Premier Mauricien à revendiquer son changement de sexe, Kelly Wayne a désormais trouvé son havre de paix. Puisqu’il a posé ses valises justement au Havre après avoir résidé à Caen pendant longtemps. Dans cette ville portuaire française, Kelly a ouvert sa propre galerie et peaufine son art du trompe-l’œil. On se rappellera qu’elle avait lancé un SOS l’année dernière après une menace d’expulsion qui pesait sur elle. En effet, vivant en France, elle avait fait des demandes pour la régularisation de son statut dans l’Hexagone.
Le hic, c’est que ses papiers mauriciens ont expiré. En mars 2020, elle fait une demande de renouvellement de son passeport au bureau du Premier ministre (PM) et au Passeport Office. Or, l’administration mauricienne découvre, sur les papiers envoyés depuis la France, qu’elle est désormais du sexe… féminin ! Le changement de genre n’étant pas légalement reconnu par l’Etat mauricien, le bureau du Passeport attend donc le feu vert du bureau du PM. Cet exercice se faisant toujours attendre depuis deux ans maintenant, Kelly Wayne pense donc opter pour le statut de réfugiée en France.
Partir pour exceller en trompe-l’œil…
Son changement de sexe, elle l’assume pleinement ! Elle vit maintenant sous sa nouvelle identité. Cet ancien résident de Cité La Caverne, Vacoas, vivait mal son orientation sexuelle dans son île natale. Partir lui a permis de mettre de l’ordre dans sa vie et dans sa tête. Mais aussi de vivre de son art puisqu’elle excelle dans le trompe-l’œil. A Caen, elle en vit. Au Havre, elle trouve sa voie. La presse, dont le journal Paris-Normandie, s’intéresse régulièrement à ses expositions et cela promeut son avancée au sein de la société française. « Toutefois, je déménage souvent car mon objectif est de me faire connaître dans toute la France et en Europe. »
En décembre dernier, elle participe à une démonstration de produits Leroy Merlin, toujours pour la visibilité. « Je fais aussi de la décoration intérieure. » Si vous passez par le Havre, faites un saut dans l’atelier de Kelly, perché sur 56 mètres carrés au 386, rue Aristide Briand, 76000. Une vitrine à découvrir pour ses trompes-l’œil.
Sedley Assonne
