April 19, 2024
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Décès d’un nourrisson à l’hôpital SSRN – Sandrine Baptiste : « Je veux savoir de quoi mon bébé est mort »

Le couple Baptiste se réjouissait d’accueillir leur quatrième enfant mais leur joie ne fut que de courte durée. Le 28 janvier, Sandrine a reçu un appel de l’hôpital lui annonçant le décès de son fils, soit 14 jours après sa naissance. Consternée, cette mère de famille cherche des réponses notamment sur la cause du décès qui ne figure pas sur l’acte de décès de son fils. Elle s’est confiée à l’équipe de l’émission Anou Marye Pike, qui lui a conseillé sur la marche à suivre dans ce cas qui ressort, selon nos journalistes, d’un cadre légal.

Sandrine, 29 ans, en a gros sur le cœur en repensant à ce jour fatidique mais elle n’a qu’un objectif en tête afin de pouvoir faire son deuil. Elle doit connaître la cause du décès de son bébé. Elle nous raconte avoir accouché le 14 janvier d’un bébé avec un poids inférieur à la normale, selon les médecins. « Kan mone acousé, zot ine zis montré mwa li, apré zot ine mete li dan inkibater. Zot ine dir mwa a coz so poi tipti. » Elle confie que son gynécologue lui avait informé qu’elle portait un gros bébé et qu’il serait probable qu’elle accouche avant terme. Et pourtant, à la naissance, le bébé a été placé en soin intensif néonatal parce qu’il était « tro tipti ».

S’ensuivirent quelques complications chez le bébé, selon le médecin qui aurait informé Sandrine, le mardi 18 janvier, que son fils avait un dysfonctionnement du poumon et qu’il rejetait du sang. L’hôpital a proposé de le garder tandis que la maman pouvait rentrer chez elle. Le vendredi suivant, un autre appel de l’hôpital viendra remplir d’espoir cette mère éplorée en lui annonçant que son fils allait beaucoup mieux grâce au traitement que les infirmiers lui ont administré. Ils lui ont même demandé de venir tous les jours, matin et soir, pour lui ramener du lait et des couches. Sandrine s’est exécutée. « Tou lé zour mo ti p alé é ti baba ti byen. Li ti p bouzé. Zot ine done li boir tou normal. Mé li ti touzour dan inkibater. »

Des bleus sur le corps

Ce vendredi 28 janvier est une date qui restera à jamais gravée dans la mémoire de cette famille de Pamplemousses. « Ver 1 h du matin, lopital ine telephon moi pou dir ki ti baba ine mort. » C’est le monde qui s’écroule. Sandrine, ne pouvant plus converser avec son interlocuteur, passe le téléphone à son mari. Ce dernier décide de se rendre tout de suite à l’hôpital pour s’enquérir de la situation. « Zot ine dir mo misié pa necessaire li vini é zot ine demandé si zot kav bril zenfant la ». Une question sur laquelle les parents ont rapidement rebondi car ils n’avaient pas l’intention de bruler leur fils mais de l’enterrer. « Lerla zot ine dir pa vine asoir la, vini demain ».

Le père du défunt petit s’est rendu à l’hôpital vendredi matin pour récupérer le corps sans vie de son fils. Par la même occasion, il a souhaité rencontrer le médecin qui s’est occupé de son bébé pour connaître la cause de son décès. Mais les infirmiers sur place lui ont répondu par la négative en disant : « Ou pa pou kapav zoine r dokter la. » Après insistance, le père se contente d’un morceau papier qu’il doit présenter à l’état civil pour obtenir le certificat de décès de son fils. Il n’est pas au bout de ses peines car l’acte de décès ne contient pas la cause du décès. De plus, quand le père a récupéré le corps du bébé, il avait des bleus.

A ce sujet, les journalistes d’Anou Marye Pike ont contacté Ashwin Soodhoo du ministère de la Santé qui a confirmé qu’il est primordial que la cause du décès soit inscrite sur le certificat. Par conséquent, il a conseillé à Sandrine Baptiste de déposer une plainte officielle auprès du surintendant de l’hôpital SSRN qui fera, par la suite, un rapport avant de remonter les informations au ministère.