Le générateur de texte par intelligence artificielle et l’agent conversationnel Chat GPT ont commencé à s’immiscer dans le secteur éducatif mauricien sans que les autorités éducatives, notamment le ministère de l’Education, l’Université de Maurice et le Mauritius Institute Education (MIE) s’en émeuvent. Depuis le lancement de Chat GPT, en novembre de l’année dernière, des collégiens et des étudiants du tertiaire utilisent de plus en plus en plus cette nouvelle technologie pour réaliser certaines de leurs tâches.
Chat GPT est un robot conversationnel capable de répondre à des questions complexes et de rédiger des dissertations, entre autres. En France, par exemple, beaucoup de lycéens ont eu recours à Chat GPT lors de l’épreuve de philosophie lors des examens du baccalauréat de cette année au point où les enseignants et les correcteurs d’épreuve ont réagi réclamant que des paramètres soient fixés pour éviter une utilisation abusive de cette nouvelle technologie par les élèves.
A Maurice cette nouvelle technologie suscite bien des interrogations. Pour certains cela peut être un vrai danger pour l’apprenant car, à la longue, celui-ci pourrait perdre sa capacité de cerner les données d’une problématique ou de définir certaines choses avec précision et perspicacité. Selon certaines sources dans le milieu éducatif, environ 60% des élèves des classes terminales au secondaire et à l’université ont recours à ce nouvel outil.
Pour d’autres, c’est une question d’adaptation et de vivre avec son temps tout en fixant des paramètres afin d’éviter des abus car avec la révolution numérique il faudrait, selon eux, revoir le mode d’enseignement. Il faut d’abord savoir quand et comment utiliser ces outils, disent les plus réalistes, car cet outil technologique est là pour durer. Le Chat GPT doit servir de soutien à l’étudiant car rien ne peut remplacer l’enseignant et le face-à face entre les élèves et leurs profs, soutiennent-ils.
Le Chat GPT n’est pas une mauvaise chose en soi, dit pour sa part le pédagogue Bashir Taleb. Il faut, dit-il, trouver les moyens pour que les élèves ne tombent pas dans la facilité. Par exemple, une rédaction doit être faite en présence de l’enseignant, ce qui n’empêche pas un élève d’utiliser le Chat GPT pour se préparer.
La triche est toujours possible mais il existe des moyens pour découvrir qui sont ceux qui ont eu recours au Chat GPT de manière abusive. Au niveau des établissements tertiaires, par exemple, les chargés de cours ont déjà à leur disposition des «AI content detectors», soit des outils permettant de détecter l’apport de Chat GPT et de l’intelligence artificielle dans le travail d’un étudiant. Il existe en effet ce que les chargés de cours appellent des «assignment submission platforms», dont la plus connue est Turnitin, qui aide les enseignants à détecter l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le devoir d’un élève.