«Il n’y a rien ici !»
Cette phrase est lâchée en choeur. Les habitants du Morne, dans le sud-ouest, qui vivent pied dans l’eau avec comme seule ressource les produits de la mer, se disent très déçus par les élus de la circonscription (NdlR, n˚14, Savanne — Rivière-Noire), Alan Ganoo, Sandra Mayotte et Prakash Ramchurrun. Ils déplorent leur indifférence face à leurs griefs.
Ceux-ci sont nombreux : le terrain synthétique est dépourvu d’électricité ; le jardin d’enfants n’est pas entretenu ; l’écoulement d’eaux usées dans des drains naturels ; l’absence de mains courantes sur la route principale, mettant ainsi en danger les habitants et surtout les écoliers ; un centre social dépourvu de jeux de société…
Dans cette région connue pour être très sèche, les reproches pleuvent. Mais Marcello, Anoushka et les autres se disent impuissants devant la situation, expliquant qu’après les corvées ménagères et une tournée dans l’eau turquoise de la mer, ils n’ont pour seul loisir que de s’asseoir sur les quelques bancs qui offrent une vue sur l’îlot Fourneau. «C’est la seule occupation qu’on ait ici et les enfants deviennent ainsi des proies faciles aux fléaux de la drogue et de l’alcool.»
Anoushka a, elle, autrefois, fait partie de l’équipe féminine de football de Bolton. Cette région a d’ailleurs produit des footballeurs qui ont brillé sur le plan national et international. Mais la chute de notre football aurait, semble-t-il, largement contribué à la dégradation sociale de la société mauricienne.
Le Morne n’est pas prêt de remonter la pente. Le village n’attend pas grand-chose de l’ouverture des frontières. Pour les habitants, c’est l’indifférence de leurs élus qui est à la source de leurs problèmes.