April 20, 2024
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Dans l’Ouest : Une mère de quatre enfants se retrouvera à la rue si…

Amélie (prénom fictif) a 29 ans et est mère de quatre enfants, âgés entre un mois et 13 ans. Elle habite une vieille bicoque que lui loue une de ses tantes dans l’ouest de l’île. Elle arrivait à s’en sortir jusqu’en janvier dernier, mais l’entreprise pour laquelle elle travaillait a fermé ses portes alors qu’elle était enceinte de son quatrième enfant. S’ensuivirent alors d’autres déboires qui ne l’achèveront pas pour autant mais cette jeune femme reconnaît qu’elle subit un stress quotidien. Voici son histoire.

Tout commence en janvier de cette année quand Amélie a perdu son emploi. Jusqu’à ce jour, elle vivait encore le parfait amour avec son compagnon qui, pour des raisons professionnelles, a dû retourner vivre chez sa mère. Selon la jeune femme, il ne les a pas abandonnés. « Line bizin al rest kot so mama a coz travay me li touzour pren nou conte », explique Amélie. Elle ne semble pas s’inquiéter de cette relation à distance car le jeune homme lui a promis de l’aider financièrement. Depuis, elle vit seule avec ses quatre enfants.

L’arrivée de son quatrième enfant

Le 25 février, Amélie accouche d’une petite fille mais celle-ci ne se porte pas très bien et devra être prise en charge par l’hôpital jusqu’au 4 mars, date à laquelle la mère a été autorisée à rentrer chez elle avec son bébé. Ce jour-là, les grosses averses s’abattaient sur l’île et la maison où vit Amélie était dans un piteux état. « Depi cyclone nou fine aranz tol lor lacaz be li fine recasse encor. Lacaz la couler terib. Couma pou rest la ar ti baba », se demande-t-elle. Une situation qui l’a amené à faire part de ses doléances aux propriétaires qui lui répondirent sur un ton désagréable, « Pena kas pou reparer ».

La jeune mère se rend alors compte qu’elle devra se trouver un autre toit. « Mone ale coz ar mo matante pou dir li ki mo p rode ene lot lacaz a coz bebe pa pou kapav rest la, lacaz tro couler ». Mais cette décision n’a pas plus au propriétaire qui n’a pas tardé à lui demander de partir. « Matante la so garson ine vine dir mwa ki mo bizin ale a coz line gagn lot locataire et line donne mwa 15 zour pou ale », se désole cette jeune mère de famille. Depuis, elle est constamment persécutée par les propriétaires qui ne cessent de lui demander quand est-ce qu’elle va partir. Une situation qui plonge Amélie dans une profonde détresse.

Cherche maison à louer Rs 5,000 par mois

Amélie sait qu’elle peut compter sur l’aide financière de son compagnon mais elle ne peut s’acquitter d’une location de plus Rs 5000 mensuellement. « Tou lacaz ki mone trouver ziska zordi p demane mwa 3 mois davance. Mo pa pou kapav payer. Mo ena zist Rs 5000 pou kapav paye ene location par mois », dit-elle. Le reste de ses revenus sert à envoyer ses autres enfants à l’école et faire bouillir la marmite.

Cette mère courage ne compte pas baisser les bras. Elle doit absolument trouver un nouveau toit pour s’y loger avec ses quatre enfants. Mais plus les jours passent, plus elle a l’impression qu’elle va devoir se résoudre à vivre dans la rue car ses propriétaires insistent pour qu’elle s’en aille au plus vite. Une situation qui la plonge dans une angoisse qu’elle refuse de laisser transparaître devant ses enfants. « Mem si asoir mo plorer, gramatin mo riyer pou ki mo bane zenfant pa pren traka, me mo kone ki mo sitiasyon difisil », s’exprime-t-elle.

Préjugés

Lors de ses démarches pour trouver un nouveau logement, Amélie a dû faire face à des préjugés qui l’ont blessés mais pas découragés, heureusement. Etre mère de quatre enfants à 29 ans fait jazzer plus d’un sans pour autant connaître le pourquoi du comment. Aujourd’hui, Amélie est consciente qu’elle est dans une situation difficile. Toutefois, elle précise qu’elle ne demande pas l’aumône mais uniquement un logement décent pour ses enfants et elle, qu’elle s’engage à payer si la mensualité ne dépasse pas Rs 5,000.

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