May 1, 2024
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Opinion

Édito – Loi de la jungle

Les Mauriciens ne comprennent pas pourquoi un récidiviste notoire (nul besoin de le nommer, tous les Mauriciens connaissant son identité, puisqu’il fait souvent la Une des journaux), ayant plusieurs délits à son actif, dont le braquage d’une banque et des agressions physiques, puisse toujours se retrouver en liberté, la police n’objectant pratiquement jamais à ses demandes de liberté sous caution. Pire, alors qu’il était employé dans un corps parapublic, il reste toujours « interdicted » malgré  ses frasques. Donc, alors qu’il est un danger public, l’argent public lui est toujours servi comme salaire.

Est-ce normal ? Ou est-ce que notre société a basculé dans la loi de la jungle, le plus fort (souvent en groupe pour montrer sa « force ») ayant droit de cité sur les plus faibles ? Les Mauriciens, toutes communautés confondues, se tournent donc vers le Commissaire de police, et cherchent à savoir pourquoi ce récidiviste serait comme protégé. Ce qui lui donne toute opportunité pour agir en toute  impunité.

Il est vrai que la police a souvent été prompte à arrêter le type. Mais on a peine à comprendre pourquoi les hauts-gradés n’objectent pas à sa libération après. Et qu’un dossier relatif à une affaire d’agression et de drogue ait tout bonnement disparu ! Dans ce genre de cas de figure, soit le public prend patience et se dit que la loi prendra le dessus. Ou bien, las de voir qu’il y a une loi et une  justice à plusieurs vitesses, les Mauriciens vont désespérer de ceux chargés d’assurer notre protection.

Les détails à la dernière agression du récidiviste font froid dans le dos. Lui et son fils martyrisent deux pauvres victimes, et les traînent ensuite dans une banque, pour les forcer de retirer de l’argent. Sur place, il y avait des policiers. Ces derniers n’ont pas bronché. Il a fallu que l’employée de banque, voyant les deux personnes en sang, refuse la transaction. Au moins, ceux travaillant dans le circuit bancaire ont pris leurs responsabilités. Car, autrement, demain n’importe qui peut emmener une personne faire un retrait d’argent à une succursale, sans même passer par un guichet automatique. Ce serait comme un braquage « légal » !

C’est cela qu’on veut promouvoir dans notre île, à vocation touristique ? Nous ne pouvons  nous permettre de tels écarts. D’autant plus que de nos jours, tout passe sur les réseaux sociaux, et est retransmis partout dans le monde. Notre île est un Etat de droit, et jusqu’à preuve du contraire, nous sommes tous égaux devant la justice. Et nos Juges et magistrats nous le confirment souvent, même si nous attendons toujours que des notables paient pour leurs crimes à col blanc. Et que ce ne soient pas seulement le voleur de letchis qui doive aller au soleil de Melrose ou Beau-Bassin.

C’est dans ce contexte que nous souhaitons que le cas de  ce récidiviste soit  réglé une fois pour toutes. D’autant plus qu’il s’agit de l’argent public. Nous ne souhaitons aucun scénario où le Mauricien se sentirait forcé de prendre la loi entre ses mains. Car, nous savons que la  police est là pour protéger le public. M. Dip, montrez-nous que les Casernes Centrales sont sans pitié indistinctement contre tous ceux qui franchissent la ligne rouge de la légalité.

Ce récidiviste a franchi cette ligne en maintes fois. Comme s’il n’avait peur de rien, ou parce qu’il se sentait protégé. Il y a une limite à tout. La loi doit être respectée par tout un chacun. Ce pays appartient à tous les Mauriciens. On veut croire que notre île doit sévir contre ceux qui mettent à mal son image d’Etat de droit et de laboratoire de coexistence pacifique. Ne laissez personne menacer cela, Anil Kumar Dip. Avis aussi au judiciaire. Nos magistrats/Juges doivent bien réfléchir quand ils ont ce récidiviste devant eux. Pensez à la société que mérite cette île.

Merci d’avance !

Sedley Assonne

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