Fondateur de Solidarité Maryé Piké et du JMLS Cancer Care, Jean-Michel Lee Shim tient un langage de vérité sur le Coronavirus. Il lance un véritable cri de cœur et tire la sonnette d’alarme pour créer un sursaut dans la population mauricienne face au danger qui nous guette tous. Surtout après les trois premiers cas positifs sur notre territoire.
Jean-Michel Lee-Shim, le Covid-19 fait trembler le monde. Vous, qui êtes à la tête de deux ONGs, quel regard vous jetez sur la situation actuelle à Maurice où l’annonce des trois premiers cas positifs a eu l’effet d’une véritable bombe dans la population ?
Pour nous, Mauriciens, c’est une situation nouvelle, mais en même temps effrayante. Nous sommes dans une crise sanitaire sans précédent. Contrairement à un cyclone, avec lequel nous sommes habitués, et où tout est presque prévisible – quand il frappera et à quel point, quand et quelles en seront les conséquences -, le coronavirus n’apporte aucune réponse à nos questions. Tout le monde n’a que de simples suppositions. D’où la peur quotidienne qui nous envahit. Le Royaume-Uni comptait 69 décès au 18 mars 2020 et le gouvernement prie officiellement pour un nombre limité de morts inférieur à 20 000. Cela en dit long sur les énormes dommages potentiels imprévisibles que ce coronavirus peut faire ou fera.
Vous êtes alarmiste dans vos propos. Pourquoi ?
Il faut faire face aux réalités. Il faut tenir un langage de vérité. Le monde entier cherche des réponses et celles-ci se font attendre. A l’heure où je vous parle, il n’existe aucun vaccin contre le Covid-19 qui continue à envahir le monde. Les tests se poursuivent. Tout ce qu’on sait pour le moment, ce sont ses modes de transmission et qu’il contamine facilement. C’est un virus extrêmement contagieux. Par exemple, si une personne infectée entre à minuit dans une maison de jeux, elle peut transmettre le virus à l’ensemble de joueurs s’y trouvant qu’ils soient au nombre de 100, 200, 300 ou plus au lever du jour. Telle est la vitesse de transmission du Covid-19. Une personne infectée éternuant ou toussant contamine toutes les personnes autour d’elle. Et boom ! C’est l’effet domino ! Une personne touche n’importe quelle surface et indirectement d’autres personnes touchant les mêmes surfaces, transportent le virus à la maison. De plus, si une personne infectée serre la main à 10 autres personnes et font la bise à 10 autres femmes, faites le compte et vous mesurerez mieux la force destructive de ce coronavirus. Retournons maintenant à la maison de jeux dont je vous parlais plus haut. Imaginez les 300 personnes ou plus cette nuit-là et leurs gestes au cours des sept prochains jours à l’extérieur de la maison de jeux. C’est une véritable catastrophe ! A combien s’élèverait le nombre de personnes contaminées rien qu’à la fermeture de cette maison de jeux aux petites heures du matin ? Rien qu’entre minuit et 6 heures le matin ? Il y a de quoi être alarmiste, non ? D’ailleurs, le temps presse et le gouvernement n’hésite pas prendre des mesures drastiques comme le confinement national décrété vendredi matin pour une période de deux semaines. A nous maintenant de jouer notre rôle comme une nation responsable en respectant à la lettre toutes les consignes pour surmonter cette crise sans précédent.
Ce que tout le monde craignait est désormais une réalité. On a des cas positifs sur notre territoire…
D’abord, il faut saluer le courage du Premier ministre qui joue la carte de la transparence. Dès qu’il y a eu les premiers cas positifs, il a informé la population. Je lis beaucoup sur le coronavirus. Puis je pense. Pour moi mais aussi pour vous. La situation actuelle exige que tout le monde vienne en aide à tout le monde. Regardons les choses en face. Seul un cadavre n’a aucun risque de se faire contaminer. A Maurice, notre objectif premier était d’empêcher le virus atteindre notre territoire. Malgré les exercices de contrôle rigoureux et la fermeture de nos frontières à de nombreux pays, dont l’Europe, le virus est arrivé. Il faut maintenant garder la tête froide et non pas céder à la panique. Après tout, il était évident que Maurice allait être frappée par le coronavirus tôt ou tard. C’est un autre combat qui commence pour nous dans ces moments difficiles sur le plan sanitaire, mais aussi économique.
Parlons économie justement. Ce serait presque un désastre avec la fermeture de nos frontières…
Aucun pays n’y échappera. C’est la seule et triste vérité. L’économie mondiale est en récession. C’est pire que la crise financière de 2008. Je n’invente rien. A Maurice, avec les restrictions en vigueur, notre secteur du Tourisme entre définitivement dans l’ICU ! Par ailleurs, nous avons besoin d’investissements directs étrangers, mais le ‘business mood’ dans le monde est nul. Donc, Maurice est appelée à vivre des moments extrêmement difficiles.
Le ministre des Finances a annoncé une série de mesures à travers un plan de soutien. Qu’en pensez-vous ?
Ce que j’ai lu dans la presse, c’est un plan d’ensemble très satisfaisant présenté par le Ministre des Finances. Il ne commet pas la même erreur que le ministre des Finances de 2008 alors que sévissait la crise financière en stimulant l’économie par le haut dans les différents plans de relance dans l’espérance que les grands patrons d’entreprises allaient créer l’effet multiplicateur à l’échelle macroéconomique. Au lieu de ça, nous avons vu qu’ils préféraient rouler en Aston Martin, laissant l’économie dans une crise plus profonde. Le Ministre des Finances actuel stimule, lui, l’économie en mettant de l’argent dans les poches des travailleurs pour stimuler la demande. Je comprends que la masse salariale mensuelle du secteur privé est de quelque 4 milliards de roupies. Le Premier Ministre a promis que les salaires vont être payés malgré le confinement national. Donc pour les deux semaines d’isolation, le gouvernement déboursera deux milliards de roupies aux privés sans compter le secteur public. Il y a aussi des « tailor made economic packages » pour stimuler l’offre, en particulier les petites entreprises. Je pense que l’approche est bonne et nous avons toutes les chances pour éviter un krach économique. Mais la situation reste difficile.
Quelles sont les perspectives pour les affaires ?
Aucun gouvernement dans le monde ne peut se permettre de laisser mourir les activités commerciales et économiques. Le prix à payer après sera trop élevé. Toutes les entreprises mourront presque et cela coûterait une fortune en termes de ressources pour les ressusciter. Là également, j’ai des réserves si toute ressuscitation serait encore possible ! Il faut tenter de sauver le pays exactement de la même manière lorsqu’un patient est atteint du virus. Il faut garder une option ouverte pour maintenir le pays en vie.
Cela signifie quoi ?
En situation réelle, cela signifie que le gouvernement devra pouvoir s’y adapter et adopter des situations d’urgence dans chaque secteur d’économie. La mesure d’accompagnement pour la survie de l’industrie touristique par exemple n’est pas nécessairement appropriée pour l’industrie manufacturière ou le secteur financier offshore. Chaque secteur a ses propres spécificités. Étant donné que nous connaissons très peu le virus, Maurice a pris la bonne décision de fermer ses frontières. C’est la stratégie la plus sûre. Après le plan de soutien de Rs 9 milliards aux secteurs qui seront les plus touchés, je suis sûr que le gouvernement viendra avec d’autres mesures économiques pour contrer l’effet Covid-19. Le contraire m’étonnerait puisque le gouvernement est déterminé à être courageux dans ses décisions.
Vous faites référence aux secteurs touristique et manufacturier. Qu’en est-il des petites entreprises et des travailleurs ‘self-employed’ ?
L’Anglais dit : « Small is beautiful ». Les petites entreprises créent plus d’emplois que les grandes industries par rapport à la proportion d’investissement par emploi. Je suppose que le gouvernement viendra avec des politiques fiscales et monétaires adaptées aux petites entreprises afin d’alimenter la crise de l’économie du corona en attendant des jours meilleurs. Nous sommes dans un tunnel. Pour le moment, la visibilité est presque nulle, mais à force de persévérer, nous finirons par voir la lumière. Pour les « self employed », comme nos travailleurs de l’industrie de la construction, je pense que la même allocation devra être introduite comme pour les pêcheurs. Ici, nous ne parlons pas d’allocation pour mauvais temps, mais quelque chose de similaire. Sinon les conditions à manœuvrer seront impossibles pour ces travailleurs-là.
Abordons maintenant le volet coronavirus. Comment le combattre ?
Nous avons dans un premier temps repoussé au maximum son arrivée à Maurice. Presque trois mois après son apparition en Chine. Mais cette phase est derrière nous. Nous sommes en présence des cas positifs et comme je vous l’ai dit plus haut, c’est un autre combat qui nous attend. Celui de l’empêcher de se répandre. Ce combat commence à la maison, dans chaque foyer. Dès qu’une personne présente des symptômes de grippe, elle doit s’auto-isoler et éviter à tout prix d’entrer en contact physique avec d’autres personnes directement ou indirectement. Sa maison doit être nettoyée deux fois par jour par des solutions antibactériennes et les surfaces touchées par le patient grippé désinfectées. Les autorités doivent mettre un « hot line » à la disposition de la population comme c’est le cas en Angleterre. Il faut qu’on donne aux gens d’autres options que celle d’aller à l’hôpital. Donc le « hot line » aidera à les conseiller et les canaliser ailleurs qu’à l’hôpital.
Ça va être un long combat car vous demandez aux Mauriciens de bousculer leurs habitudes et c’est pas gagné d’avance ?
Bien sûr. Et ça doit aussi être un combat sans relâche. On parle ici d’un combat pour empêcher la propagation d’un virus, qui tue autant de gens à travers le monde. Tout le monde doit se sentir prêt pour l’affronter et le combattre. La Chine l’a fait. Sa population a été courageuse alors que le pays était paralysé. Le peuple chinois dans son ensemble a montré la voie au monde entier. C’est un exemple à suivre. Singapour aussi a surpris tout le monde de par la façon dont il a géré efficacement la situation. Ensemble dans la discipline, nous pouvons vaincre le coronavirus.
Pouvez-vous être plus explicite ?
Maintenant que le virus est bel et bien présent à Maurice, nous devons déclencher la phase de confinement qui consiste à le maintenir là où il est détecté. Une période de confinement peut nous accorder des mois de répit. Mais malgré les stratégies de confinement, le virus va peut-être se répandre. Il y a ce risque-là. Il risque d’être détecté dans de nombreuses autres parties de l’île. Nous avons vu comment cela s’est passé en Chine et en Europe. Ce qu’il faudra, c’est de ralentir sa vitesse de transmission. Dans un premier temps, tout va dépendre de notre détermination et du courage dont le pays entier est disposé à faire preuve. Nous devons suivre à la lettre toutes les consignes du gouvernement. Si nous échouons, c’est le précipice. Peut-être même pire que l’Italie ! Allez voir comment vivent les pauvres dans certaines régions et vous aurez une idée de ce qui nous attend si nous perdons ce combat.
En France par exemple, on craint de plus en plus une saturation de centres hospitaliers, ce qui risque d’augmenter le nombre de décès. Cela risque aussi d’être le cas à Maurice si la pandémie se manifeste. Qu’en pensez-vous ?
Merci de me poser cette question. Pourtant la France est l’un des pays qui a un système de santé des plus sophistiqués. Même un pays comme l’Allemagne en serait jaloux ! Et ne le comparez pas avec l’Angleterre qui est beaucoup plus loin derrière. Un hôpital qui répond aux exigences actuelles avec chaque lit équipé d’un système de ventilation, c’est Rs 1.5m par patient ! Dites-moi, disposons-nous de ces facilités à Maurice et combien de patients pouvons-nous nous occuper en même temps ? Rien que penser à ça me fait peur. C’est pourquoi le confinement en vigueur est une période extrêmement critique pour le pays. Il faut absolument que cette période-là soit une réussite dans ce long combat. L’Italie est en train de perdre ce combat. Des gens sont laissés volontairement sur la touche en raison d’un nombre d’équipements sophistiqués qui est loin d’être suffisant. Regardez le nombre de cas et de décès par jour. C’est effrayant. Voilà pourquoi si une personne présente des symptômes de la grippe, la dernière chose à faire c’est d’aller à l’hôpital. Si cette personne-là est contaminée, imaginez le nombre de personnes – patients et accompagnateurs, médecins, ambulanciers paramédicaux, bref tout le personnel de l’hôpital – auquel le virus sera transmis.
Les personnes grippées ne peuvent rester cloitrées à la maison non plus ?
Le pays devra pouvoir s’adapter à la nouvelle donne. Les hôpitaux devraient placer des conteneurs à l’extérieur comme en Europe pour recevoir les patients grippés. Au Royaume-Uni par exemple, si vous avez la grippe, vous restez à la maison et recevez des soins par téléphone et système de prescription électronique. Il faut toujours trouver des solutions pour contenir la pandémie.
Et si le virus se manifeste, malgré tout, dans de nombreuses parties confinées de l’île. Que faire ?
Nous entrons alors dans une autre phase qui sera extrêmement délicate. Nous devons retarder sa prolifération pour permettre à nos services de santé de traiter les personnes déjà infectées. Nous devons empêcher tout le monde de tomber malade en même temps. J’espère que nous avons au moins un stock de médicaments appropriés en quantité suffisante. Nous avons gagné du temps jusqu’ici, mais si nous ne l’avions pas utilisé à bon escient pour nous préparer, le temps gagné a été gâché.
Dans cette phase-là, je suppose que tous les lieux intérieurs regroupant plus de 25 personnes et les lieux extérieurs de plus de 200 personnes doivent être interdits. Nous serons dans une phase d’isolement complet. Ce sera stressant pour tout le monde.
Nous ne voulons pas une surcharge sur tout le système à un moment donné car cette surcharge priverait certains de traitements adéquats. Et ces personnes-là risqueraient de mourir. Le gouvernement britannique a commencé avec la phase de confinement de la maladie. Maintenant les personnes affectées ne se trouvent pas seulement dans des zones confinées mais en dehors de ces zones-là. Un peu partout en fait. Ainsi, le gouvernement a déclenché la deuxième phase qui est la phase de retard. C’est-à-dire repousser ce temps au maximum lorsqu’un pays est en état d’alerte.
Selon vous, que devrions-nous faire à Maurice ?
Exactement ce que nous faisons maintenant. Nous devons encourager les personnes vulnérables à prendre leurs vaccins contre la grippe saisonnière. Au moins, cette grippe-là, nous l’éviterons. Les patients qui souffriront à la fois de la grippe saisonnière et du virus corona seront certainement confrontés inutilement aux deux problèmes. Imaginez les conséquences !
Je lance un appel à ceux qui n’ont pas encore pris leurs vaccins saisonniers d’aller faire le nécessaire le plus vite possible. Surtout les vieilles personnes et celles qui ont des complications de santé ou qui souffrent de maladies pulmonaires chroniques. C’est une recommandation de l’Organisation mondiale de la Santé.
En faisons-nous assez selon vous au niveau des mesures de précaution ?
Nous avons mobilisé le public pour le sensibiliser au virus, à ses conséquences, à ses modes de transmission et aux conséquences qu’il entraîne sur les personnes de plus de 60 ans et celles souffrant de problèmes de santé sous-jacents comme la maladie pulmonaire chronique, les problèmes pulmonaires, le diabète et les complications cardiaques. Malheureusement, le pays court le risque de perdre plusieurs personnes âgées si le corona nous frappe de plein fouet. Je suppose et j’espère que le gouvernement a déjà mis en place un plan consciencieux, car les médecins sont conscients de la pression et du stress à venir. Quand je dis plan consciencieux, j’ai en tête un stock de médicaments antigrippe, des ventilateurs, des masques, du liquide pour le lavage des mains, des désinfectants. Bref, que nos services de santé soient prêts pour combattre le corona. Sans compter une solide équipe de communication pour informer et dire aux gens quoi faire.
En termes de logistique, il serait prudent d’emmener les personnes affectées ayant des relations de santé sous-jacentes préexistantes dans des endroits isolés où se concentrent nos services de soutien logistique. Nous devons optimiser l’utilisation de nos rares installations de traitement. 1 a 3 % des personnes infectées meurent, mais ce chiffre aurait pu être inférieur à 1% si ces patients avaient reçu le traitement à temps. Malheureusement, le système de santé était surchargé, les patients n’ont pas reçu de traitements à temps et ils ont succombé. Il faut éviter tout cela à Maurice.
Comment ?
Le Gouvernement fait déjà ce qu’il faut. Malgré cela, le Covid-19 est là. Presque trois mois après son apparition fin 2019. Nous avons gagné trois mois l’Italie par exemple. Pendant ce temps, nous avons engagé et préparé le public comment y faire face au cas où la situation l’exige. Maintenant qu’il y a des cas positifs à Maurice, à nous tous d’y faire face en nous montrant solidaire et disciplinés dans cette lutte qui sera difficile.
En tant que nation, comment se battre contre le coronavirus ?
- Chaque employeur devrait mettre sur pied un « task force » à l’intérieur même de l’entreprise ;
- L’employeur doit mettre à la disposition de ses employés des thermomètres infrarouges, des masques, du savon liquide pour les mains, des désinfectants, beaucoup d’eau potable et de l’eau pour se laver les mains, des nettoyants antibactériens pour les surfaces ;
- Des affiches doivent être placées sur les murs pour mieux expliquer les mesures à prendre contre le virus dans toutes les entreprises du pays (que ces entreprises-là soient petites ou grandes) ;
- Les toilettes – lieux où le virus va frapper le plus – devraient être équipées adéquatement et les produits chimiques de nettoyage doivent être stockés en grande quantité.
- Les entreprises doivent aussi encourager, autant que possible, la formule « work from home ».
Par ailleurs, une fois que le gouvernement aura franchi la phase de confinement et ne pourra plus contenir le virus, il déclenchera automatiquement le mode retard qui signifie ce que cela signifie. Retarder par exemple sa propagation avec le « lock down » actuellement en vigueur dans tout le pays afin que nos établissements de santé puissent faire face à ceux qui se battent déjà contre le virus. Si nous échouons à la phase de retard, nous échouerons complètement et les gens tomberont comme des mouches. Car nos établissements de santé ne seront pas en mesure de faire face au volume considérable de patients. Il convient de noter que beaucoup de ceux qui prennent les bonnes précautions ne contracteront même pas le virus et, lentement, notre corps pourrait même y être immunisé avec le temps. C’est ce qu’on appelle l’immunité collective, moyen par lequel on peut enrayer la propagation d’un virus.
Vous dites plus haut que vous lisez beaucoup sur le Covid-19. Parlez-nous de ce virus…
Je suis un profane. J’ai appris de ce que j’ai lu de ceux qui ont contracté le virus et de ces étudiants bénévoles qui sont payés 3 500 £ pour se faire injecter du Corona en tant que cobayes pendant des recherches médicales. La première phase se compose de symptômes normaux de grippe, de maux de gorge, de maux de tête, etc…Puis on passe à la deuxième phase lorsque vous subissez des températures élevées, des maux de tête aigus ou encore une toux. Ensuite, c’est la troisième phase lorsque votre poumon inférieur commence à vous lâcher et que vous rencontrez des difficultés respiratoires. La phase finale vous étouffe à mort. Il apparaît que les personnes décédées n’ont pas reçu de traitements appropriés au début de la troisième phase car le système de santé était surchargé et ne pouvait pas faire face. Je suis sûr que notre gouvernement a déjà mis en place un plan d’urgence au cas où des centaines de patients seraient pris soudainement dans la troisième phase. De toute évidence, quelle que soit notre efficacité, nous perdrons certainement beaucoup de nos proches bien avant l’heure.
À mon avis, les pires vecteurs sont les enfants à l’école. Ils l’attraperont, le transmettront aux autres, mais ils s’en débarrasseront assez facilement. Le problème est que lorsqu’ils rentrent chez eux, ils transmettent le virus aux parents. Qui, à leur tour, le partagent avec leurs collègues aux bureaux. Pire, les aînés, contaminés par les écoliers et confinés à la maison, mourront avant l’heure sans soins appropriés. Il faut donc songer à introduire l’enseignement à distance et fermer les écoles comme on le fait en ce moment.
Dites-nous ce que vous faites au niveau de vos deux ONGs et de votre personnel ?
De toute évidence, nous avons été très proactifs à bien des égards. A savoir :
- Tous nos membres du personnel ont reçu une formation sur la façon de faire face au coronavirus.
- Autour de chacun de nos 52 centres SMP, nous avons recruté plus de 500 bénévoles et nos médecins leur ont donné une formation pour soutenir leurs communautés respectives.
- Nous avons stocké du liquide de lavage antibactérien, des désinfectants, des masques et des papiers.
- Nous avons un bon stock de médicaments dans notre pharmacie privée et je rencontre régulièrement nos six médecins et notre pharmacien.
- Nous avons aussi les équipements et fournitures essentiels et de base comme les ventilateurs, les masques à oxygène et autres médicaments de soutien nécessaires à la phase aiguë.
- Nous avons identifié et réservé de nombreux endroits au cas où notre service public de santé ne pourrait pas faire face à la charge. Au lieu de laisser une personne mourir, nous devrons tout faire pour la sauver grâce à notre équipe de professionnels de la santé.
Un dernier mot pour conclure cette interview qui fera réfléchir plus d’un ?
J’espère que mon côté alarmiste fera réfléchir chacun d’entre nous. Pour le dernier mot, je dirai ceci : il faut que l’Etat engage la nation dans son ensemble, travaille étroitement avec elle et ensemble, nous remporterons la plus grande victoire nationale de tous les temps. Même si, « at the end of the day », tout reste entre les mains de Dieu !