December 12, 2024
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Opinion

Jeshna Soornack ou le coup de jarnac de Nandini

Entendue sur les ondes d’une radio privée durant la semaine écoulée, cette confession pour le moins inopinée de la fille de l’ex patronne d’Airway Coffee aussi appelée « Madame ou Koné ki mwa.» Cette dernière, dont l’ascension fulgurante dans le monde des affaires avec son « partner in crime » nommé Rakesh et l’omniprésence dans les arcanes du pouvoir de 2010 à 2014,  donnent encore et  toujours le tournis, à telle enseigne qu’on lui prête une nouvelle idylle tout aussi ardente que celle savourée avec l’ancien Supremo.

Notre intérêt aujourd’hui n’est pas que le nouveau béguin serait pour un juvénile, par le biais de photos et qui, en d’autres temps, aurait certainement inspiré le flamboyant Tino Rossi à entonner un refrain intitulé  « Parme baisers de feu », au lieu de Naples. Que la cougar-mania semblerait être la nouvelle foucade de certaines, là n’est point notre souci.
 Cela dit, j’avoue que je n’ai pas bien saisi l’atermoiement de Jeshna Soornack, un peu mariné à la sauce d’une « chutney de cotomili ». Mais, elle prend soin en ce qui concerne sa petite sœur, de confirmer la paternité de l’ancien Premier Ministre. Enfin, elle  sort de l’ombre,  quand même après des années, pour venir expliquer qu’à 26 ans, elle vit en permanence avec le traumatisme causé par les frasques de sa mère et sans doute aussi par l’envers du décor, d’une vie quasiment royale, (avec gardes du corps népalais), menée au quartier huppé de Floréal, dans un domaine de style colonial.

Elle atteste les déboires entre sa mère et l’ancien P.M dans leur vie de couple, eu égard à leurs caractères de feu et de lion.  Puis elle semble vouloir insinuer, que le contact avec le pouvoir, ça complique tout et que la chute vertigineuse hors du pouvoir, ça brise et laisse des cicatrices permanentes. Pour donner encore plus dans la dramaturgie, elle explique qu’aujourd’hui elle se consacre au social, plus particulièrement aux enfants, comme pour se refaire une image.

La question qui se pose est : mais pourquoi ce déballage maintenant et puis en quoi l’état psychique et psychologique de la fille de Nandini Soornack  intéresserait le public? En revanche, l’on voudrait bien savoir pourquoi celle qui se disait intouchable, à savoir la mère, a pris la poudre d’escampette, en emportant dans sa fuite plusieurs valises, et ce, dans les heures qui ont suivi les résultats des élections ? Et puis surtout, ce qui intéresse davantage est: que pouvaient bien contenir ces valises ? On ne nous fera pas croire que ces trousses griffées étaient remplies de mines Apollo, de dholl purries et de Napolitains pour la femme, qui faisait son shopping du jour au Duty Free Shop, n’est-ce pas ?
 

Ainsi donc, le mea-culpa de Jeshna Soornack, sent-il  une tentative désespérée pour créer de la compassion pour elle et par extension pour sa mère? Jeshna raconte du reste avec émotion l’appel de détresse et la peur de sa mère, lors de ce larcin au campement de Roches-Noires. Si elle sort l’artillerie lourde contre Navin Ramgoolam, ce n’est guère surprenant. Car, qui ne connait pas les accès de colère et les débordements de DNR ?
Mais excusez-moi du peu, à  la veille des élections, les aveux de la fille de Nandini Soornack dont on n’avait presque pas connaissance, nous apparaissent douteux et restent en travers de la gorge.

En effet, c’est quand même assez cynique de venir se poser en victime après avoir profité et joui du système, du temps des grands étalages et des jours fastes des bacchanales de Roches Noires, et des soirées dansantes au Diplomatic Garden.J’ai presque envie de lui dire ceci : Mais que faisiez-vous du temps où nous, peuple lambda, supportions les folies de Nandini et de son chéri ? Ah ! On n’oubliera pas le Sega, les déhanchements du Premier Ministre d’alors. Eh bien,