April 24, 2024
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Malgré l’arrivée des touristes : Le manque de devises étrangères perdure

Malgré l’arrivée d’un nombre sans cesse croissant de touristes qui dépensent bien plus qu’avant, à en croire le ministre du Tourisme, le problème de devises perdure. Le tourisme n’y est pour rien et demeure valeur du jour, la principale source de revenus en devises étrangères. Malgré cela, certaines banques feraient actuellement face à un manque de devises. Si pour certains observateurs cette situation est une des séquelles économiques de la pandémie de Covid-19, d’autres attribuent ce manque de devises étrangères à l’attitude de certaines compagnies et de certaines personnes qui font de la thésaurisation, c’est-à-dire qu’elles conservent des devises même si elles n’en ont pas besoin. Leur attitude est motivée par la dépréciation continue de la roupie.

L’ancien ministre des Finances, Rama Sithanen, estime que même si les touristes continuent d’affluer, la situation perdurera car le problème est d’ordre structurel du fait que nous importons deux fois plus que nous n’exportons. De plus, dit-il, la situation s’est détériorée parce que certaines personnes, voire même certaines entreprises, qui utilisent des devises pour leurs transactions, commerciales ou autres, préfèrent garder une partie des devises qu’elles ont en leur possession estimant que la roupie continuera à se déprécier et qu’elles gagneront plus au change à la longue quand la chute de la roupie s’atténuera.

La Banque de Maurice n’ayant pas encore réagi face à cette situation, l’ancien ministre des Finances estime qu’il est du devoir de la banque centrale de réagir et d’empêcher certaines personnes d’abuser de la situation car cette institution a une responsabilité envers le pays. La présente situation est d’autant plus injuste, estime Rama Sithanen, que c’est l’argent des Mauriciens qui a été utilisé pour sauver beaucoup d’entreprises à travers le MIC (Mauritius Investment Company) mis en place par la Banque de Maurice.

Rama Sithanen fait également remarquer que la population a payé un prix élevé avec la Covid du fait que l’inflation a augmenté, en raison de la hausse des prix, et que la roupie s’est dépréciée. Il est donc temps, dit-il, que les compagnies qui ont bénéficié de l’argent du MIC retournent l’ascenseur. Il suggère que la Banque de Maurice impose une condition aux entreprises engagées dans l’exportation pour qu’elles remettent dans le circuit une partie des devises qu’elles génèrent plutôt que de les garder dans leurs coffres afin que tout le monde puissent en avoir en quantité suffisante.

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