March 29, 2024
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Interview

Chef Patrick Vitry : « Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous augmentons les prix mais bien par nécessité »

Admission de ceux ayant 3 doses dans les restaurants, hausse des produits alimentaires de base, Chef Patrick Vitry fait le tour des sujets brûlants du moment.

Depuis un mois déjà, la loi mauricienne exige que pour aller diner au restaurant, il faut que le consommateur présent un certificat de vaccination COVID-19 avec 3 doses. Comment cette mesure vous a affectée ?

C’est une mesure contraignante, il ne faut pas se voiler la face. Cependant, les consommateurs ont bien compris que pour sortir le plus rapidement de cette situation, il fallait à la fois jouer le jeu de la vaccination et le jeu de la relance économique. Nous espérons malgré tout un retour à la normal et la levée des mesures qui pèsent sur notre activité.

Attendez-vous à une baisse au restaurant à cause de cette mesure ?

Comme j’ai pu vous le dire, les Mauriciens ont compris qu’il fallait jouer le jeu de la vaccination. Dire que cela n’aura pas d’impact sur notre activité est faux, mais il faut cependant tout relativiser. La crise du covid est grave à la fois sur le plan sanitaire et économique. Les restaurateurs devront être au rendez-vous de la reprise. Pour ma part, je me tiendrais à leur côté.

Par ailleurs, quelles sont les autres stratégies mises en place pour ne pas perdre sa clientèle, mais pour aussi satisfaire ceux qui ne présentent pas 3 doses de vaccins ?

La crise du Covid a malheureusement fait prendre conscience à certains entrepreneurs, de la restauration ou non, qu’il fallait se réinventer, surtout dans un monde en mouvement permanent. Je ne dirai pas qu’il y a une stratégie en particulier, mais à mon goût l’expérience client devra être au cœur des nouvelles stratégies. Il faut que chaque moment au restaurant soient uniques pour ne pas lasser la clientèle, c’est du moins ce que j’essaye de faire auprès de mes clients et cela fonctionne plutôt bien pour l’instant. À la deuxième partie de votre question, nous sommes à Maurice en avance sur une façon de consommer, je veux parler du Take-Away. Rien ne remplacera un moment convivial dans un restaurant, mais pour les non «fully-vaccinated», il y a cette solution qui a déjà montré sa force.

Autre problème est que les produits de base comme le beurre, la farine et autres ont connu une hausse. Est-ce que ces hausses auront des effets sur les prix que vous pratiquiez jusqu’à présent ?

La hausse des prix est une réelle problématique pour l’ensemble de la profession. Cette réalité est d’autant plus violente que le consommateur garde en tête un idéal de prix et sera malheureusement toujours dans la comparaison avec les prix anciennement pratiqués. Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous augmentons les prix mais bien par nécessité, il faut que les clients le comprennent. En retour, les restaurateurs ont le devoir d’offrir un service et des plats de qualité. C’est en quelque sorte un échange de bons procédés.

Aussi les Mauriciens seront moins dépensiers en ce temps de crise sociale…

Les Mauriciens ne sont pas, à mon avis, plus économe. Ils sont plus exigeants et en ont marre qu’on les prenne pour des gens de passage. Le client doit être choyé par les restaurateurs, sans cela il s’éloignera de facto de leurs établissements. Mes passages au restaurant se sont tous soldés par des salles quasi pleines, regardez les food court aussi, nous retrouvons les queues devant les stands comme avant la crise. Personnellement, j’ai toujours été partisan de l’action plus que de la satisfaction. Je suis et je resterai au côté de ceux qui souhaitent dynamiser leurs établissements. Je vous livre également que très prochainement je vais accueillir à nouveaux des chefs doublements étoilés pour des évènements pour les restaurateurs et bien entendu le grand public. Soyez au rendez-vous !

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