December 12, 2024
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Opinion

La déculottée du roi Dagobert

L’autoproclamé roi du Champ-de-Mars est tombé de sa tour d’ivoire. A trop écouter ceux qui l’ont constamment poussé à la révolution, et empêtré dans ses stratégies politiques, Jean-Michel Giraud a fini par abdiquer.

Jean-Michel Giraud ne siégera pas sur le board des directeurs de la Mauritius Turf Club Sports and Leisure (MTCSL) Ltd, mais il demeure président du Mauritius Turf Club. Après avoir utilisé un ton arrogant dans une lettre à la Gambling Regulatory Authority, qui rappelle le langage des colons d’une autre époque, le voilà à s’apitoyer sur son sort. Pourtant, il s’était permis de lancer un ultimatum de 48 heures à la GRA, exigeant une réponse au sujet de sa Personal Management Licence (PML). Quel culot !

Mais en apprenant que la Mauritius Revenue Authority réclame des précisions sur certaines de ses affaires, il a pris la fuite, la queue entre les jambes. Comme le dit son gourou Paul Bérenger : «Li twitt !»

Sachant maintenant qu’il a très peu de chance, voire aucune, d’obtenir sa PML, Jean-Michel Giraud tente une ultime parade : diriger la MTCSL depuis sa position comme président du MTC. Sa stratégie : diriger le board du «club des dominos» et prendre des décisions qui devront par la suite être avalisées par la MTCSL, une compagnie publique qui sera convertie en «rubber stamp» du Sieur de Rivière-Noire. Dans quel pays au monde une compagnie publique accepterait-elle d’être dirigée par une personne qui ne serait pas «fit and proper», selon les critères établis par les autorités ? Ce n’est certainement pas acceptable selon les principes de «good governance».

Les entraîneurs ont rendez-vous avec la MTCSL mardi. Une réunion au cours de laquelle ils devront avoir confirmation que la saison va démarrer le 15 mai. Comme c’est la MTCSL qui a autorité pour l’organisation des courses, Giraud osera-t-il présider la réunion d’une compagnie sur laquelle il ne siège pas ? Si jamais il est présent mardi, en quelle capacité ? Les entraîneurs devraient lui poser la question. Surtout quand on sait qu’il a adopté une méthode digne des grands dictateurs en n’invitant pas l’administrateur Kamal Taposeea lors de la première rencontre de mardi dernier avec les entraîneurs, privilégiant la confrontation et le dénigrement.

La Company Secretary de la MTCSL a communiqué la composition du board à la GRA, vendredi dernier. Comme Giraud n’en fait pas partie, ce serait indécent de sa part, et surtout de celle des dirigeants de la MTCSL, que de permettre qu’il vienne dicter aux entraîneurs les conditions pour démarrer la saison le 15 mai 2021. Ces directeurs, dont les deux indépendants, mettraient en péril leur PML. Ils risqueraient eux aussi d’être considérés comme «not fit and proper». A eux de faire leur choix.

En deux mois comme président du MTC, Jean-Michel Giraud a avalé son arrogance. Il a accepté de publier les directives de la GRA sur son site internet alors qu’il avait dit qu’il ne le ferait pas. Il a dû se rendre à l’évidence que les lois du pays sont suprêmes. Il a accepté de ne pas faire partie de la MTCSL alors qu’il avait fait dire à ses suiveurs administrateurs que les courses ne vont pas démarrer sans lui. Et, sa stratégie d’empêcher la tenue des courses hippiques pour faire gagner des points à l’opposition parlementaire et extra-parlementaire a capoté. Maintenant, il veut se poser comme calife à la place du calife et diriger la MTCSL lors des réunions de son «club de dominos».

Qui osera encore placer ses sous sur un homme dont toutes les stratégies ont fini par capoter ? Comme le roi Dagobert, Giraud semble avoir mis sa culotte à l’envers. Et le strip-tease continue…