April 27, 2024
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En marge du prochain budget Renganaden Padayachy a une lourde responsabilité !

En marge de la présentation prochaine du budget, Renganaden Padayachy est l’homme vers qui les regards se tournent. La lourde responsabilité qui pèse désormais sur ses épaules fait qu’il est attendu au tournant. Et le leader de l’opposition a déjà donné le ton en évoquant la présentation d’un mini-budget. Tout en demandant également une augmentation de la pension de retraite.

C’est dire que le ministre des Finances doit « deliver ». Et ne pas décevoir ceux qui attendent beaucoup de lui. Dont justement les personnes âgées. Ce « Bank vote, ciblé en temps de campagne électorale, montre des signes d’impatience. Et ne tient plus à devoir attendre 2024 pour toucher Rs 13,000. D’autant plus que leur pouvoir d’achat s’est considérablement érodé avec l’augmentation massive des denrées de base, mais aussi des médicaments. Pour dire que les Rs 9,000 ne valent pratiquement rien face aux coups de massue assénées par les commerçants sur leurs têtes. Et c’est là que ces ainés s’attendent à ce que le ministre des Finances vienne à leur secours.

Il en est de même pour les artistes, que le ministre rencontre, ce jeudi, à l’Hôtel du Gouvernement. Il faut le dire, le ministère des Finances était venu à la rescousse des artistes durant les deux confinements. Et même si le montant alloué, Rs 10,000, n’était pas suffisant, il a permis à cette communauté de souffler, de respirer Mais, ils attendent toujours un meilleur traitement de l’Etat. Et il échoira au ministre des Finances de montrer que son gouvernement a à cœur le sort des artistes. Son collègue de la Culture a promis un statut officiel aux artistes, mais le projet de loi tarde à venir. Une forme de subvention, comme cela se fait ailleurs, ne serait pas de trop. D’autant plus que le gouvernement s’est montré très généreux avec le secteur privé, au travers du MIC.

Renganaden Padayachy a d’ailleurs multiplié les rencontres avec le monde des affaires. Susceptibles d’aider le gouvernement à faire redémarrer l’économie. Mazavaroo fait état aujourd’hui du classement de Maurice sur les listes des dix destinations les plus prisées. Et nous sommes loin devant les Maldives, un concurrent. Le ministre des Finances peut donc tabler sur le tourisme, encore plus si ce 1 million de touristes demandé par Steven Obeegadoo devienne réalité, pour dynamiser l’économie. Mais là encore, si le monde des affaires peut voir venir, avec ces promesses d’arrivées touristiques, c’est sur le plan du social que le budget doit ratisser large.

Un budget qui viendrait étouffer encore plus ceux qui se trouvent au bas de l’échelle gâcherait à coup sûr tout « feel good factor » que le ministre des Finances compte injecter dans son budget. Il doit donc entreprendre un exercice périlleux, dans un contexte économique difficile, et entendre la voix des petites gens. On le sait, un ministre des Finances n’est pas un magicien. Et Renganaden Padayachy devra composer avec ce qu’il a sous la main. Ses détracteurs avancent qu’il mène le pays à la « Srilankaise », avec le risque d’une explosion sociale. Mais, l’homme a un savoir-faire, doublé d’une expérience de cadre à la Banque de Maurice. Et on peut être sûr que cet exercice de haute voltige qu’est la présentation du budget lui donnera l’occasion de montrer sa valeur d’intellectuel et de fin politicien.

Avant lui, Sir Veerasamy Ringadoo, Paul Bérenger, Vishnu Lutchmeenaraidoo, Rama Sithanen, Vasant Bunwaree, Xavier-Luc Duval,et même Pravind Jugnauth, se sont essayés à ce rôle de chef d’orchestre, qui donne le ton de la partition qui sera joué par le gouvernement pour les années à venir. Renganaden Padayachy peut choisir de regarder derrière lui. Pour prendre la mesure de ce qu’ont fait ses prédécesseurs, et ainsi apprendre de leurs erreurs. Mais il peut aussi choisir de faire table rase du passé. Et de présenter un budget imprégné de sa philosophie personnelle. En tout cas, quel que soit son choix, il n’a plus droit à l’erreur. La barque Maurice attend du solide pour entamer la traversée qui mène jusqu’à 2024. Et, au-delà. Et le francophone qu’il est sait très bien que l’au-delà rime avec la mort. C’est dire combien est difficile le rôle joué par lui !

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