La reine d’Angleterre est morte a annoncé le palais de Buckingham à 19h35 ce jeudi. Ses proches, alertés sur son état de santé préoccupant, se trouvaient à son chevet au château de Balmoral.
La reine est morte, vive le roi. Depuis la seconde précise où la reine Elizabeth II, sa mère, est morte. Il est roi et un vertige l’a peut-être saisi alors qu’il réalisait que cette charge, dont l’ombre l’a accompagné toute sa vie, depuis l’heure de sa naissance, lui incombe enfin. Il est le roi Charles III et, bientôt, toutes les cérémonies auxquelles il assistera commenceront et s’achèveront avec un hymne à son honneur : God Save The King. Le fils aîné de la souveraine hérite de la couronne à un âge avancé. Sa personnalité, plus ouverte et plus engagée, pourrait redéfinir la monarchie britannique.
Mercredi soir, le palais de Buckingham avait annoncé que la reine avait reporté une réunion en ligne, ses médecins lui ayant conseillé de se reposer. Depuis une nuit à l’hôpital il y a près d’un an pour des examens jamais précisés, la reine, à la santé déclinante, se montre de plus en plus rarement. Elle délègue depuis des mois une part croissante de ses fonctions à son fils Charles qui avait notamment prononcé en mai à sa place pour la première fois le discours du trône au Parlement, l’une de ses fonctions constitutionnelles essentielles.
Depuis le mercredi 9 septembre 2015, elle est le monarque britannique ayant régné le plus longtemps. Soit à l’époque soixante-trois ans et deux cent seize jours sur le trône – 23 226 jours, 16 heures et 24 minutes.
Début juin, les Britanniques avaient célébré pendant quatre jours les 70 ans de règne d’Elizabeth II, qui est le monarque le plus âgé du monde en exercice. Elle est restée quasi absente de ce jubilé de platine, ne se montrant qu’à deux brèves reprises au balcon du palais de Buckingham devant des dizaines de milliers de personnes.
Le protocole des funérailles de la reine sont préparées par le gouvernement britannique depuis les années 1960. Bien rodée, cette «Operation London Bridge» est connue également par son code d’annonce au moment de la mort de la reine : «London Bridge is down», comprendre «le pont de Londres est tombé».
