L’aile A du Musée Intercontinental de l’Esclavage (MIE), visant à donner plus de visibilité à l’esclavage et au commerce des esclaves dans l’océan Indien, a été inaugurée par le Premier Ministre (PM), Pravind Jugnauth, le mercredi 20 octobre à l’ancien Hôpital Militaire Labourdonnais à Port Louis. Le MIE a été créé à la suite des principales recommandations du rapport de 2012 de la Commission de la vérité et de la justice de Maurice qui a été mise en place pour enquêter sur l’histoire de l’esclavage et ses conséquences à Maurice. Le musée a été aménagé dans l’ancien hôpital militaire qui compte parmi les plus anciens bâtiments du pays et revêt une grande importance dans l’histoire de l’esclavage.
Le musée Intercontinental de l’Esclavage a pour objectif d’étudier l’esclavage et la traite des esclaves dans l’océan Indien ; de rassembler, collecter et préserver les documents et l’histoire orale sur l’esclavage ; de créer et préserver un catalogue d’objets liés à l’esclavage ; d’accueillir une exposition permanente et d’organiser régulièrement des expositions itinérantes ; de promouvoir le développement de programmes d’études et la recherche scientifique ainsi que la production de matériel éducatif et pédagogique.
« Le dialogue interculturel sous un même toit »
Dans une déclaration, le Premier ministre a déclaré qu’à travers le MIE, le gouvernement rend hommage au travail acharné, à la persévérance et au sacrifice des esclaves qui ont grandement contribué au développement socio-économique du pays. «Le MIE témoigne de l’engagement du gouvernement à sensibiliser le public aux séquelles de l’esclavage et de la traite des esclaves et à promouvoir la diaspora africaine et une société plus inclusive pour tous. Il comprend également un centre de recherches et de documentation pour permettre à la population de mener des recherches et d’avoir accès à des informations sur l’histoire mauricienne et le dialogue interculturel sous un même toit. » “
Pravind Jugnauth a souligné que le gouvernement ne ménagera aucun effort dans la mise en œuvre de la deuxième phase du projet et prendra en considération les conclusions et recommandations du processus de consultation publique. La deuxième phase, a-t-il rappelé, consistera en la restauration complète du bâtiment, l’hébergement du musée et la conceptualisation et sa mise en place effective après la réalisation d’une évaluation globale de l’impact sur le patrimoine et d’une évaluation de l’impact visuel pour la zone tampon du bien du patrimoine mondial d’Aapravasi Ghat et l’approbation de l’UNESCO.
Quant au ministre des Arts et du Patrimoine culturel, Avinash Teeluck, il a évoqué le soutien technique et financier reçu du gouvernement français et d’autres pays, notamment le Japon et les États-Unis d’Amérique, concernant la mise en œuvre de la deuxième phase du projet du MIE. « Le musée est une grande réussite pour le pays car jusqu’aujourd’hui, il n’existait aucun endroit où la population pouvait explorer, étudier et transmettre les histoires de l’esclavage, de la traite des esclaves et du travail sous contrat dans la région de l’océan Indien. Pour sa part, le président du MIE, Jean Maxy Simonet, a rappelé que la première phase de la mise en place, à savoir la rénovation du bâtiment, a été lancée le 20 octobre 2020. « Après exactement un an, la première phase est lancée malgré les défis posés par le Covid-19. Les discussions pour la deuxième phase ont déjà commencé et je suis optimiste concernant la mise en œuvre de la deuxième phase en temps voulu. » De ce fait, le Musée intercontinental de l’esclavage ouvrira officiellement ses portes, en janvier 2022. »