April 20, 2024
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« Confinement » ne rime pas avec « Incarcération » !

Au cours de ces dernières semaines, notre expérience du Coronavirus est passée de « Qu’est-ce que c’est ? » à « Qu’est-ce que cela va signifier pour ma vie ? » Le virus à propagation rapide touche tous les aspects de notre vie personnelle et communautaire. Nos systèmes de santé, civique, social, professionnel, éducatif, religieux et financier ont du mal à faire face à l’incertitude et à la nécessité d’un réajustement rapide. Nous nous éloignons physiquement les uns des autres pour éviter d’être infectés ou de propager l’infection.

À mesure que nous progressons dans cet environnement en mutation, il peut être utile de partager nos expériences et d›examiner les résultats potentiels de notre défi national commun. Le Coronavirus gâche beaucoup de vies, même lorsque vous n’êtes pas malade. Étudier à la maison, ne pas voir d’amis, être peut-être loin de votre famille … cela peut vous confronter à toutes sortes d’incertitudes, par exemple finan- cièrement ou peut-être mentalement. Je vous fais un survol de ma vie en confinement chez moi, et comment cela m’a permis de surmonter cette crise. Le «Je» est utilisé exceptionnellement par rapport à la gravité de la crise, le sentiment et les conditions personnels comptant beaucoup pour faire les autres comprendre la situation.

Cela va faire bientôt un mois depuis que nous avons détecté 3 cas de Coronavirus à Maurice et depuis que le Premier ministre a instauré un « Lockdown » à travers l’île. Bientôt un mois que la plupart d’entre nous reste cloîtré chez nous pour éviter d’attraper la maladie et afin d’éviter de propager la maladie. Dans une situation comme celle-ci, il est normal de se sentir triste, inquiet, confus, effrayé ou en colère. Pour certaines personnes, le « lockdown » est en quelque sorte une occasion de consolider nos liens avec notre famille, de se lancer dans la préparation de « Dalgona Coffee », de voir ou revoir certains films, de faire du sport ou de simplement profiter pour se ressourcer. On espère que le confinement n’est pas, pour vous, l’équivalent d’un inter- nement ou d’une incarcération. La première semaine n’était pas si terrible, tout était encore ouverte et la ville de Port-Louis n’avait pas l’air triste.

Mais une semaine après, le virus s’est propagé et on a décidé de tout fermer. Rester chez soi, regarder la télé, travailler sur son ordi, cela devenait ennuyeux. Bref, je me suis retrouvé d’un seul coup chez moi, en compagnie de mes parents, depuis que le Premier ministre a instauré ce confinement. Bizarrement, cela ne m’a pas dérangé le moins du monde, je dis bizarrement car j’avais l’habitude de me rendre au bureau à partir 9h jusqu’à 16h. Je m’étais habitué à un certain train-train quotidien ; me lever, faire ma toilette, m’habiller, aller travailler, rentrer chez moi, dîner dans ma chambre en regardant quelques podcasts sur YouTube, travailler encore un peu avant d’aller dormir, entre autres. Mais depuis que je me suis retrouvé confiner chez moi, je n’ai pas l’impression d’être dépaysé. Bien sûr, cela me manque de voir mes collègues, de sortir

déjeuner avec eux, mais comme on dit : « Corona l’oblige ». Mais mes parents sont présents pour moi, et remplacent mes amis. En ce qui concerne le boulot, travailler chez moi ne me dérange pas non plus du fait que je suis notamment plus à l’aise à travailler dans ma chambre et aussi parce que je peux mettre mes écouteurs sans qu’on m’appelle à chaque 5 minutes. Mais on ne peut pas passer la majeure partie de son temps à rester devant son ordinateur à écouter de la musique sur YouTube ou à surfer sur le net à regarder comment compléter un Rubix’s Cube ou comment faire un Origami. Afin de ne pas me sentir enfermer dans ma chambre, je me suis mis au défi d’essayer de relire les livres que j’ai adoré, de rester le plus loin possible de mon Smartphone et de mon ordinateur portable. Je me suis mis à réaliser à quel point je me suis perdu dans les choses que je devais préparer pour le boulot, oubliant ce qui me faisais sourire et qui me donnait du plaisir quand j’étais petit ; la lecture. J’ai débuté ma deuxième semaine de confinement en relisant le fameux « Da Vinci Code » de Dan Brown, je pense que c’est la cinquième fois que je relis ce roman qui continue de me procurer du plaisir.

Je me souviens encore de la première fois que j’ai lu ce « chef-d ’ouvre », en PDF sur mon smart – phone en 2017. J’avais entendu parler de ce livre dont le Vatican mettait en garde. J’ai été agréablement surpris par les nombreux jeux de pistes dans lesquels l’auteur nous entraîne. On s’engage dans un rythme effréné qui tient notre attention jusqu’au bout. On sent que l’auteur est passionné par les domaines qu’il traite : l’art, les chiffres, les symboles, l’histoire, les énigmes, les légendes… j’ai appris beaucoup de choses en lisant ce roman ! En plus d’être captivant, il a été pour ma part très enrichissant. Tout est bien ficelé. En plus de son savoir, Dan Brown possède un réel talent d’écriture, c’est indéniable. Et comme j’aimais tellement le livre et comme je n’arrêtais pas de parler du livre et du film avec Mukarramah, ma meilleure amie, et elle a décidé de m’acheter le livre l’année dernière, cela fut le plus beau présent que j’ai reçu jusqu’à présent. La lecture de ce roman m’a donné envie lire encore et encore, je me suis donc remis à lire Harry Potter et à regarder les adaptations quand je terminais un tome, et j’en suis déjà au tome trois déjà. Ce n’est pas un simple livre mais vraiment un rêve dans lequel on se glisse dès le début du roman pour espérer qu’il ne finisse jamais.

Albus Dumbledore le dit lui-même : « Quand nous rêvons, nous entrons dans un monde qui n’appartient qu’à nous. Laissons-le nager dans l’océan le plus profond ou planer au-dessus des nuages les plus hauts. »

Que l’on soit petit ou grand, tout nous émerveille, tous les personnages sont magiques et attachants. C’est le petit sorcier qui sommeille en chacun de nous à tout âge et qui nous fait parvenir le plus merveilleux des messages : rien n’est impossible dans la vie, il suffit de le vouloir très fort pour que ça se réalise ! La lecture stimule la créativité, et apporte toujours du sourire aux visages des lecteurs, quand ils se plongent complè – tement dedans.

Alors que les mesures de distan – ciation physique se poursuivent, de plus en plus de personnes se tournent vers la méditation et les recherches d’informa – tions par Google atteignent un niveau record. C’est une pratique qui a été utilisée par de nombreuses cultures différentes et de différentes manières, mais toujours pour calmer l’esprit et nous rendre moins réactifs. Moi, personnellement, pas besoin de faire du Yoga car le confinement m’a permis de me rapprocher de Dieu et de cultiver ma spiritualité au quotidien. Je l’avoue, j’avais perdu l’habitude de prier, mais depuis que je suis tout le temps chez moi, je me suis mis à prier tous les jours. J’ai même fais un petit coin dans ma chambre pour prier et méditer. Cela me permet de vivre une vie plus sereine, plus douce, plus alignée. La spiritualité est quelque chose de personnel. C’est une expérience qui ne peut être restreinte par des mots et qui se vit de l’intérieur.

Votre spiritualité, c’est tout naturellement votre façon de vous ajuster avec plus grand que vous, c’est votre manière de vivre la magie de l’Univers. C’est votre inspi – ration, vos aspirations profondes, votre petite voix intérieure qui vous guide, ce sont les indices que vous envoie l’Univers pour vous guider. Je souhaite à tout le monde de faire l’expérience de sa propre spiritualité car c’est une pratique à la fois importante et inouïe et, je le crois, essentiel à l’éclosion de chacun.

Bref, il y a eu un avant-Corona, et il y aura bien sur un Après-Corona. Il y a un monde dans lequel nous pouvons retourner qui semble quelque peu normal. Tout ce que nous avons à faire est d’être patient, de nous laver les mains, de rester à la maison, et nous aussi, nous pourrons vivre la vie après le coronavirus. Restons solidaire, Restons solitaire ! Les rues de la capitale regorgeront de vies. Les enfants retourneront sur les terrains de jeux, les hommes et les femmes seront en route pour travailler, et la vie reprendra son cours normal. Gardons espoir, pour preuve ; la plupart des gens en Chine sont retournés travailler. Ils peuvent à nouveau quitter leur domicile et se promener comme ils le souhaitent. Les centres commerciaux ont rouvert. Vous pouvez retourner au supermarché et entrer dans le magasin en groupes de dix personnes à la fois.

Comme l’aurait dit Albus Dumbledore : « Mais vous savez, on peut trouver du bonheur même dans les endroits les plus sombres. Il suffit de se souvenir d’allumer la lumière. »

Zuhayr DHUNNY