October 16, 2024
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Drogue au volant : La police mieux équipée pour la détection

La conduite sous l’emprise de l’alcool ou de drogues illicites tels que la marijuana, la cocaïne, les hallucinogènes et l’héroïne, entre autres, est une menace importante pour la sécurité publique. La consommation de substances peut altérer la perception, la cognition, l’attention, l’équilibre, la coordination et d’autres fonctions cérébrales nécessaires à une conduite sûre. La conduite sous l’emprise de drogues ou d’alcool a été liée à la conduite imprudente, aux accidents de voiture et aux accidents mortels.

Selon les statistiques de la Mauritius Police Force (MPF), rien qu’en 2020, il y a eu 383 infractions liées à l’alcoolémie au volant. Pour la semaine du mercredi 04 mai au mardi 10 mai 2022, l’île a recensé 19 cas de conduite en état d’ébriété. En ce qui concerne le nombre d’accidents mortels lié à la prise de stupéfiants à Maurice par les automobilistes, la Forensic Science Laboratory indique qu’en 2020, le laboratoire a confirmé 48 cas où il y avait eu une prise de stupéfiants et en 2021, elle a recensé 21 cas.

La réduction du nombre de personnes conduisant sous l’emprise de l’alcool est un objectif à long terme à Maurice. Dans sa stratégie nationale de lutte contre les infractions sur la route, la Traffic Branch Unit a énoncé un principe fondamental selon lequel la prévention de la conduite sous l’emprise de drogues doit devenir une priorité nationale au même titre que la prévention de la conduite en état d’ivresse. La conduite sous l’emprise de l’alcool le week-end a diminué mais la Traffic Branch Unit a constaté qu’un nombre croissant de conducteurs du week-end avaient possiblement des drogues dans leur organisme. De ce fait, les forces de l’ordre procèderont très prochainement à des tests de drogue au volant.

Les contrôles débuteront dans 14 jours

Les contrôles prendront effet dans deux semaines Selon le dernier Road Traffic (Amendment) Act 2019 Amendment Bill, promulgué le mardi 17 mai à l’Assemblée nationale, les contrôles de drogue au volant à travers des kits de dépistages seront une réalité à Maurice d’ici là dans 14 jours. Le ministre du transport, Alan Ganoo, a indiqué que les autorités concernées ont déjà fait acquisition des kits de dépistages et des appareils qui seront utilisés afin de procéder au contrôle de drogue des automobilistes. Les forces de l’ordre qui seront responsables d’effectuer ces contrôles vont utiliser des tests salivaires capables de détecter un total de sept types de drogues et des tests urinaires qui vont permettre de déceler six types de drogues pour détecter la prise des stupéfiants.

Les kits de dépistages salivaire et urinaire et des appareils de la police et du Forensic Science Laboratory confirmeront les résultats positifs à travers des tests sanguins qui vont permettre de détecter la présence de différents types de drogues telles que la cocaïne, le cannabis, les amphétamines, l’acide lysergique diéthylamide, le benzoylecgonine, de l’ecstasy type MDMA, le méthyle amphétamine et l’héroïne. Les forces de l’ordre pourront aussi déceler la présence de médicaments thérapeutiques comme le clonazépam, le diazépam, le flunitrazépam, le l’orazépram, la méthadone et la morphine.

Alan Ganoo a indiqué que le Forensic Science Laboratory fera des analyses suite à un test positif aux stupéfiants pour certifier les résultats et ces données seront aussi recevables en cours de justice comme preuve. La conduite sous l’emprise de drogues est la conduite d’un véhicule avec des facultés affaiblies par les effets intoxicants d’une consommation récente de drogues. Cela peut rendre la conduite d’une voiture dangereuse, tout comme la conduite après avoir consommé de l’alcool. La conduite sous l’effet de la drogue fait courir un risque grave au conducteur, aux passagers et aux autres usagers de la route.

Les effets de certaines drogues sur la conduite sont différents selon la façon dont elles agissent dans le cerveau. Par exemple, la marijuana peut ralentir le temps de réaction, altérer le jugement du temps et de la distance, et diminuer la coordination. Les conducteurs qui ont consommé de la cocaïne ou de la méthamphétamine peuvent être agressifs et imprudents au volant. Certains types de médicaments sur ordonnance, notamment les benzodiazépines et les opioïdes, peuvent causer de la somnolence, des étourdissements et altérer es fonctions cognitives notamment la réflexion et le jugement. Tous ces effets peuvent entraîner des accidents de voiture. Des études ont montré les effets négatifs de la marijuana sur les conducteurs, particulièrement une augmentation des déviations de trajectoire, un mauvais temps de réaction et une altération de l’attention portée à la route. La consommation d’alcool en même temps que la marijuana aggrave l’état d’ébriété des conducteurs, ce qui entraîne une augmentation des déviations de trajectoire. Certaines études indiquent que les opioïdes peuvent provoquer une somnolence et altérer la réflexion et le jugement. D’autres études ont montré que le fait d’être sous l’influence d’opioïdes en conduisant peut doubler le risque d’accidents.

Effet mesurable

Il est difficile de déterminer comment des drogues spécifiques affectent la conduite car les gens ont tendance à mélanger diverses substances, y compris l’alcool. Même de petites quantités de certaines drogues peuvent avoir un effet mesurable. Certains pays appliquent une politique de tolérance zéro et à ce titre, il est illégal d’avoir de l’alcool dans le sang lorsqu’on conduit dans ces pays. L’Arménie, l’Azerbaïdjan, la République tchèque, la Hongrie, la Jordanie, le Kirghizstan et la Roumanie ne sont que quelques-uns des pays qui appliquent cette limite. Cela signifie qu’une personne peut être accusée de conduite en état d’ébriété s’il y a une quelconque quantité de drogue dans le sang ou l’urine. De nombreux pays attendent toujours pour élaborer des lois concernant la conduite et la prise de drogue. Ils sont en attente que la recherche puisse mieux définir les niveaux sanguins qui indiquent un affaiblissement des facultés, comme ceux qu’ils utilisent avec l’alcool.

Les sanctions pour conduite en état d’ivresse La limite autorisée du taux d’alcool dans le sang par la loi à Maurice est de 20 milligrammes d’alcool par 100 ml de sang, 27 milligrammes d’alcool par 100 ml d’urine et de 9 microgrammes d’alcool par 100 ml d’haleine. Lors d’une première condamnation, un automobiliste est passable à une amende de 20 000 roupies au minimum et de 50 000 roupies au maximum. Il risque un emprisonnement de 5 ans maximum et une déchéance du permis de conduire pour une période minimale de 12 mois. En cas de deuxième condamnation ou de condamnation ultérieure, un automobiliste est passable d’une amende de 50 000 roupies au minimum et de 75 000 roupies au maximum et d’une peine d’emprisonnement d’au moins 12 mois et d’au plus 8 ans. L’automobiliste encourt aussi une annulation du permis de conduire et une déchéance pour une période minimale de 24 mois.

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