April 24, 2024
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Grade 9 – Promotion pour les élèves en quarantaine lors du NCE

Pas de sanction mais plutôt une faveur pour les élèves de Grade 9 qui n’ont pu, cette année, prendre part aux examens du National Certificate of Education (NCE). Et pour cause : ils se trouvaient dans des centres de quarantaine ou en traitement. Ils pourront exceptionnellement monter en Grade 10 suite à la décision prise, le mardi 13 juillet au Parlement, par la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun.

De plus, les conditions pour réussir le NCE ont aussi été revues. Ainsi, il faudra un minimum de 6 unités dans 6 matières incluant l’Anglais pour pouvoir passer au prochain niveau. Par ailleurs, sur les 2160 places disponibles dans les 12 académies, 1 935 sont remplies. Des parents, accompagnés de leurs enfants, ont témoigné sous le couvert de l’anonymat.

C’est un ouf de soulagement pour ces parents qui se disent satisfaits de l’initiative du ministre de l’Éducation. Sheila Martin confie : « Je sais qu’il y aura beaucoup de gens qui seront contre la décision de la ministre mais j’avoue que je suis soulagée et apaisée. Avec le stress de la Covid-19 ainsi, j’étais très inquiète du fait que mon enfant pouvait avoir attrapé ce virus mais aussi sur son avenir car il n’avait pu prendre part au NCE. »

« Je veux personnellement remercier la ministre pour sa décision qui a soulagé bon nombre de parents inquiets pour l’avenir de leurs enfants, ajoute Julia Wong d’Albion. Ce n’est pas chose facile d’élever ses enfants au rythme où nous évoluons. Je dois courir à gauche et à droite pour non seulement protéger mon enfant mais aussi lui donner tout ce dont il a besoin, dont une bonne éducation. »

Sa vie a été chamboulée quand son enfant a été mise en quarantaine suite à un cas de la Covid-19 dans l’établissement scolaire de son fils. « Cela n’a pas été facile pour mon mari et moi, explique-t-elle. Je me rappelle très bien : je priais tous les jours chaque heure, chaque minute. » Désormais, la famille Wong « vit dans la tranquillité ».

(Londres) – Les gouvernements devraient agir rapidement pour réparer les dégâts sans précédent causés à l’éducation des enfants par la pandémie de Covid-19, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport rendu public aujourd’hui. Human Rights a également mis en ligne un dossier multimédia (en anglais) au sujet des divers obstacles à l’éducation, qui ont été exacerbés par la pandémie.

Le rapport de 125 pages, intitulé « Years Don’t Wait for Them’ : Increased Inequalities in Children’s Right to Education Due to the Covid-19 Pandemic » (« Les années n’attendent pas » : Inégalités accrues dans le droit des enfants à l’éducation en raison de la pandémie de Covid-19 »), décrit comment les fermetures d’écoles liées au Covid-19 ont touché les enfants de manière inégale car tous ne disposaient pas des mêmes opportunités, outils ou accès nécessaires pour poursuivre leur éducation pendant la pandémie. La forte dépendance à l’enseignement en ligne a exacerbé une répartition inégale déjà existante du soutien à l’éducation », a constaté Human Rights Watch. De nombreux gouvernements ne disposaient pas auparavant des politiques, ressources ou infrastructures nécessaires pour déployer l’apprentissage en ligne de manière à garantir que tous les enfants puissent y prendre part égale.

« Avec des millions d’enfants privés d’éducation pendant la pandémie, le moment est venu de renforcer la protection de ce droit en réfléchissant à de meilleurs systèmes éducatifs, plus équitables et plus solides », a déclaré Elin Martínez, chercheuse senior auprès de la division Droits des enfants de Human Rights Watch. « L’objectif ne devrait pas être simplement de revenir à la situation qui prévalait avant la pandémie mais de corriger les failles systémiques qui ont longtemps empêché les écoles d’être ouvertes et accueillantes pour tous les enfants. »

Entre avril 2020 et avril 2021, Human Rights Watch s’est entretenu avec plus de 470 élèves, parents et enseignants de 60 pays différents. « Leur professeur m’a appelé pour me dire d’acheter un gros téléphone [smartphone] pour l’enseignement en ligne », a relaté depuis Lagos, au Nigéria, une mère de sept enfants, qui a perdu sa source de revenus lorsque l’université où elle était agente d’entretien a fermé ses portes pour cause de pandémie. « Je n’ai pas d’argent pour nourrir ma famille et j’ai du mal à joindre les deux bouts. Comment puis-je acheter un téléphone et me doter d’une connexion Internet ? »

En mai 2021, toutes les écoles de 26 pays étaient fermées et celles de 55 autres partiellement ouvertes, soit seulement certains établissements ou certaines classes. Selon l’UNESCO, 90% des enfants en âge d’être scolarisés dans le monde, ont vu leur éducation perturbée par la pandémie.

Pour des millions d’élèves, la fermeture des écoles ne constitue pas une perturbation momentanée de leur éducation, mais la fin brutale de celle-ci, a conclu Human Rights Watch. Les enfants ont commencé à travailler, se sont mariés, sont devenus parents, ont été frustrés par l’insuffisance de leur éducation, ont conclu qu’ils ne pouvaient pas combler leur retard scolaire ou renoncé à suivre l’enseignement gratuit ou obligatoire garanti par les lois de leur pays.

Même s’agissant des élèves qui sont retournés ou retourneront dans leurs salles de classe, des données suggèrent que pendant des années encore, ils continueront de subir les conséquences de la perte d’apprentissage entraîné par la pandémie.

Les torts causés à l’éducation de nombreux enfants sont le résultat de problèmes antérieurs : un enfant sur cinq n’était pas scolarisé avant même le début de la pandémie, selon l’ONU. Les fermetures d’établissements scolaires provoquées par le Covid-19 ont porté particulièrement tort aux élèves de groupes confrontés avant même la pandémie à la discrimination et à l’exclusion de l’éducation.

Parmi eux, figurent les enfants vivant dans la pauvreté ou dans une condition proche de la pauvreté ; les enfants atteints de handicap ; les minorités ethniques et raciales ; les filles vivant dans des pays marquées par de fortes inégalités entre les sexes ; les enfants lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) ; les enfants des zones rurales ou des zones touchées par un conflit armé ; et ceux qui sont déplacés, réfugiés, migrants et demandeurs d’asile.

« Les gouvernements disposaient depuis des années d’indications solides leur montrant exactement quels groupes étaient les plus susceptibles de souffrir des fermetures des écoles, et pourtant les enfants concernés se heurtaient à certains des plus grands obstacles pour poursuivre leurs études », a déclaré Martinez. « La simple réouverture des écoles ne réparera pas les dégâts et ne suffira pas à garantir que tous les enfants retourneront à l’école. »

Lorsque la pandémie a débuté, les écoles étaient mal préparées pour offrir un enseignement à distance à tous les élèves de manière égale, a constaté Human Rights Watch. Une situation due à l’incapacité durable des gouvernements à remédier à la discrimination et aux inégalités dans leurs systèmes éducatifs respectifs, à fournir des services de base tels qu’une électricité abordable et fiable dans tous les foyers, ou à faciliter un accès abordable à l’Internet.

Les enfants issus de familles à faible revenu étaient les plus susceptibles d’être exclus de l’apprentissage en ligne, privés des moyens de s’offrir un accès à l’Internet ou à des outils numériques en nombre suffisant. Les écoles privées de longue date de ressources suffisantes et dont les élèves étaient déjà confrontés à de plus grands obstacles à l’apprentissage ont, en particulier, eu du mal à surmonter la fracture numérique dans laquelle ils se sont retrouvés piégés. Les systèmes éducatifs ont souvent échoué à fournir une formation en littératie numérique aux étudiants et aux enseignants pour garantir qu’ils puissent se servir de ces technologies en toute sécurité et en toute confiance.

L’éducation devrait figurer au cœur des plans de relance de tous les gouvernements, a déclaré Human Rights Watch. Les gouvernements doivent à la fois s’attaquer à l’impact de la pandémie sur l’éducation des enfants et aux problèmes préexistants. À la lumière des pressions financières profondes exercées par la pandémie sur les économies nationales, les gouvernements devraient protéger et prioriser le financement de l’éducation publique.

Les gouvernements doivent rapidement renouer avec les engagements qu’ils ont pris en 2015 dans le cadre des objectifs de développement durable des Nations Unies pour garantir à tous les enfants une éducation primaire et secondaire inclusive de qualité d’ici 2030, a déclaré Human Rights Watch. Ils devraient mener une action de sensibilisation intensive pour s’assurer que les enfants les plus à risque d’abandonner ou de se heurter à des obstacles reprennent le chemin de l’école.

Les gouvernements et les écoles devraient analyser les phénomènes de déscolarisation et de rescolarisation et s’assurer que les campagnes en faveur du retour à l’école incluent tous ceux qui ont renoncé à s’y rendre, notamment par le biais d’avantages financiers et sociaux. Le rayonnement de ces campagnes doit être élargi, pour accueillir les enfants et les jeunes qui n’étaient déjà déscolarisés lorsque les écoles ont dû fermer leurs portes.

Tous les gouvernements, ainsi que les donateurs et les acteurs internationaux qui les soutiennent, devraient être fermes dans leurs engagements à renforcer les systèmes d’éducation publique inclusifs. L’élaboration de systèmes plus solides nécessite un investissement adéquat et une répartition égale des ressources, ainsi que la suppression rapide des politiques et pratiques discriminatoires, l’adoption de plans pour redresser le droit à l’éducation de millions d’élèves et la fourniture d’un accès Internet abordable, fiable et accessible à tous les élèves.

« L’éducation des enfants a été sacrifiée au nom de la protection de tous contre le coronavirus », a conclu Elin Martínez. « Pour y remédier, les gouvernements doivent enfin relever le défi et rendre l’éducation gratuite et disponible de toute urgence pour les enfants du monde entier. »