vingtaine d’années, ont été arrêtés à moto tout près de Beau Champs. Lors d’une fouille corporelle, deux morceaux de feuille d’aluminium finement pliée contenant chacun une certaine quantité de feuilles sèches présumées d’être du cannabis ont été retrouvés sur l’un des deux hommes. Interrogé concernant ce cas, certains habitants de la localité les soupçonnent comme étant des ‘trafiquants de drogue’ qui approvisionne les toxicomanes de la région. Ainsi dans le cadre du meurtre de Berty Philogène, un habitant de Grande Rivière Sud-Est qui a été retrouvé égorgé dans un champ de canne à Beau-champ, ce cas de meurtre est également lié à la drogue.

La drogue n’est pas nouvelle dans ce secteur, des habitants ont témoigné de cette situation sous le couvert de l’anonymat. “Nous savons qui sont ces trafiquants de drogue et qui en consomment, mais nous avons peur de nous exprimer. Ces toxicomanes sont dangereux et pourraient nous attaquer s’ils apprenaient que nous avons parlé aux médias”, s’exprime une habitante de la région. Quant aux autres habitants, plusieurs vols ont eu lieu.
“J’ai perdu tous mes bijoux et la tirelire de mon fils. Je sais qui a commis ce vol, mais je craigne pour mon fils car je travaille parfois tard le soir”, pleure une veuve de la localité.

La terreur ne se termine pas ici. Selon un habitant, à la tombée de la nuit, un groupe d’ados et d’autres hommes se rassemblent auprès une maison abandonnée, qu’ils utilisent souvent comme « base » de rencontres pour ces toxicomanes. “Arrive asoir ou gagne per pou marcher près cot sa lacaz là. Lendemain ou truv seringue ek bouteille siro tousser partou laba. Kan la polis vini ou pas trouve nanier parski ban traffikan la même débarrasse tout ena fois”, souligne un habitant d’une soixantaine d’années.

Interrogé d’autres habitants, la peur visible sur leurs visages, n’ont pas voulu faire de commentaires. L’un d’eux conseil la vigilance à notre jeune journaliste, “Fer attention!”, lui lance-t-il. Sollicité, la police nous confirme que cet endroit est le plus fréquenté par les drogués comparé à d’autres endroits avoisinants.

Me Zahid Nazurally, élu de la circonscription no 10 et ‘deputy speaker’ de l’assemblée nationale rassure qu’il fera de son mieux pour combattre ce fléau de drogue dans sa circonscription. “C’est ma responsabilité de régler ce problème et je l’assumerai. Et comme je suis au courant de cette situation, je vais travailler dur pour trouver une solution à ce problème avec l’aide du ministère”, rassure-t-il. Ci-dessus vous pourrez voir l’étendu des dégâts.

YASHMEETA JUGOO RUGHOOBUR