March 29, 2024
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Opinion

Temps de sauver notre football !

5 millions de dollars de la Confédération Africaine de football, mais aussi 200 mètres carrés de terre à Dakar à chaque joueur, sans oublier un bonus de 50 millions CFA, équivalent à 87000 dollars Américains. C’est la récompense attribuée par le président Macky Sall à la sélection sénégalaise. Il est évident que cela a beaucoup compté dans le renouveau du football sénégalais, sacré après avoir figuré en trois finales de la CAN.

Quelles leçons en tirer à Maurice ? Ici, la Mauritius Football Association, figée dans ses erreurs du passé, ne semble guère vouloir évoluer. Ainsi, après deux années sans foot dû au passage du Covid 19, la MFA n’a rien trouvé de mieux que d’envoyer notre sélection nationale au Népal où elle a été sèchement battue en deux matchs. Pourtant, ce pays voisin de l’Inde n’est pas une terreur du foot. C’est plutôt l’ancienne terreur de l’océan Indien qui a lamentablement raté son retour à la compétition !

Pourtant, la logique commandait que pour renouer avec le foot, il aurait fallu se mesurer avec des équipes de la région pour d’abord jauger nos forces, et ensuite tirer les conclusions qui s’imposent. Car deux de nos voisins, Madagascar et les Comores, ont eu le temps de participer à une phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations alors que nous n’y avions été présents qu’en 1974. Soit il y a 48 ans !

Où est donc notre football, un demi-siècle après ? Force est de reconnaître que si l’Etat ne peut s’ingérer dans les affaires de la MFA, selon les règles de la FIFA, le ministre Stephan Toussaint doit quand même sermonner les dirigeants d’une des pires fédérations sportives du pays. Sinon, la descente aux enfers de ce sport s’accentuera.

Partout ailleurs, les nations rivalisent d’audace pour raviver le football dans leur pays. Cette année, le Qatar sera au centre de toute l’attention footballistique du monde entier avec l’organisation de la Coupe du Monde. Et même si Eric Cantona soutient que ce pays n’aurait dû jamais en être l’organisateur, n’étant pas « un pays de football », c’est justement l’effort qui est fait pour amener ce sport dans des pays « étrangers » au foot qui doit être salué. L’Inde et la Chine l’ont aussi compris en organisant des championnats de foot, et attirant d’anciennes et présentes vedettes du foot mondial sur leur sol. Robert Pirès a ainsi joué en Inde.

Quel est donc le plan de sauvetage de la MFA pour notre football ? Ses dirigeants ont-ils d’ailleurs un tel plan ? Ou restent-ils des « tirere plan » se réfugiant dans une stratégie qui précipite notre foot vers sa mort certaine ?

Nous sommes à la 172e place au classement FIFA. Et le Népal est derrière nous dans cette liste. Pourtant, elle nous a battus. Plus le temps passe, et plus on a l’impression que bientôt nos joueurs de foot auront les jambes en bois. Et intègreront le tournoi de baby-foot, avec des joueurs humains qui leur montreront comment taper dans un ballon. Cela fait rire ? A défaut de pleurer, disait Alfred de Musset, il vaut mieux en rire… jusqu’aux larmes. Car le football mauricien prend lentement mais sûrement le chemin du cimetière des éléphants blancs !

Sedley Assonne