April 19, 2024
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Flambée des prix : Les plus vulnérables s’enfoncent dans la précarité

Entre l’augmentation du prix du dholl puri qui entre en vigueur cette semaine et les prix en constante hausse des produits de base, les consommateurs broient du noir. Afin de soulager les familles, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy annonce qu’un plan est en cours d’élaboration, comme ce fut le cas sur certains produits depuis que la pandémie de Covid-19 s’est déclarée. Il dit attendre de voir si le taux d’inflation va augmenter pour trouver des solutions. En attendant, les ménagères se demandent comment subvenir aux besoins de leur famille.

La dépréciation de la roupie est la principale cause de la hausse des prix à la consommation et depuis peu, est venu s’ajouter à cela, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Maurice étant un pays qui dépend grandement de l’importation pour certains produits de base, n’échappe pas à la crise mondiale. C’est d’ailleurs pourquoi les autorités encouragent la production locale ce qui, de plus, permettrait de booster l’exportation de produits locaux.

Le temps que cette prise de conscience soit bien ancrée dans la vie des Mauriciens, nous devrions subir la flambée des prix qui touche toutes les couches sociales mais plus particulièrement ceux au bas de l’échelle. Ils s’enfoncent davantage dans la précarité, car les revenus des familles ne suffisent plus pour s’approvisionner en produits de base. Entre le riz basmati qui a connu une hausse de 40 % en début d’année, les grains, le lait, le poulet et la viande, entre autres, il est de plus en plus difficile de joindre les deux bouts. Sans oublier les produits pour bébé tels que les couches qui ont augmenté de Rs 100 et les lingettes de Rs 50.

À cet effet, nous avons recueilli les témoignages de deux familles dont une qui fait partie de la classe moyenne avec un revenu de Rs 30 000 mensuellement et une autre qui se catégorise comme pauvre, car elle gère un revenu de Rs 15 000 par mois.

Cathy (prénom fictif) est mère célibataire et a deux enfants dont un garçon de 11 ans et une fille de 5 mois. Elle considérait jusqu’ici qu’elle vivait à l’aise avec un revenu de Rs 30 000 par mois. Elle pouvait payer ses factures, son loyer et faire ses provisions à la fin du mois mais depuis quelque temps, elle a du mal à remplir son caddie au supermarché car les augmentations sur les produits de base sont très conséquentes. « J’ai réduit mes achats de moitié mais je ne peux pas priver mes enfants du nécessaire », explique-t-elle. En plus de travailler neuf heures par jour dans une firme privée, Cathy a dû prendre un emploi à temps partiel. « Heureusement que ma maman est là pour s’occuper des enfants. Cela me permet de prendre un deuxième emploi pour arrondir mes fins de mois ». D’ailleurs la fatigue se lit sur son visage mais elle reste positive. « Tant que j’ai la force et le courage de me battre, je le ferai. Je n’imagine pas mes enfants dormir l’estomac vide… jamais ! »

Par contre, chez Déborah (prénom fictif) rien n’est planifié. Elle vit au jour le jour. « Je ne peux plus faire mes courses au supermarché. Je vais à la boutique du coin et j’achète souvent au crédit. Je n’ai pas honte de le dire parce que sinon, nous les pauvres, nous risquons de mourir de faim », s’exclame-t-elle. Les denrées alimentaires sont de plus en plus chères, cette famille peine à joindre les deux bouts avec un revenu de Rs 15 000 par mois. Son mari est le seul à faire bouillir la marmite parce que Déborah a perdu son emploi l’an dernier en pleine pandémie et depuis, elle s’occupe de son fils, âgé de deux ans. « J’envisage de prendre un nouvel emploi l’an prochain quand mon fils rentrera à la maternelle ». Pendant ce temps, elle fait des petits boulots de gauche à droite quand des occasions se présentent pour aider sa famille. « J’ai un ami qui a un restaurant, parfois il fait appel à moi pour le service. Je dois alors trouver quelqu’un pour garder mon enfant mais ce n’est pas toujours évident. »

En attendant les jours meilleurs, nous devons revoir nos priorités et nous adapter à la situation.

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