La Gare Victoria comme on l’a connu depuis puis des lustres restera un bon souvenir. Dès samedi dernier, le décor a changé et petit à petit, des transformations majeures enterreront le passé de ce lieu, qui a bien servi la population. Pour avoir le cœur net, nous avons rencontré les principaux acteurs des lieux, dont les opérateurs du transport en commun, les marchands ambulants, les propriétaires des magasins et les taxis pour ne citer qu’eux. Jusqu’à tout récemment, ce beau monde a contribué à façonner le quotidien de la Gare Victoria. Dorénavant, ils vont devoir revoir leur copie et s’adapter à la modernité qui leur est proposé sur mesure. Pour que tout le monde puisse trouver chaussure à sa juste pointure pour continuer la route, en passant par le nouveau décor.
Ainsi, dès le premier jour, les passagers ont-ils eu à négocier différemment leur destination finale et le lieu pour reprendre l’autobus dans l’après-midi. Dorénavant, ceux qui, le matin, prennent les autobus de la Corporation Nationale de Transport pour Port-Louis descendent à la rue John Kennedy pour regagner leur lieu de travail. Pour le retour à la maison, ils doivent venir sur la route nationale M1. Là, des abribus ont été aménagés pour les accommoder avant l’embarquement.
Du côté des passagers de la Rose-Hill Transport, même lieu de débarquement, soit à la rue John Kennedy. Pour l’embarquement, les passagers attendent les bus à la rue Dumas. Pour ce qui sont des passagers de la United Bus Service, c’est à la rue Jemmapes qu’ils prennent leurs bus pour regagner les hautes Plaines Wilhems. La rue Jemmapes accueillera aussi les bus qui desservent la route 150, Pailles/ Vallée Pitot. Idem pour les bus venant de l’est, les passagers descendent du bus à la rue John Kennedy et des bus stands ont été aménagés sur la nationale pour le trajet du retour. Le changement touche aussi les taxis et les marchands qui opèrent dans les environs de la gare Victoria.
Les taxis ont été dirigé tout près de Winners, à l’arrière de la Paille en Queue Court ou encore à la rue Edith Cavell, tout près de la maison de jeux Senator. Quant aux marchands ambulants, priés de vider les lieux, certains ont trouvé une base d’opération, à la gare du nord et à Ruisseau du Pouce. Mais, cette démarche n’est pas au goût de tout le monde. Il nous revient que selon nos recoupements d’information, certains marchands ont fait état qu’il y aurait eu maldonne de la part de la municipalité de Port-Louis dans l’allocation des stalles.
Akshay Bhangroop de la CNT : « We are ready for the change »
La Corporation Nationale de transport est la plus grosse compagnie d’autobus de Maurice. Pour savoir l’étatd’âme au sein de la CNT, nous avons sollicité M. Akshay Bungroop, haut cadre de la corporation pour une intervention. Ce dernier devait nous déclarer que la
CNT était prête. « Bien avant d’affronter les changements, nous avions tout mis en œuvre auprès de nos partenaires, les écoles et les passagers. Notre effectif était déjà dans le ‘picture’ et nous étions paré à toute éventualité. Notre service a maintenu sa régularité.
Roopowa Jugutsingh, chef de gare de l’est : « Li pou bon pou l’avenir »
Roopowa Jugutsingh est le chef de gare des opérateurs individuels qui véhiculent les habitants de l’est vers la capitale. De son côté, il avait déclaré qu’il accueille la modernité bien qu’il va falloir être flexible pour faire face aux inconvénients. Cependant, il a voulu attirer l’attention que des changements d’horaire seraient inévitables vu que les bus ne seraient plus au même endroit. Mais, il reste positif car selon lui, « li pou bon pou l’avenir ». Notons que 70 bus opèrent sur les huit routes qui relient Port-Louis à l’est du pays.
Les marchands ambulants : « Minisipalité so travay pas bon »
Autre partenaire de ce changement, c’est le groupe des marchands ambulants. Ces derniers ont été sommés de se déplacer vers la gare de l’Immigration et vers le Ruisseau du Pouce, où des stalles avaient été aménagées pour les permettre de travailler Outre Rajeshwaree (notre photo) Jordan, pour sa part, a été sur place depuis plus de huit ans. En vendant ses légumes, il a pu faire bouillir la marmite familiale. Ce départ vers l’inconnu lui fait tiquer. Pourtant, il possède la fameuse carte verte, qui donne droit à son détenteur d’occuper une stalle de la municipale.
Mais, il n’a pas eu cette chance. Il nous revient qu’ils sont plusieurs à avoir cette carte verte mais qui n’ont pas eu la considération due de la part de la municipalité. Dans leurs paroles, on voit qu’ils ont la nostalgie de ce lieu. Ils laissent entendre que la gare Victoria était le lieu sûr pour qu’ils écoulent leurs produits. À vrai dire, ils ne sont pas contre tout développement et souhaitent qu’ils soient les privilégiés une fois le projet abouti. Qu’ils regagneront leur place. Quitte à payer une somme à la portée de leur poche.