Le 7 août 1967, les Mauriciens votent pour des élections générales, 50 ans plus tard, en 2017, le pays fête ses 50 ans d’histoires politiques actives. Le peuple mauricien a voté pour l’indépendance accordée par la Grande-Bretagne. Il semblerait qu’un accord ait été trouvé entre les Mauriciens et les colonisateurs qui portaient sur un échange d’indépendance du peuple contre les îles Chagos.
De 1967 à 2019, diverses alliances ont eu lieu entre les partis politiques. D’ailleurs, l’actuel gouvernement est issu d’une alliance entre le MSM, le PMSD et ML ; une union qui n’aurait pas duré avec le départ du PMSD. Une cassure qui a apporté son lot de défis car elle a permis au peuple de découvrir et de juger les capacités du leader du MSM, Pravind Jugnauth en tant que Premier ministre. Déterminé à apporter un nouveau souffle à la politique locale, Pravind Jugnauth a porté seul diverses casquettes au sein de son gouvernement et le 7 novembre prochain, il est appelé à mener à bon port son parti aux élections générales.
7 novembre 2019. Quelle alliance pour les prochaines élections générales ?
Nous sommes à quelques jours du Nomination day, les Mauriciens sont impatient de savoir quelles sont les alliances qui s’affronteront lors de ces législatives du 7 novembre prochain. A ce jour, une alliance entre le PTr, le PMSD et d’une faction du MP a déjà été confirmée. Cependant, les changements de dernières minutes ne sont pas à écarter. De l’autre côté, le leader du MSM sait que son parti sera la locomotive de l’autre bloc. Avec toutes les cartes en main, il peut se permettre quelques luxes pré-électoraux. Ce n’est pas trop dit car qu’on le veuille ou non, il a un bilan positif palpable. A présent, il n’a plus qu’à attendre ses adversaires au tournant. A suivre…
07 août 1967. Seewoosagur Ramgoolam, Premier ministre
Le Parti Travailliste (PTr), l’Independent Forward Block et le Comité d’Action Musulman (CAM) formaient le parti de l’Indépendance (PI). Le PI capitalise plus de 50% des votes avec 26 candidats pour le PTR, dirigé par Sir Seewoosagur Ramgoolam, 12 pour l’Independent Forward Block mené par les frères Bissoondoyal et 5 pour le CAM d’Abdool Razack Mohamed. Quant au PMSD, il a récolté 23 sièges grâce à son leader, Gaëtan Duval.
21 décembre 1976. Le MMM dans l’opposition avec 30 sièges
Le Parti de l’Independance revenait à la charge contre le Mouvement Militant Mauricien et un nouveau parti de gauche et le PMSD. Pour son baptême de feu, le MMM réussi à faire élire 30 candidats. Le PMSD sauvait la face avec sept élus. Ce fut les seules élections qui ont vu une lutte à trois. En effet, après s’être allié à Sir Seewoosagur Ramgoolam après l’Indépendance, le PMSD avait choisi de s’y présenter seul. Cependant, il allait contracter une alliance post-électorale avec le Dr S. Ramgoolam pour retourner au pouvoir. Le MMM était condamné à faire son apprentissage dans l’opposition.
11 juin 1982. Le premier 60-0 avec le MMM/PSM
Le Parti de l’Alliance Nationale (PAN) avait regroupé le Parti travailliste, le CAM et un groupe dissident émanant du PMSD. Les résultats seront catastrophiques pour le PTr. Ils seront battus à pleine couture par un 60-0 sans bavure. Le MMM avait trouvé en Harish Boodhoo, contestataire du PTr et son parti, le PSM, un allié de taille.
21 août 1983. Bleu, Blanc, Rouge avec SAJ comme PM
Octobre 1982, le premier gouvernement 60-0 de l’histoire politique à Maurice enregistrait ses premières secousses. L’inévitable se produit en 1983 et le Premier ministre au pouvoir, en minorité, rappelait le pays aux urnes. Sir Anerood Jugnauth du Mouvement Socialiste Militant, prenait place à bord de la première alliance bleu/blanc/rouge, le PTr de SSR et le PMSD de Sir Gaëtan Duval. Seul contre tous, le MMM allait enregistrer un score flatteur avec le plus gros pourcentage en termes de votants. Mais la victoire finale revenait à l’alliance dirigée par SAJ. Quant à SSR, il sera le gouverneur général jusqu’à sa disparition en 1985.
De 1967 à 2019
30 août 1987. SAJ remet ça
Encore une fois, l’alliance bleu/blanc/rouge (saison2) allait être de la partie. Elle aura comme adversaire une union composée du MMM, du Mouvement Travailliste Démocrate d’Anil Baichoo et du Front des Travailleurs Socialiste de Sylvio Michel. SAJ allait reconduire son équipe à la victoire et enregistrait 44 députés. Qui plus est, après trois succès consécutifs, Paul Bérenger allait mordre la poussière dans son fief à Quatre Bornes. Le totem des militants allait quitter le no. 18 pour la circonscription voisine, soit le no. 19, jugée plus « safe » pour le leader. D’abord, il allait retrouver les couloirs du pouvoir après sa nomination en tant que conseillerspécial pour les armements aux côtés de SAJ.
15 Septembre 1991. Premiére retrouvaille victorielise SAJ/PRB
SAJ a poussé le PTr et le PMSD vers la sortie afin de pouvoir s’associer à nouveau avec le parti de Paul Bérenger. Tous deux et le MTD d’Anil Baichoo formaient une alliance qui aurait eu raison du Ptr et du PMSD, mené par un jeune leader venant des brumes londoniennes, en la personne de Navin Ramgoolam. Pour son premier test, le fils de SSR ne réussira pas un coup de maître mais il sortira quand même en tête de liste au no. 5.
20 Novembre 1995. Deuxième 60-0 signé Ptr/MMM
Du jamais imaginé me diriez-vous mais c’est arrivé. Le PTr et le MMM sont en alliance pour les élections générales de 1995. Le MSM, avec un partenaire maigrichon, ne pouvait rien contre ce bulldozer et ce fut sans surprise que l’inimaginable alliance rouge/mauve enlevait tous les sièges avec une victoire écrasante de 60-0, la deuxième en 13 ans. Sir Gaëtan Duval, délaissé par Navin Ramgoolam, avait lancé son Parti Gaëtan Duval et réussissait quand même à faire son entrée au Parlement en tant que best loser.
11 Septembre 2000. 2e retrouvaille victorieuse pour le MSM et le MMM
Le PTr en avait marre du MMM et c’était sans surprise que le MMM fut viré du gouvernement. Le MSM et le MMM ont refait une alliance, tandis que le PTr et le PMSD se sont fait battre aux élections à la suite d’une émeute qui s’est déclarée après la mort de Kaya causant une instabilité dans le pays.
3 Juillet 2005. Navin Ramgoolam pour la 1re fois avec le PMSD
5 Mai 2010. L’avenir recomposé avec le MSM et la formule Bleu, Blanc, Rouge
L’Alliance de l’Avenir était composée du Parti Travailliste, du Parti Mauricien Social-Démocrate (PMSD) et du Mouvement Socialiste Militant (MSM). Alors que l’Alliance du Cœur était composée du Mouvement Militant Mauricien (MMM), de l’Union Nationale (UN) et du Mouvement Mauricien Socialiste Démocrate (MMSD). Encore une fois, en présentant Paul Bérenger comme éventuel Premier ministre, il fallait s’attendre à un autre échec électoral. Ce qui devait arriver, arriva. Il était quasiment impossible pour Paul Bérenger de prétendre qu’il allait remporter les élections avec des béquilles sans la caution d’un « vaish » influent.
10 Décembre 2014. Une bonne raclée pour le PTr et le MMM
En s’alliant au MMM, Navin Ramgoolam a cru que le lièvre était dans le sac. Les dernières élections générales ont prouvé qu’un changement a bel et bien eu lieu dans la façon de voir les choses à Maurice. Il n’y a plus de « lépep admirab », de « ti-dimounes », du moins de ce qui en ressort de la campagne de 2014. Le PTr en s’associant avec le MMM, avait délaissé le PMSD, son allié naturel. Le MMM, voulant tout sacrifier à cause de cette alliance avec le PTr, avait perdu certains cadres, dont des fidèles comme Ivan Collendavelloo, Jean Claude Barbier. Qui plus est, le ML, un des derniers nés du paysage politique accueillait en son sein des valeurs sûres du PTr, dont le pédiatre Anwar Husnoo. Ce dernier, il faut le souligner, est ministre grâce à sir Anerood Jugnauth, leader de l’Alliance Lépep. Pour ce qui est du PMSD, Xavier-Luc Duval a su sauter dans le bon wagon et il devenait du coup, le partenaire privilégié au sein de l’alliance victorieuse. Les grands perdants de cette joute de 2014 sont le PTr et le MMM. Trois fois de suite, le Peuple a rejeté l’idée d’avoir Paul Bérenger comme Premier ministre. Et là, c’est Navin Ramgoolam qui avait sous-estimé sa base de sympathisants. Il aurait gagné les élections s’il était resté avec le PMSD et aurait accordé l’attention à ses vrais sympathisants.