Après dix jours de carême, la communauté tamoule célèbre le Thaipoosam Cavadee ce samedi 8 février. Une fête exprimant la dévotion et le sacrifice. Une journée pleinement consacrée à prier le dieu Muruga.
Maurice est exceptionnellement connu pour accueillir toutes les communautés. La fête la plus spectaculaire et l’occasion pour les fidèles de prouver leur adoration, leur fidélité et leur affection au dieu Muruga qui est le dieu tutélaire de la communauté tamoule. c’ést Le «Cavadee» c’est l’occassion pour le dévot pour implorer Murugan pour de l’aide, généralement au nom d’un être cher qui a besoin de guérison, ou comme moyen d’équilibrer une dette spirituelle. Les dévots se promènent et dansent le long d’un chemin de pèlerinage tout en le portant comme un sacrifice.
Hissage du drapeau
Aya Paramaseeven Vencatasamy et Loveelen Sooproomonien, les prêtres tamouls de Bramsthan Kovil, sont déjà en mode de préparation, une semaine avant le Cavadee. Cela représente le début du festival de cavadee. Ainsi commence une période de jeûne purifi- catrice de dix jours prières, pénitence et expiation pour les fidèles qui participeront à la cérémonie de cavadee. Nous pouvons remarquer que sur le drapeau, nous avons un paon, l’animal sacré des tamouls.
La structure du Cavadee
Le Cavadee doit concerter les cinq éléments de la vie : le feu, l’eau, la terre, l’air et l’univers, aussi il doit être aussi simple que possible mais avec des éléments de la nature tels que les feuilles, le bambou et du bois.
La cérémonie
Le jour est arrivé, l’ambiance règne chez les Sobratty à Bramsthan. Après une dizaine de jours de carême, Sachin, son épouse Simla et ses deux filles Vasthi et Lya se sont préparés dès Vendredi pour cette journée pieuse de remerciement au dieu Muruga. Cette année, Sachin fêtera le Cavadee pour une énième fois, et quant à la famille Sobratty, cela fait 30 ans qu’elle le célèbre.
Le dernier jour du festival, les fidèles assistent aux premières prières du temple avant de se rendre près d’une rivière pour les rituels de purification et le vœu de silence. Avec sa famille, Sachin Sobratty est prêt pour sa procession spirituelle.
« Je vis un moment de dévotion et très fort en émotion », se confie-t-il. Ils démarrent leur journée avec un bain pieux dans la rivière la plus rapprochée, et partent avec leur cavadee au Kovil de Bramsthan, pour un autre rituel sacré, accompagné de sa famille et ses amis. Selon les prêtres tamouls, il y a un cavadee tous les mois, mais le plus grand festival est le Thaipoosam Cavadee où les dévots ont le corps transpercé d’ aiguilles comme de petits ‘vels’, l’arme du dieu Muruga.
Arrivé au temple tamoul, le rite des aiguilles est en cours. Les piercings sacrés avec des vels (petites aiguilles en forme de lances) sur la langue et les joues les aident à accomplir le vœu de silence qui sera observé pendant tout le pèlerinage. En signe de pénitence, des piercings sont également pratiqués sur le corps (dos, bras et jambes) avec des aiguilles encore plus petites. Ainsi c’est un rite qui oblige les dévots à ne pas parler et à se concentrer davantage. Une fois que la procession débute, ceux qui épaulent le cavadee ne doivent pas converser pendant toute la journée.
Cette célébration religieuse est entourée de sacrifices. Dès le début, les dévots doivent délaisser leur confort habituel, et doivent se détacher de tout. Le jour de cavadee, les sacrifices les plus stricts sont de dormir sur le sol et marcher sur des clous. Le jour de Thaipoosam Cavadee, le repas est servi au kovil après la procession. Des gâteaux sucrés, salés, aigres ou amers sont partagés. « Ces goûts sont les éléments de la vie », souligne Aya Sooproomonien.
La famille Sobratty effectuera une marche vers le kovil La Gaieté Bramsthan Mariamman, suivant la procession qui se fera pieds nus sur l’asphalte. «Cette marche avec notre cavadee est un sacrifice», dit Sachin. À l’entrée, les dévots font le tour du kovil avant d’entrer dans le temple pour faire des offrandes. Ils auront ainsi un peu de lait sacré qu’ils ont porté sur leurs cavadees respectifs.
Une fois les rites terminés, les aiguilles sont enlevées de leurs corps et un repas spécial, le ‘sept carri’ et le ‘sagoo et appalam’, sera servi aux proches et aux invités. À la fin, la cérémonie ‘lev paviyon’ sera organisée pour marquer la fin du carême.
YASHMEETA JUGOO RUGHOOBUR